L’iMac Pro mérite clairement sa particule et sans doute les lettres de noblesse qui vont avec. Sa fiche technique ne laisse que peu de doute sur la volonté d’Apple de proposer une solution performante aux professionnels qui l’adopteront. Au-delà des processeurs Xeon W équipés de 8 à 18 coeurs, un des éléments les plus prometteurs de cette configuration est le stockage. La firme de Cupertino met en avant des débits impressionnants, 3 Go/s, qui dépassent donc sur le papier largement les résultats déjà épatants obtenus sur ses machines, comme les MacBook Pro ou les iMac équipés d’un SSD.
T2 : quand chiffrement rime avec performance
Par ailleurs, ce stockage mérite qu’on s’intéresse à lui de plus près car ses performances dépendent directement de la nouvelle puce T2, qui joue le rôle de contrôleur pour les deux modules NAND connectés en NVMe. C’est elle qui est censée permettre aux données de transiter de manière fluide même quand le chiffrement du disque par FileVault est activé.
Dans les faits, nous avons réalisé nos tests dans les deux situations, avec ou sans chiffrement, et les résultats ne traduisaient aucun ralentissement. La sécurité des données conservées sur votre unité de stockage principale ne se fera pas au détriment des performances de la machine, même si le processeur Xeon W est lourdement sollicité, puisque ce n’est plus lui qui est en charge de cette tâche.
Taillé pour la 4K et plus
Pour nos tests, Apple nous a fourni l’iMac Pro équipé d’un Xeon 3 GHz à 10 cœurs (W 2150-B) et surtout, en l’occurrence, de 2 To de stockage. Ce sont ainsi deux modules de mémoire Flash de un téraoctet qui cohabitent pour fournir un espace global de 2 To. Apple nous a confirmé ne pas jouer la carte du RAID sous une forme ou un autre, mais nous avons cru comprendre qu’il y a malgré tout une astuce pour doper les performances en lecture et écriture. Un petit tour de magie qui tient vraisemblablement dans la puce T2.
Quoi qu’il en soit, nous avons éprouvé les performances du stockage de l’iMac Pro avec l’outil Disk Speed Test, de Black Magic. Deux points en ressortent. D’une part, petite surprise, la vitesse en écriture est systématiquement supérieure à celle en lecture. 3024 Mo/s pour la première, 2467 Mo/s pour la seconde. D’autre part, le cap des 3 Go/s est bien tenu et même légèrement dépassé avec ce logiciel de test. Le fait que l’écriture l’emporte sur la lecture est de bon augure pour les usages intensifs, vidéos, notamment. Comme le montre la capture ci-dessus, l’iMac Pro ne devrait avoir aucune peine à gérer la lecture et l’écriture des fichiers vidéo lourds (2K/4K et sans doute 8K).
D’autant qu’en réalisant des tests similaires avec AJA, autre outil tourné vers la mesure des performances des disques durs dans le cadre d’une utilisation vidéo intensive, la tendance se confirme. Mieux, on remarque que ces débits peuvent encore grimper de quelques mégaoctets par seconde quand on choisit justement de faire transiter des fichiers vidéo de grosse taille (64 Go, ce qui représenterait environ quarante minutes de footage 4K en 200 Mbit/s) et en 5K (5120×2700). On atteint alors des débits en écriture de 3141 Mo/s et de 2631 Mo/s en lecture !
Autrement dit, bonne nouvelle, plus les fichiers sont volumineux, plus le trio, composé des deux modules de mémoire flash et de la puce T2, fait des merveilles.
Stable et ultraperformant
Cette tendance est corroborée par QuickBench, autre outil de mesure de performance des unités de stockage un peu plus généraliste. Ainsi, en augmentant le nombre de cycle de lecture/écriture et la taille des fichiers, on note une augmentation puis une stabilisation des performances du « SSD » de l’iMac Pro.
Une stabilité qu’on retrouve en lecture et écriture séquentielle, et également, dans une mesure légèrement moindre en écriture et lecture aléatoire. Sur 100 cycles complets, les performances vont croissantes et se maintiennent ensuite, sans dégradation.
Quand on transfère des fichiers « manuellement », en fonction de leur taille, on obtient des débits quasiment identiques à ceux observés avec les outils de benchs. Une fois encore, plus le fichier est volumineux, plus le taux de transfert en écriture/lecture est bon. A noter que pour les « petits » fichiers (entre 500 Mo et 1 Go), il nous est arrivé de penser que la copie ou le déplacement de fichier ne s’était pas effectuée tant ils avaient été rapides. C’est en l’occurrence autant un effet des performances du stockage de l’iMac Pro que du nouveau système de fichiers d’Apple (APFS).
Bonus externes
L’iMac Pro offre donc une unité de stockage interne solide et de premier ordre, qui ne devrait pas ralentir la chaîne de production des professionnels. Une fois assuré de ces très bonnes performances, nous avons souhaité essayer deux disques externes. Le premier est une solution professionnelle vendue environ 2050 euros, il s’agit du LaCie Bolt 3. Le second est une solution externe plus grand public mais prometteuse, le Sandisk Extreme 900. Sans être des références absolues, elles permettent de prendre la mesure des performances de la connectique.
Le disque de LaCie est taillé pour la 4K/6K et est donné pour offrir des débits de 2800 Mo/s. Il se connecte en Thunderbolt 3 (au format USB-C). Avec Disk Speed Test, de Black Magic, nous l’avons mesuré à un maximum de 1120 Mo/s en écriture et 2364 Mo/s en lecture. Si les premiers débits sont un peu décevants, ceux en lecture devraient rassurer sur les capacités du Thunderbolt 3, qui sont théoriquement de 5 Go/s.
Pour ceux qui veulent plus, des solutions plus « sérieuses » et récentes sont évidemment envisageables. Rappelons que le Bolt 3 est tout de même sorti en octobre 2016. Il faut néanmoins garder à l’esprit qu’il faut à peine plus d’une seconde pour transférer l’équivalent d’un DVD entre le Bolt 3 et l’iMac Pro et tout juste trois, pour faire faire le trajet inverse à la même quantité de données. On ne traîne pas non plus…
L’autre solution, celle de Sandisk, se connecte en USB 3.1 Gen 2 sur l’un des quatre ports disponibles. Elle a porté des débits de 753 Mo/s en écriture et de 873 Mo/s en lecture, soit pas loin de ce que nous avions observé en le connectant à un MacBook Pro de fin 2016.
Avec l’iMac Pro, Apple promettait donc des débits fulgurants. Nos tests semblent devoir prouver que ces promesses n’étaient pas vaines. Au-delà des tests, lors de nos manipulations – édition de fichiers 4K, notamment – nous n’avons à aucun moment eu à souffrir de ralentissement ou de hoquet dû au stockage. Si le fonctionnement exact du T2 est encore assez mystérieux, il semble tenir la barre (très haut).
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