Petite séance de quizz. Le Mac Pro : grand public ou pro ? « Trop facile. Pro ! » Bien joué. Le MacBook Pro : grand public ou pro ? « Pro, bien sûr ! » Oui, encore que le modèle 13 pouces soit bien taillé pour le grand public. Bon, l’iMac, maintenant, grand public ou pro ? Possible que la réponse soit un peu plus longue…
En guise d’apéritif
L’arrivée d’une dalle Retina, jusque-là réservée aux machines estampillées « Pro » d’Apple, démontre bien que l’iMac est toujours une machine ambivalente, à cheval entre très grand public – on pense au dernier iMac introduit en juin – et professionnel. Et ce dernier iMac 27 pouces est au point de bascule entre des utilisateurs experts fortunés et le monde pro. Avec sa dalle « 5K » – joli coup pour ringardiser la 4K au passage -, ce nouvel iMac devrait naturellement trouver sa place dans des structures ayant des besoins en montage 4K d’appoint, ou chez des indépendants à la recherche d’une machine polyvalente sans avoir le budget pour acheter un Mac Pro ET un écran 4K.
Car, si la note peut paraître salée, le concept de tout-en-un qui intègre une machine et un écran n’a jamais été aussi séduisante que pour cet iMac.
L’écran fantastique
Qu’on aime ou non Apple, une chose est indéniable, la dalle de l’iMac est exceptionnelle – que vous soyez un particulier ou un professionnel. L’effet est aussi bluffant que sur un MacBook Pro, mais cette fois avec une dalle de 27 pouces et un peu moins de reflets… Le top pour une station fixe.
Le niveau de détails est impressionnant, la lisibilité des textes frappante et les couleurs et contrastes rendent vraiment hommage aux photos et vidéo affichées. Même si rares sont les sites optimisés pour être affichés sur une telle résolution. Certes, les professionnels exigeants préfèreront certainement ré-étalonner la dalle, qui l’est d’office en usine, ou se tourner vers des écrans indépendants très onéreux.
Enfin, il suffit de lancer Final Cut Pro, ou iMovie, pour se rendre compte que l’affichage des rushes en pleine résolution dans l’interface est un très confortable pas en avant. Car, avec sa résolution de 5120×2880 pixels, l’iMac fait beaucoup mieux que le MacBook Pro et ses 2880×1800 pixels pourtant déjà appréciables. Comme sur ce dernier, on peut d’ailleurs jouer avec la résolution pour afficher plus de contenu à l’écran, par exemple juxtaposer deux navigateurs et un fichier Word, ou un long tableau Excel et des notes.
Note en passant, l’iMac ne peut pas être utilisé seulement en tant que moniteur, pas la peine d’espérer y connecter votre ordinateur grâce au port Thunderbolt/Displayport. Dommage. En tout cas, Il faut le voir afficher sans broncher ni le moindre hoquet des photos très lourdes ou des vidéos 4K avec un degré de piqué hallucinant pour saisir immédiatement tout l’intérêt qu’un tel écran peut représenter pour les professionnels.
Une avalanche de puissance pour les pros
D’autant que le modèle que nous avons testé est équipé de deux options qui peuvent faire la différence et rapprocher les performances de cet iMac de celles du Mac Pro. Il était en effet équipé du Core i7 à 4 GHz (+250 euros) et de la carte AMD Radeon R9 M295X, avec 4 Go de mémoire vidéo (+250 euros). C’est donc un iMac à 3100 euros que nous avons eu entre les mains. Ce qui change un peu la donne par rapport au « premier prix » à 2600 euros. Il en ressort toutefois que pour 500 euros d’option, l’iMac a fier allure – on aurait aimé le tester dans sa version de base.
Les tests réalisés avec Geekbench 3 montrent que le nouvel iMac est plus performant que son prédécesseur – qui bénéficiait lui aussi d’une configuration dopée pour nos tests – et que le Mac Pro, testé en configuration de base.
Autrement dit, l’iMac 2014 a la puissance nécessaire pour satisfaire la plupart des usages professionnels. Ce que confirme nos monteurs de 01net TV à qui nous avons confié l’engin le temps de réaliser quelques vidéos. Non seulement le dérushage et la lecture de vidéo 4K sont fluides, même sur le banc de montage, mais la gestion des plans est facilitée par la résolution. Le rendu aussi ne semble pas devoir poser de problème, sans que l’iMac ne paraisse vraiment souffrir, malgré ses 8 Go de mémoire « seulement ».
Pour confirmer ce ressenti, nous avons, comme d’habitude, réaliser nos tests avec des applications professionnelles. Dans tous les domaines, avec Photoshop et l’application de filtres lourds, avec Cinebench et du calcul d’images, ou avec Final Cut Pro et du rendu vidéo, l’iMac Retina 5k fait mieux que le Mac Pro, sorti en 2013. Il dépasse évidemment son homologue de l’année dernière, qui n’offrait pas une dalle Retina.
et pour les joueurs
Alors qu’on avait quelques craintes vis-à-vis de la puce graphique, celle-ci semble dégager bien assez de puissance – dans sa version haut de gamme – pour toutes les applications professionnelles mais aussi pour le jeu. On regrette toutefois qu’Apple n’ait pas retenu des puces Nvidia haut de gamme, comme la Geforce 980, économe en énergie et plus performante.
Les GPU Nvidia sont d’ailleurs présents sur les iMac 27 pouces « classiques », avec une GTX 780M, plus ancienne, mais pas beaucoup moins performante. Comme en témoigne un faible différentiel dans certains de nos tests avec des jeux vidéo. Ainsi, l’iMac 2013 affichait 149 images/seconde en 1920×1080 pixels (2AA) avec Resident Evil 5, et l’iMac 2014 le dépasse presque mollement à 169 i/s.
Pour autant, des tests réalisés sous Windows, avec 3DMark Vantage, prouvent que l’iMac 2014 est plus performant et devrait se sentir à l’aise avec les titres vidéoludiques gourmands, évidemment, pas en résolution native.
Nous avons également réussi à faire tourner sans problème des titres comme Batman : Arkham City sous Mac OS X en poussant un peu les réglages. La fluidité de l’affichage le disputait alors à la beauté de l’ensemble. Il faudra juste penser à changer la souris (la Magic Mouse est parfaite pour tout le reste, mais pas pour jouer) et éventuellement le clavier, sans fil et sans pavé numérique…
La faille de l’évolutivité
L’iMac a donc tous les atours d’une station de travail professionnelle. A un détail près, elle n’est pas très évolutive. Avec une note de 5/10 sur le site spécialisé iFixit, l’iMac Retina 5K n’est pas la machine la plus facile à mettre à jour. Comme tous les 27 pouces de la gamme, il présente une trappe sur sa face arrière, derrière le pied, pour changer la quantité de mémoire vive. Toute autre opération demande beaucoup plus de préparation et de savoir-faire car il faudra, a minima, désolidariser l’écran du boîtier dans lequel il est étroitement serti. On ne s’y risquera pas, mieux vaut donc opter pour la configuration dont on a et aura besoin à moyen et long termes. Même si la présence de deux ports Thunderbolt permet en théorie une externalisation, sans sacrifice de performances, notamment des éléments de stockage.
Pour les disques durs, si la solution SSD est évidemment la meilleure, l’offre de compromis qu’est le disque Fusion Drive tient plutôt bien la route, avec des pointes en écritures à 311 Mo/s et en lecture à 633,9 Mo/s. Des performances qui imposent quelques limites avec certains formats vidéo, mais assureront l’essentiel et un peu plus.
La suite logique…
Tout comme le MacBook Pro Retina s’est imposé comme la suite logique et le point de non retour pour la gamme pro portable d’Apple, cet iMac est assurément un cap, un tournant. Pour l’instant, le design très fin et la ventilation assez faible de l’ensemble paraissent empêcher Apple d’embarquer des puces graphiques – mobiles ou non – qui pourraient donner encore plus de puissance et de souplesse à cet ensemble. A notre sens, l’iMac Retina mérite mieux que la R9 M295X d’AMD et on imagine que la puce qui gère l’affichage fait un travail remarquable pour que tout soit fluide.
L’avenir nous dira si l’ensemble de la gamme passera sous la dalle Retina, et si oui, avec quelle carte graphique et quel tarif. En l’état, cet iMac Retina 5K plus pro que grand public est une machine assez remarquable qui en met plein la vue, pour un rapport qualité/prix finalement plutôt raisonnable.
Retrouvez la fiche technique de l’iMac 27 pouces Retina sur cette page.
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