Six ans. C’est le temps qu’il aura fallu pour que Nintendo nous gratifie d’un nouveau Mario Kart après un épisode Wii sympathique qui n’avait pas emballé tout le monde. Avec ce huitième épisode, Big N passe enfin son jeu de course en HD et le fait avec talent. Les animations, le soin apporté au niveau, les effets – d’eau, notamment sur les vêtements – et le souci du détail font vraiment de ce titre un jeu à part dans la série Kart.
Technique de luxe
En solo ou duo, le nombre d’images par seconde ne bouge pas d’un poil et affiche avec une fluidité parfaite des graphismes très agréables qui servent une action immédiatement trépidante. A partir de trois ou quand on joue en éteignant le téléviseur et en regardant l’écran de son Wii U Gamepad, on note parfois quelques lags dérangeants, mais ils sont suffisamment rares pour qu’on n’en prenne pas trop ombrage.
Non, techniquement, il n’y a rien à redire, ce Mario Kart 8 est parfaitement maîtrisé. Même en ligne, on ne subit une déconnexion qu’en cas de rage quit d’un adversaire quand il n’en reste qu’un. L’accès au salon d’avant course est rapide, les petites phrases pré-écrites permettent de communiquer a minima avec les autres concurrents, c’est un sans faute.
Et la musique, quel bonheur ! Elle s’adapte à votre classement, au bonus utilisé et mérite vraiment d’être écoutée au casque, de préférence quand vous jouez seul.
Un problème de poids
En fait, Mario Kart 8 a, à première vue, tout de l’épisode parfait : prise en main immédiate, fun indémodable, graphismes percutants. Mais, après avoir débloqué tous les championnats, tous les circuits, tous les personnages et pratiqué tous les modes de jeu, on s’aperçoit que les développeurs de Nintendo ont parfois un peu sombré dans la facilité. Les personnages, nombreux, sont pour beaucoup de simples déclinaisons sans grand intérêt. Certains circuits sont vraiment en deçà des autres. Le classique Circuit Mario est prenant comme jamais, tandis que d’autres, comme Royaume Sorbet, paraissent un peu faibles. La bonne nouvelle est que les nouveaux circuits sont tous très bons et que les passages anti-gravité sont vraiment géniaux !
Si vous êtes malade en avion, prévoyez des sacs, ça risque de secouer… D’autant que ces passages renversants annulent enfin en partie un des points noirs des Mario Kart. Ainsi, le déséquilibre entre véhicule léger et lourd en cas de choc est amoindri, puisque cela provoque une accélération. La différence de gabarit pourrait être juste une question de vitesse de pointe et d’accélération, mais l’intelligence artificielle du jeu a souvent tendance à abuser de son poids pour vous pousser, vous faire perdre de la vitesse.
IA et conduite
D’ailleurs, dans ce Mario Kart, comme dans les précédents, gravir les cylindrées (50, 100 et 150cm3) revient à affronter une intelligence artificielle de plus en plus agressive et collante. Ne vous étonnez pas de vous prendre trois carapaces rouges d’affilée et une carapace bleue. Pas la peine de vous poser la question, oui, la console triche. Mais elle le faisait déjà du temps de votre jeunesse, pourquoi est-ce que ça changerait ?, doit se dire Nintendo. C’est d’autant plus flagrant que pour la conduite, même en 150 cm3, l’IA laisse toujours des boulevards ou rate ses virages et n’oppose pas tellement de résistance.
Car, en solo, la conduite se fait un peu plus précise et tactique – on reste dans de l’arcade très grand public, évidemment, mais on ne peut plus stocker les items et le premier tour pèse lourd dans la balance… Un dérapage bien amené, avec la bonne dose de turbo, vous permettra de prendre le large. La différence entre les véhicules se fait également davantage sentir. Si les motos partent toujours en tête, elles sont plus faciles à rattraper. Les quads offrent une troisième voie sympathique entre moto et kart et les éléments de personnalisation vous permettent d’adapter un minimum votre véhicule à votre goût et à votre monde de conduite. Pour autant, mieux vaudra avoir un peu d’accélération en 150cm3 si vous ne voulez pas vous voir voler la victoire à quelques mètres de la ligne d’arrivée…
A 2, 4 et plus…
Si le solo est très prenant, voire trépidant – on est d’ailleurs repêché immédiatement en cas de sortie de route contre quelques pièces, ce qui réduit votre vitesse –, le jeu à deux ou plus en local est bien plus savoureux. Il devient vite synonyme de fou-rires et de crises d’hystérie rigolarde. Même avec des enfants ou des débutants, il est vraiment possible de passer de très bons moments entre amis ou en famille. Un conseil toutefois, essayez de réserver les Wiimote aux joueurs les plus expérimentés. La disposition des touches et l’obligation de devoir la tourner comme sur la Wii pour prendre les virages ne sont pas toujours aisées à appréhender.
Mais il nous faut avouer que c’est en ligne que nous avons pris le plus de plaisir à affronter des inconnus qu’on a ensuite ajouté à nos amis, afin de pouvoir nous retrouver dans un tournoi privé organisé par nos soins. La riche idée de ce Mario Kart est qu’il permet de jouer à deux en ligne.
Ceux qui aiment se revoir pourront faire un tour du côté de la MKTV, où sont stockées leurs dernières performances. Des courses qu’ils pourront partager avec le reste du monde – la mode est au social… – via le MiiVerse ou YouTube. Petit hic toutefois, les Temps forts retenus par la console sont souvent courts et… plutôt inintéressants. Heureusement, on peut les modifier un peu en fin de partie.
Retour au stand
A l’heure du retour au stand, les défauts de ce titre s’estompent face à ses nombreuses réussites. On aurait un ultime regret, l’absence du Double Dash dont on était tombé amoureux avec l’édition GameCube, mais tant pis, Mario Kart 8 a vraiment les atours du jeu fédérateur qui amusera toute la famille autour de la Wii U. La ludothèque de la dernière-née de Nintendo en a bien besoin et commence à s’étoffer. Désolé, il est l’heure, un nouveau tournoi familial ne peut pas attendre…
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