AMD ne s’en cache pas : avec les puces Ryzen, le concepteur de processeurs a l’ambition de revenir dans la bataille face à Intel. Le créateur des puces Core menait largement les débats ces derniers mois (années ?) sans qu’AMD ne parvienne à fournir des références capables de mettre à mal son hégémonie. La tendance est toutefois en train de tranquillement s’inverser et approche (presque) l’équilibre.
L’ère de l’architecture Zen débute à peine chez AMD
L’offensive AMD s’est déroulée en deux temps. Une première bordée de processeurs, les Ryzen 7, a été tiré il y a quelques mois, des références 8 cœurs uniquement, et toutes vendues sous la barre des 600 euros. Pour rappel, chez Intel, pour avoir autant de cœurs, il faut dépenser plus de 800 euros.
Si les résultats de test avancés par AMD avaient clairement de quoi mettre Intel en ballotage, nos logiciels et conditions d’évaluation ont montré que le résultat était clairement à nuancer.
Il n’en demeure pas moins que les Ryzen 7 offrent de bonnes performances dans les logiciels applicatifs (compression de fichiers, encodage de vidéo, etc.) par rapport aux Core i7 qui coûtent presque deux fois plus cher. Toutefois, dans les jeux, les processeurs 8 cœurs d’AMD avaient bien du mal à lutter contre un « simple » Core i7-6700K (et par extension 7700K).
Ryzen 5, plein de coeurs très abordables
La seconde bordée de processeurs AMD est incarnée par les Ryzen 5, dont le positionnement tarifaire est, comme celui des R7, extrêmement agressif.
Nous avons reçu deux unités en test. Le Ryzen 1600X, tout d’abord, qui est un processeur 6 cœurs/12 threads. Ensuite, le 1500X, une puce 4 cœurs/8 threads. Ils sont vendus respectivement 280 et 214 euros. Précisons que le 1500X est livré avec un ventilateur ce qui n’est pas le cas des autres puces AMD (et Intel d’ailleurs).
Dans le catalogue Intel, pour des prix sensiblement identiques (200 à 270 euros), on trouve des Core i5-7600K et 7500, voire 7400, des références munies de 4 cœurs/4 threads. Pour information, le premier modèle six cœurs d’Intel est le Core i7-5820K qui se positionne aux alentours des 460 euros soit 180 euros de plus que le Ryzen 5 1600X.
Ryzen 5 1500X et 1600X sur le banc de test
Nous avons pris le parti de nous concentrer essentiellement sur les performances en jeu de nos deux Ryzen 5 (R5). Nous les avons confrontés à notre Core i7-6700K de référence mais aussi à un Core i5-7600K et un 7500, situés dans les mêmes eaux tarifaires (entre 230 et 260 euros). Puis, nous avons intégré tous les résultats à ceux obtenus lors de notre évaluation des Ryzen 7 (R7).
Nous avons conservé les mêmes jeux, les mêmes réglages et utilisé – aussi et pour la bonne forme – quelques tests analytiques, juste pour voir si la tendance initiée par les R7 se confirmait avec les R5.
Signalons toutefois que nous n’avons pas pu utiliser la même plate-forme (carte mère) que pour les tests des R7. AMD nous a envoyés les Ryzen 5 avec une plateforme ASRock (Fatal1ty Gaming K4) équipée du chipset B350, avec un BIOS intégrant le bon code AGESSA (code d’identification des puces par la carte mère) pour les R5, et équipé d’un SSD Samsung.
Nous avons toutefois conservé nos barrettes mémoire G.SKILL et n’avons utilisé les modèles GEIL fournis par AMD que pour observer l’impact des fréquences des modules DDR4 sur le comportement du processeur (voir encadré en fin d’article).
Ryzen 5 : ça se bagarre dans le milieu de gamme !
Sans plus attendre, voici nos résultats de test.
Les Ryzen 5 marchent dans les pas des Ryzen 7, à leur échelle. Cela n’a rien d’étonnant puisque que tous les processeurs AMD Ryzen partagent le même die avec plus ou moins de cœurs activés.
De notre point de vue, ces puces Ryzen 5 proposent toutefois un rapport qualité/performance/prix bien supérieur à leurs ainés. Pour l’applicatif d’abord mais aussi pour le gaming ! Dans ce dernier domaine, les Ryzen 5 arrivent à presque tenir la cadence imposée par les Core i5.
Dans la plupart des jeux en Full HD, les processeurs Intel s’en tirent vraiment bien et, couplés à une carte graphique très haut de gamme (comme notre 1080 Ti de test), les Ryzen 5 peinent parfois à les rattraper. Toutefois, dès que l’on commence à faire tourner des jeux en DirectX 12, certains écarts se réduisent.
Lorsqu’on passe sur un écran 1440p (2560 par 1440 pixels), les Ryzen reviennent dans le rétroviseur des Core i5. En 4K, enfin, c’est la GTX 1080 Ti qui est poussée dans ses retranchements et les processeurs sont dans un mouchoir de poche.
A noter que nos résultats montrent un delta de performances important entre R5 et R7 dans l’utilisation purement processeur de Warhammer (second graphique). Un phénomène qui s’explique aisément : les développeurs ont déployé un patch pour améliorer la prise en charge des processeurs très multithreadés par leur jeu.
Ainsi, dans Warhammer, Ryzen 5 et 7 devraient être au coude à coude mais nous n’avons pas pu repasser tous les R7 à la moulinette. Nous mettrons toutefois notre graphique à jour quand nous aurons pu les refaire avec notre R7 de référence (le 1700X).
Conclusion : dans la famille Ryzen 5, on demande le 1600X !
Les Ryzen 5 peuvent-ils mettre les Core i5 en danger pour un usage gaming ? Non, pas encore. Toutefois, il faut nuancer un peu notre propos. Le R5 1600X est la vraie bonne surprise de cette fournée de processeurs. Il parvient à surclasser le 1700X par moments et parvient à se hisser, par autres, au niveau du Core i5-7600K (qui se distingue d’ailleurs assez régulièrement, même face au 6700K). Le 1500X, lui, n’est pas une mauvaise affaire mais, pour son prix, reste moins intéressant que ses concurrents Core.
Outre les bonnes performances et le prix vraiment attractif des deux puces R5, les cartes mères en AMD B350 – recommandées par AMD pour les R5 – ont également des tarifs qui ont de quoi ébranler leurs homologues en Intel B250 ou H270, selon les marques, les modèles et les customisations faites sur les circuits.
En clair : AMD B350 + Ryzen 5 = une bonne plate-forme à prix attractif pour bien créer et bien jouer en Full HD et 1440p (GeForce GTX 1070 minimum pour cette définition-ci).
Reste que les grands joueurs amateurs ou acharnés auront tendance à rester sur une solution Intel. D’ailleurs, ceux qui ont déjà craqué pour une plate-forme Core i5/i7 Skylake ou Kaby Lake d’Intel n’ont aucun intérêt à changer d’écurie pour le moment, surtout s’ils sont férus de jeux vidéo DirectX 9 et 11, soit la majorité des titres actuels. Reste que DirectX 12 incarne le futur du jeu vidéo PC et que les processeurs AMD le digère plutôt bien. De là à penser qu’ils vieilliront bien et sont un bon choix aujourd’hui…
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