En attendant le MacBook Air M2, qui fait vraiment envie, autant pour son processeur que pour son design ou sa nouvelle couleur Minuit, Apple vient d’ouvrir les vannes. Les MacBook Pro M2 sont à nos portes. Mieux, nous avons pu mettre la main sur une unité de test.
En plus de son M2, avec huit cœurs CPU et dix cœurs GPU, elle embarque 16 Go de mémoire unifiée et 1 To de stockage. Tout cela pour la coquette somme de 2289 euros, soit 690 euros de plus que le modèle de base, proposé à 1 599 euros.
Au cours de notre test, nous avons pu nous assurer que le M2 tient les promesses faites par Apple, en matière de gain de puissance, dans un boîtier hélas inchangé – en espérant vraiment que les équipes de Tim Cook aient un plan secret pour expliquer cette jachère. Mais, les performances n’étaient pas le seul point que nous voulions surveiller avec attention.
L’héritier du M1
En novembre 2020, lors de leur lancement, les MacBook Pro M1, accompagnés à l’époque par de nouveaux MacBook Air et les Mac mini, battaient un record d’autonomie. Ou plus exactement deux records d’autonomie, puisqu’ils montaient sur la première place de nos tests d’autonomie polyvalente et vidéo.
- Le premier simule un ensemble d’usages quotidiens de manière incessante jusqu’à ce que la batterie rende l’âme.
- Le second joue un même fichier vidéo en le streamant depuis un serveur, toujours jusqu’à ce que l’appareil s’éteigne.
C’est au fil de ces deux tests que le MacBook Pro M1 s’était imposé sans discussion comme le plus endurant des ultraportables. Avec respectivement 16 h 57 en autonomie polyvalente et 14 h 08 en autonomie vidéo.
Entre M1 et M2
Dix-huit mois plus tard, que s’est-il passé au sommet de la chaîne alimentaire, dans la catégorie ultraportable ? Pas grand-chose. Le MacBook Pro 13 pouces M1 2020 continue de régner en maître.
En autonomie polyvalente, il a été suivi, un an plus tard, par le MacBook Pro 14 pouces (et ses 15 h 45), qui est venu se glisser juste devant le MacBook Pro 13 pouces 2018, qui avait créé la surprise à l’époque avec une autonomie de 14 h 24. Largement de quoi lui permettre de devancer le MacBook Air M1, de 2020, et ses 13 h 46.
En autonomie vidéo, le MacBook Pro 13 pouces M1 2020 se plaçait au sommet juste devant un bon second, le Galaxy Book S, en version ARM (avec un Qualcomm Snapdragon 8cx), sorti en 2020. Le troisième n’était autre que le MacBook Air M1.
Et la vie était douce et s’écoulait paisiblement, jusqu’à l’arrivée du MacBook Pro 14 pouces, qui a chassé le MacBook Pro 13 pouces Intel (2020) de la quatrième place… Un calme voluptueux bousculé, à nouveau, par l’arrivée du MacBook Pro 13 pouces M2, qui se place, sans surprise, en tête des classements d’autonomies polyvalente et vidéo pour les ultraportables.
Voir plus large…
Mais, prenons un peu de recul, et élargissons notre spectre de comparaison, à tous les ordinateurs portables, tous formats confondus.
Apparaissent alors deux nouveaux concurrents. D’un côté, le MacBook Pro 16 pouces M1 Max, de l’autre, l’Ideapad Duet 5 Chromebook, de Lenovo.
Avec 18 h 27, le Chromebook de Lenovo est de facto le plus endurant des ordinateurs portables que nous ayons testés en autonomie polyvalente. Il devance le MacBook Pro 16 pouces et ses 17 h 18.
Le tout nouveau MacBook Pro M2 ne se place que troisième du classement autonomie polyvalente…
En revanche, pour le pendant « vidéo », il devance toute la concurrence portable, quel que soit le format. Premier, le MacBook Pro M2 (et ses 16 h 01) est suivi de l’Ideapad (15 h 25), encore lui, puis du MacBook Pro M1 (14 h 08). Voilà pour le podium.
À la quatrième place, le MacBook Pro 16 pouces M1 Max (13 h 22) grille la priorité au Galaxy Book S, de Samsung, toujours en version ARM (13 h 05). En cinquième et sixième place, se placent respectivement le MacBook Air 13 pouces M1 (11 h 36), et le MacBook Pro 14 pouces M1 Pro (11 h 08).
Où sont les Intel Core de 12e génération ?
Vous l’aurez noté, il n’y a pas de machines équipées de processeurs Core de 12e génération dans nos Tops d’autonomie, alors que l’endurance est l’une des promesses portées par cette nouvelle architecture. Sans préjuger de la capacité des Core d’Intel à faire aussi bien que les puces ARM, deux pistes d’explication relativement simples semblent émerger.
Pour l’heure, et pour commencer, la plupart des PC passés entre nos mains et équipés avec ce qu’Intel a de mieux à offrir sont des machines de jeux, qui se soucient plus de performances que d’autonomie.
Ensuite, nous n’avons pas eu l’occasion de tester quelques PC portables qui embarquent des Core de 12e génération estampillés U, donc basse consommation, mais leur endurance n’était tout bonnement pas assez bonne pour se hisser dans le Top 5, et même Top 10.
MacBook Pro 16 et Lenovo Ideapad, deux cas particuliers
On l’a vu les MacBook Pro 13 pouces M1 et M2 ont été battus par leur grand frère et par le Lenovo Ideapad. Toutefois, ces deux machines sont, chacune à leur manière, hors cadre.
Le MacBook Pro M1 Max se distingue des autres MacBook par une batterie colossale. Apple flirte avec la limite légale de 100 Wh imposé par les normes de sécurité des transports aériens. Avec ses 99,6 Wh, la batterie lithium polymère du 16 pouces est un monstre taillé pour approvisionner la machine en énergie même quand les tâches lourdes sont exécutées hors branchement au secteur.
Pour comparaison, le MacBook Pro 14 pouces, second modèle portable le plus gros d’Apple, n’embarque une batterie que de 69,4 Wh…
Bref, pensés pour fonctionner sur toutes les plates-formes, du smartphone à la tablette en passant par le PC gamer, nos tests laissent au 15 pouces d’Apple tout le loisir de mettre en avant son point fort, l’équilibre entre puissance et consommation, tant vanté par les ingénieurs de Johny Srouji. On ne dira pas que le MacBook Pro 16 pouces triche, il est juste hors catégorie.
Passons maintenant à l’Ideapad Duet 5 Chromebook, de Lenovo. On est là à l’autre bout du spectre, aux antipodes. Ce PC portable est un Chromebook. Même si la donne a beaucoup changé ces dernières années, ces machines occupent encore un segment qui les désigne un peu comme des PC « light », avec des usages souvent limités.
En l’espèce, avec son SoC Qualcomm Snapdragon 7c, sans être lent ou déplaisant, l’Ideapad est à des années-lumière du potentiel des MacBook M1 ou M2. Pour vous en donner une preuve, comparons rapidement les résultats obtenus par ces trois plates-formes avec un outil synthétique multi-plate-forme, Geekbench 5.
Comme on le voit dans le tableau ci-dessus, les deux Mac ne jouent pas dans la même catégorie que l’Ideapad. La différence de performances en Single Core suit un ratio de 2,8 en faveur du MacBook Pro M1, et de 4,4 en Multi Core, toujours dans le même sens. Et, même si c’est évidemment plus compliqué que cela, le plus mauvais ratio de consommation est 3,1 fois plus favorable à la machine Lenovo, dont la batterie n’est pas beaucoup plus petite que celles des Mac.
Bref, avec une batterie conséquente, une puce économe car peu puissante, l’Ideapad a beau jeu d’afficher des bonnes autonomies. Et c’est d’ailleurs une très bonne nouvelle pour ceux qui cherchent ce genre de machine. Néanmoins, comme le MacBook Pro 16 pouces est un alien face à un ultraportable, l’Ideapad est difficilement comparable aux Mac ultraportables.
Alors ?
Le MacBook Pro M2 est-il le roi en autonomie des ultraportables ? Oui, toujours. L’est-il face à tous les types de portables ? Non, c’est un fait. Cependant, si un point commun unit toutes ces machines qui trustent nos Top 5 (à une exception près), c’est leur utilisation d’une puce ARM. Apple tient pour le moment le haut du pavé avec ses deux premières générations de puces. On ne peut qu’être impatient de voir ce que Qualcomm va proposer quand il introduira des SoC davantage tournés vers la performance. Parce que la concurrence est toujours une bonne source d’émulation. Parce que si Qualcomm a initié le marché du PC ARM, c’est Apple qui l’a défini par le haut. Il est temps maintenant que le géant de San Diego entre sérieusement dans l’arène, parce que nous aurons tous à y gagner.
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