Allez, on ne va pas se cacher, Cole MacGrath, le héros des deux premiers épisodes d’inFamous avait fini par nous lasser. Trop… électrique, sans doute. Pour ce troisième volet, Sucker Punch a choisi Delsin Rowe, après un casting serré, au cours duquel un raton-laveur a failli voler la vedette à ce jeune native american.
Delsin est un bon petit gars un peu marginal dans un bled paumé en bord d’océan à quelques heures de Seattle. Pour tuer le temps et faire marrer les mouettes, il tague à tort et à travers, avec un talent qui fait penser à Banksy. On participe d’ailleurs à ces séances de graff. On incline la manette de la PS4, la secoue et bombe murs, toits et autres panneaux. Cela devient un point régulier du jeu auquel on s’adonne régulièrement une fois arrivé à Seattle, à la recherche de la grande méchante, Augustine, qui a des pouvoirs… bétons. Mais n’allons pas trop vite.
Le plein de pouvoirs
Normal un jour, paranormal toujours ! Alors qu’il ne demande qu’à protéger son sheriff de frère d’un « bioterroriste », nom donné à ceux qui ont des pouvoirs, Delvin devient l’un d’eux. Nota : on les appelle aussi des « porteurs », quand on n’a pas envie de les enfermer dans une prison de haute sécurité qui ferait passer Azkhaban pour un village vacances. Comme le dit si bien notre héros : « je suis une foutue éponge à pouvoirs ». Il en ingurgitera d’autres au fil de son aventure. Si vous pensez Heroes et Peter Petrelli, vous marquez deux points pour votre équipe ! On citera les deux premiers seulement pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte : fumée/feu et… néon.
Au fil de l’aventure, vous récoltez de quoi améliorer ces pouvoirs, via un arbre de compétences peut-être un peu chiche, leur permettant d’être plus efficaces, moins gourmands en « énergie ». Comme toujours, il faut toujours avoir un œil sur sa jauge. Ces options ou améliorations se débloquent ou demeurent bloquées à jamais au fil de votre montée en karma positif ou négatif.
J’travaille mon karma
En effet, quelque soit le pouvoir que vous utilisez, vous pouvez, dans la lignée de la série, choisir de devenir un bad boy ou un vrai héros. Cinq « grades » marquent votre chemin vers la lumière ou la nuit la plus noire. En aidant les gens dans la rue ou en les tuant, en vaporisant vos ennemis ou en les maîtrisant, vous suivez la voie que vous vous tracez. A certains moments clés du jeu, vous pouvez également choisir de vous défausser ou d’assumer, d’aider ou de manipuler, etc. En rouge, le mal, en bleu, le bien. Chaque action vous fait progresser d’un côté ou d’un autre, faisant évoluer la façon dont la population vous considère. Reste que cette dichotomie bien/mal est une affaire de choix personnel et ne nous semble pas suffisamment attirante pour reprendre le jeu et tenter votre chance de l’autre côté de la Force.
inFamous’ Creed
Il vous faudra, comme dans pas mal de jeux à monde ouvert, conquérir des quartiers, en détruisant une base centrale, pour débloquer des sous-missions dans sa zone de contrôle, réaliser des petites missions qui réduiront l’influence du DUP, les méchants, et lutter contre des dealers qui se reproduisent comme des lapins.
Malgré ces activités parallèles, la trame principale n’est jamais très loin. Ce qui n’est pas plus mal, parce que du coup, on ne décroche pas ou n’a pas l’impression d’une durée de vie artificiellement gonflée. L’histoire – pas foncièrement originale mais pas déplaisante – est agréablement portée par Delvin, qui cabotine et semble prendre autant de plaisir que nous à se transporter en une seconde au sommet d’un immeuble grâce à un tuyau d’aération ou à courir sur les murs à la vitesse de la lumière.
A grand pouvoir, grande capacité de s’éclater
Car le vrai plaisir de ce Second Son, ce sont les pouvoirs. Originaux, faciles à prendre en main et jubilatoires dès qu’on a débloqué quelques options, ils impliquent tous une approche différente, un gameplay qui s’adapte à l’action. Le premier est pratique pour charger de front. Le second plus « rapide » est idéal pour sniper, fuir, revenir, frapper, courir en hauteur et frapper encore.
Et si ces pouvoirs sont excitants à utiliser c’est qu’ils sont beaux et flattent les yeux. La fumée donne l’impression d’être le héros de The Crow se matérialisant dans une nuée noire. Le néon accentue l’impression de vitesse et jamais la PS4 ne hoquette. Alors, quand l’heure de la fin sonne, au bout de 10 ou 15 heures, on est un peu surpris et déçu, pour tout dire. On aurait aimé continuer à contempler Delvin nous répondre au doigt et à l’œil – au point qu’on en trouve le jeu un peu facile – et balancer ses réparties goguenardes…
inFamous Second Son n’est pas le Grand Jeu, qui marquera à jamais les annales, mais il est bon. C’est même à notre avis le meilleur de la série. Il apporte suffisamment de plaisir pour qu’on se dise qu’on ne rechignera pas à reprendre sa manette à l’approche d’un DLC. Et ça, c’est un bon signe.
A lire aussi :
TEST : Hearthstone, de Blizzard, attention ce Free-to-Play est hautement addictif – 24/03/2014
TEST : Titanfall séduit par sa nervosité et son fun malgré ses travers – 20/03/2014
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.