Plus fin, toujours plus fin. Avec une régularité quasi sans faille, Apple creuse son sillon, celui d’un iPad toujours plus fin, toujours plus léger. L’iPad Air 2 n’est pas une exception et pourtant la tâche n’était pas aisée après le régime draconien qu’a connu la lignée des tablettes Apple avec l’iPad Air.
Moins de reflets
Pour y arriver, Apple a dû adopter la même méthode de conception d’écran que pour les iPhone, à savoir que la dalle et la surface vitrée sont « collées » l’une à l’autre, sans espace. Une astuce qui a également pour conséquence de réduire les reflets. Point sur lequel Apple a fait un effort, en apportant un traitement spécial à la surface vitrée, pour que son nouvel iPad puissent être utilisé plus facilement en extérieur.
La firme américaine annonce avoir réduit les reflets de 56%, impossible pour nous de confirmer ce chiffre avec autant de précision. Une chose est certaine, dans les mêmes conditions d’éclairage et les mêmes réglages de luminosité pour l’écran, on voit moins – voire pas du tout – son propre reflet dans l’iPad Air 2, alors qu’il est bien visible avec l’Air 1.
Prise en main
Si l’iPad Air 2 est bel et bien plus fin et léger, la différence en main avec son aîné est difficile à percevoir au premier abord, le design restant globalement identique.
Sur la liste des micro différences, on note le bouton Mute qui disparaît, les haut parleurs légèrement modifiés et bien sûr le capteur d’empreintes Touch ID intégré au bouton Home. Pour autant, même après quelques dizaines d’heures d’utilisation, le gain en poids et taille n’est pas flagrant. Tout juste sent-on peut-être un peu plus de confort à la prise en main et moins de fatigue à le tenir debout pour lire. Mais à franchement parler, difficile d’affirmer que cet affinement va vraiment avoir un impact sur l’utilisation au quotidien.
Echange finesse contre autonomie
Pour tout dire, même si on apprécie la réduction des reflets, on aurait volontiers conservé l’épaisseur de la génération précédente pour gagner largement en autonomie, histoire que l’iPad replace la barre plus haut, notamment face à la concurrence des tablettes haut de gamme sous Android, qui ont tendance à le distancer sur ce point.
En l’occurrence, l’iPad Air 2 se sort un peu moins bien que son prédécesseur de notre nouvelle batterie de tests – très exigeants. Ces derniers attribuent une autonomie de 7h39 au Air 2, alors que l’iPad Air de première génération affiche lui 8h12 dans les mêmes conditions.
Une baisse de l’autonomie sensible qu’il faut mettre en perspective avec la montée en puissance de l’iPad Air 2. C’est en effet le premier – et seul – iDevice d’Apple à embarquer l’Apple A8X, cadencé pour l’occasion à 1,5 GHz et doté de 2 Go de mémoire vive. Une configuration très solide qui fait des étincelles.
Vraiment plus puissant
Il suffit d’utiliser la tablette avec quelques jeux un peu gourmands ou des applications vidéos, qui appliquent des effets en temps réel, pour voir le saut accompli par la nouvelle tablette 9,7 pouces d’Apple. Ainsi, on s’est amusé à essayer Replay, application française – cocorico – de Stupeflix, présentée lors de la conférence du 16 octobre dernier, et qui permet de réaliser des montages vidéo automatiquement, sans intervention. Elle applique également des effets de lumière volumétrique, sans que la vidéo lue ne semble devoir en souffrir. Le résultat est impressionnant.
Même chose avec quelques-uns des jeux optimisés Metal dans l’App Store, on joue sur du velours, tout est fluide très réactif – peut-être même plus réactif au niveau de l’écran tactile que sur les générations précédentes. La promesse d’Apple d’améliorer ce point serait donc tenue.
Pour mettre des chiffres sur ce ressenti, on a donc lancé quelques outils de tests. Geekbench 3 met à l’épreuve un seul des cœurs du processeur, puis tous. Pour le premier bench, il affiche 1813 points, soit un gain de 22,25% par rapport à l’iPad Air, qui se prévalait d’un gain de 91,6% par rapport à l’iPad Retina (de quatrième génération). Mais, la montée en puissance se fait surtout ressentir quand tout le processeur entre dans la danse. C’est alors un gain de 66,6% qu’enregistre l’iPad Air 2 face à son aîné.
Avec BaseMark OS II, un autre outil de tests, qui soumet toute la configuration à rude épreuve, l’indice globale de l’iPad Air 2 est de 1910 contre 1181 pour l’iPad Air, soit un gain de 61,73%. Pour la partie graphique, cette même application plastronne même à 216% de gain ! C’est tout bonnement un monstre de puissance qu’on a entre les mains.
Un monstre qui chauffe un peu sur quelques points de sa coque, quand on le soumet à de longues parties de jeux vidéo, sans pour autant que cela soit gênant ou que les performances montrent de signes de faiblesse.
Enrichissement photographique
Mais l’iPad Air 2 marque aussi un nouveau tournant chez Apple. La société américaine fournit à sa tablette les armes pour devenir un appareil photo mobile honnête. Sur le papier, la nouvel iPad s’est équipé des mêmes atouts que l’iPhone 6 – on trouve enfin un mode rafale. Seule la focale, f/2.4 contre f/2.2, différencie les deux blocs photographiques. Dans les faits, cela se traduit par une tolérance moins importante aux basses lumières. Pas de miracle donc, le bruit numérique et les flous referont leur apparition quand la nuit tombe, même s’il y a une amélioration depuis la génération précédente. L’iPad Air 2 étoffe aussi son offre vidéo avec la possibilité de filmer au ralenti.
On a toujours un peu de peine à assimiler, pour notre part, une tablette à un appareil qu’on glisse et sort facilement de sa poche… Pour autant, fréquenter n’importe quel lieu touristique suffit à prouver que l’iPad est bel et bien un appareil photographique de choix pour certaines personnes.
iOS 8. Point 1.
Evidemment, l’iPad Air 2 fonctionne sous la dernière version d’iOS, en l’occurrence iOS 8.1. Il intègre donc la fonction iCloud Drive, en sus du nouveau clavier : QuickType, de l’ouverture aux widgets et autres extensions, du support de AirDrop entre appareils sous iOS et Mac OS X. On regrettera simplement pour cette dernière qu’Apple ne propose pas une application ou une sorte de Finder (un explorateur de fichiers) dans iOS 8 et qu’il faille encore passer par les applications.
En revanche, l’iPad Air 2 fonctionnant sous iOS 8.1, cela signifie que si vous possédez également un Mac sous Yosemite (Mac OS X 10.10), vous pourrez profiter de Continuité. Par exemple, envoyer des SMS depuis votre iPad ou continuer à lire sur votre iPad l’article que vous aviez commencé sur votre Mac.
Pour autant, aussi bienvenues soient-elles, ces améliorations ne peuvent pas faire oublier qu’il manque encore à iOS 8 quelques fonctions, comme le multifenêtrage, pour devenir un vrai OS « professionnel ». C’est d’autant plus dommage que l’excellente dalle 9,7 pouces le permettrait sans doute sans trop d’inconfort…
Enfin, si l’iPad Air 2 n’embarque pas de puce NFC, base de la solution du paiement mobile d’Apple avec l’iPhone 6, il sera compatible avec Apple Pay en ligne. Le capteur Touch ID permettra alors de s’identifier et de payer sur les sites compatibles, comme on le fait sur les App Store d’Apple depuis l’iPhone 5s.
Un peu moins autonome, certes, mais bien plus puissant, l’iPad Air 2 s’affirme comme l’iPad le plus puissant jamais proposé par Apple, et de loin. La configuration en retrait de l’iPad mini 3 lui assurera l’attention de ceux qui veulent jouer sans limite et avoir de la puissance pour travailler. Le choix idéal pour se détendre et produire ou créer, quand on ne veut ou peut s’encombrer d’un ordinateur… En attendant un éventuel iPad très grand format en cours d’année prochaine ?
Note : 5/5
Retrouvez les détails de la fiche technique de l’iPad Air 2.
Lisez notre TEST iPad mini 3, un iPad mini 2 avec capteur Touch ID, en plus cher
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