Jusqu’ici, Honor était connu pour son positionnement tranché, soit dans le milieu de gamme, soit dans le très haut de gamme, aussi appelé ultra-premium, avec le Honor Magic 6 Pro par exemple. Le Honor 200 Pro ouvre donc un segment particulier : le premium. Dans ce terrain fabuleux s’ouvre la possibilité d’ajouter un téléobjectif, de soigner particulièrement les finitions, sans chasser non plus sur les terres du pliant ou des smartphones encore plus chers qui profitent des toutes dernières technologies photo.
Ceci étant, le Honor 200 Pro s’achète tout de même sa petite exclusivité avec l’ajout d’un mode portrait en partenariat avec le studio Harcourt. Assez pour convaincre ? Réponse dans ce test.
Prix du Honor 200 Pro
Le Honor 200 Pro est vendu 800 euros. Trois coloris sont proposés : noir, blanc et bleu.
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AmazonDesign : bling bling assumé
Dans le marché des smartphones, Honor se démarque par des designs visant toujours la finesse. La marque chinoise, héritière de Huawei, joue notamment sur des bords les plus fins possibles, en incurvant son écran et la partie arrière. Le Honor 200 Pro s’inscrit totalement là-dedans.
Le smartphone se montre fin et agréable à prendre en main. Nous n’avons aucunement l’impression d’avoir une brique entre les mains, malgré les 6,78 pouces de l’écran. Le poids de 199 g joue aussi pour lui. Sans être un poids plume, nous avons tout de même un ratio poids et taille intéressants.
Le deuxième point sur lequel insiste beaucoup Honor dans le design de ses smartphones, c’est sur l’aspect un peu bijou assumé. Oubliez les smartphones discrets, ici le bling-bling est assumé avec un dos satiné et un aspect légèrement marbré. Le bloc photo prend une forme ovale, allongée vers le haut. Le bloc photo est légèrement gênant lorsque tenu à l’horizontale.
En basculant sur la face avant, nous découvrons d’autres spécificités. L’écran incurvé est un vrai petit bijou très agréable à l’œil. Il est en outre percé non pas d’un simple trou de forme ronde, comme cela est légion partout ailleurs, mais bien d’un poinçon de forme oblongue. L’idée est double : se rapprocher du design des iPhone, mais aussi laisser de la place à un second module selfie.
Au niveau de la solidité de l’ensemble, Honor n’intègre pas ce coup-ci de couches de résistance supplémentaires comme c’était le cas pour le Magic 6 Lite. Nous n’avons pas non plus, à notre connaissance, droit à un verre breveté type Gorilla Glass de chez Corning. Heureusement, une protection plastique assez épaisse recouvre l’écran.
En outre, pour ce qui est de l’étanchéité, le smartphone propose un indice IP 65. En clair, cela signifie qu’il est très bien protégé contre les poussières, 6 étant le niveau le plus élevé de protection, mais qu’il n’est pas étanche. Avec un niveau de 5, il est seulement résistant à l’eau et aux éclaboussures.
Écran : immersion
L’écran du Honor 200 Pro a fière allure, nous l’avons dit, mais il ne se contente pas de cela et affiche une belle fiche technique. Technologie Oled bien entendu, qui offre un contraste infini, résolution élevée (437 ppp), grande surface d’affichage (6,78 pouces), rafraichi en 120 Hz.
Grâce à l’écran incurvé, les bordures sont quasi inexistantes lorsqu’on regarde l’écran de quoi ressentir une sensation d’immersion un peu plus poussée. Il hérite d’un ratio bordure-écran de 90,7 %. Le point faible de cet écran incurvé est toujours le même que d’habitude pour ce type de dalle : lorsque nous tenons l’appareil en appuyant sur ses bords, les appuis fantômes s’invitent à la fête, rendant l’utilisation frustrante dans certaines situations. Par exemple, lorsque nous avons pratiqué la course à pied avec, en le tenant d’une main, nous avons visité toute l’interface sans le vouloir.
Passons maintenant aux mesures du 01Lab.
Commençons par la luminosité pour dire deux choses : le Honor 200 Pro s’inscrit dans les standards du genre. Il est même légèrement mieux positionné qu’un OnePlus 12 ou un Xiaomi 13T Pro avec 1164 cd/m². De quoi en prendre pleins les mirettes, mais pas de quoi non plus empêcher les reflets de s’inviter sur une dalle très brillante. La luminosité minimale de 2 cd/m² semble idéale pour regarder du contenu le soir dans le lit sans ressentir de gène.
Au niveau de la température de couleurs, deux tendances se dessinent : en mode vif, une température autour des 7000 K, un peu trop bleutée. En mode naturel, elle oscille autour des 6200 à 6300 K, lorsqu’on vise plutôt 6500 K idéalement.
La fidélité des couleurs est somme toute correcte sans non plus exceller : nous avons mesuré un delta E moyen de 3,54 en DCI-P3. En mode sRGB, plus facile, nous mesurons 2,92, ce qui n’est pas non plus une réussite complète, les blancs et certaines nuances de bleu dérivant toujours un peu trop.
Interface : MagicOS 8.0, le tour de passe-passe ne prend pas totalement
L’un des plus gros problèmes d’Honor demeure : son interface, MagicOS 8.0 a beau s’équiper de fonctionnalités basées sur l’IA générative, l’ergonomie et la simplicité d’utilisation demeurent assez moyenne.
Rien qui vous causera une migraine à chaque utilisation, rassurez-vous, mais les standards de 2024 que sont un iOS 17, un One UI 6.1 ou encore la Pixel Experience de Google se montrent plus confortables. En cause notamment, la quantité de textes astronomique qu’il faut s’avaler à chaque page ou dans chaque sous-menu.
Interrogée sur ce sujet, la marque assure travailler pour « améliorer l’expérience utilisateur au niveau software ». Plusieurs pistes sont évoquées, mais rien de concret pour le moment. Plus de fonctionnalités IA devraient arriver au détour de MagicOS 9.0 et le partenariat avec Google Cloud pourrait être renforcé.
Magic Portal : intéressant, mais pas abouti
Au niveau purement fonctionnel, il ne manque heureusement rien. Vous retrouverez tous les grands classiques du genre et toutes les fonctionnalités Android habituelles. MagicOS a pour spécificité d’intégrer une sorte de clone à Dynamic Islanc, qui permet par exemple de retourner sur un appel en cours ou sur une application de musique depuis le poinçon en haut de l’écran. Sympathique.
Au passage, comme nous l’a susurré à l’oreille un lecteur attentif, Honor avait d’ailleurs devancé Apple sur ce type de système en présentant dès 2019 sa Smart Capsule. Mais depuis qu’Apple a lancé la mode, étrangement, de nombreuses marques intègrent plus volontiers un système similaire.
Honor, comme chaque constructeur, tente également de se démarquer en ajoutant sa petite dose d’IA au mix. La fonctionnalité ayant ce rôle et étant la plus mise en avant s’appelle Magic Portal. Dans les grandes lignes, celle-ci se déclenche lorsque vous maintenez appuyé votre doigt sur un contenu. Cela peut être du texte ou une image. Là, sur les bords de l’écran, s’ouvre ledit portail magique. En déplaçant votre doigt, auquel est attaché le contenu en question, vous accédez à des suggestions d’applications en lien avec le contenu. Exemple typique : vous surlignez une adresse, hop Maps vous est proposé.
Après avoir utilisé MagicOS une grosse semaine, disons-le : Magic Portal n’est pas encore abouti. Si l’idée est bonne, la suite d’actions demandées à l’utilisateur est trop lourde et nous avons fini par préférer un bon vieux partage que de passer par le côté de l’écran. En outre, certains éléments ne fonctionnaient pas encore totalement : pour exemple, une adresse reçue sur Google Messages ne peut pas être déplacée directement sur le côté, il nous a fallu la copier d’abord dans un bloc-notes. Pas très pratique.
D’autres idées, puisant d’après le constructeur dans le miracle de l’IA, sont proposées. La plus intéressante est sans doute la capacité du smartphone à faire pivoter l’écran automatiquement en fonction de votre tête. En clair, plus besoin de forcer le pivotement automatique, la caméra du téléphone voit votre tête et déclenche le changement d’orientation.
Sur l’écran d’accueil, le widget suggérant des applications n’est pas non plus une mauvaise idée, mais plutôt qu’une IA, nous avons plutôt l’impression qu’il puise dans les dernières applications utilisées. Pratique si vous ouvrez plusieurs fois de suite la même application.
Photos : il veut refaire le portrait
- Grand angle : capteur 50 Mpx, f/1.9, 1/1.3 pouce, 1.2 µm, PDAF, OIS ;
- Téléobjectif : 50 Mpx, f/2.4, PDAF, OIS, équivalent 2.5x ;
- Ultra grand angle : 12 Mpx, f/2.2, 112˚, AF.
Grand angle
Disons-le tout de go, le Honor 200 Pro ne fait pas dans la dentelle. Les couleurs sont assez criardes, en particulier sur un ciel bleu ou le vert du feuillage. Le piqué est tout à fait convenable et les clichés sont plutôt flatteurs et partageables rapidement sur les réseaux sociaux. En revanche, si vous souhaitez un grain un peu plus naturel, il faudra repasser ou utiliser le mode « naturel » proposé par le fabricant.
Pour vous donner une idée de la différence entre le mode naturel et le mode couleurs vives :
De nuit, le Honor 200 Pro réussit à bien récupérer des informations dans un espace pourtant peu éclairé (un téléviseur dans une pièce sombre). Ceci étant, la netteté n’est pas non plus parfaite et il reste pas mal de bruit dans l’image.
Ultra grand angle
Pour l’ultra grand angle, rebelote, la colorimétrie a au moins pour avantage d’être en cohérence avec le premier module. À noter également que le piqué ne s’effondre pas comme cela peut parfois être le cas sur un appareil photo secondaire.
Téléobjectif/Portrait
Le téléobjectif X 2,5 (équivalent 68 mm) n’est pas une focale aussi impressionnante qu’un X3, un X5 ou même un X10. Il permet toutefois d’obtenir un cadrage légèrement plus serré qu’en grand angle pour attraper des scènes un peu plus directe. La colorimétrie est cohérente avec les autres capteurs.
Passons au mode portrait, qui s’appuie soit sur le capteur principal en X2, soit sur le téléobjectif. Pour cette série, nous avons choisi d’opter pour le module téléobjectif en X 2,5 donc (équivalent 68 mm).
Le résultat est plutôt sympathique, avec une belle dynamique, des contrastes bien gérés, un piqué satisfaisant. Si vosu regardez le t-shirt par exemple, toutes les micro-nuances ressortent bien. Les cheveux sont habilement détourés également pour les séparer du flou d’arrière plan et on constate une belle dynamique dans ces derniers.
La collaboration avec Harcourt semble donc avoir bien réussi à Honor afin d’obtenir un mode portrait plus naturel. Il y a tout de même certaines conditions où il se loupe, comme lorsque nous nous retrouvons baignés dans une surexposition de l’arrière-plan. Il faut dire que nous étions dans un endroit abrité donnant sur l’extérieur.
Performances : le 8, mais c’est le s
Le Honor 200 Pro ne s’est pas équipé de la puce la plus puissante de Qualcomm, mais a choisi une version légèrement moins véloce, le Snapdragon 8 s Gen 3. Il est accompagné de 12 Go de RAM et 512 Go de stockage.
Sur AnTuTu, cette puce le place légèrement devant l’Exynos 2400 du Galaxy S24, mais derrière le Dimensity 9200+ d’un Xiaomi 13T Pro et loin derrière le Snapdragon 8 Gen 3 du OnePlus 12.
Néanmoins, la puce de Qualcomm demeure de bonne facture puisqu’elle remonte devant le Xiaomi sur Geekbench. Le OnePlus 12 reste imprenable renvanche. La partie GPU ne fait pas le poids.
Ce qui compte toutefois, c’est bien l’usage réel de l’appareil, et dans notre cas, nous avons été plutôt agréablement surpris par ce Snapdragon 8 s Gen 3. Au quotidien, aucun ralentissement à déplorer évidemment, il s’agit d’une puce haute de gamme. Mais mieux encore, sur Fortnite, en réglant les paramètres graphiques sur Epique, nous avons pu jouer autour des 55 FPS stables de moyenne, et sans chauffe notable. Honor a, semble-t-il, plutôt bien soigné le refroidissement.
Réseaux et communication : WiFi 6 et dual Sim Active
Le Honor 200 Pro intègre un tiroir double SIM, mais attention, il ne supporte que le dual stand-by. Cela signifie que lorsque vous recevrez un appel sur l’une des deux SIM, l’autre sera momentanément désactivée.
Pour le reste, l’appareil intègre une puce NFC, un GPS monoband et supporte le WiFi 6 et le Bluetooth 5.3. Il intègre un contrôleur USB 2.0.
Autonomie : un peu au-dessus de la mêlée, mais le meilleur
Avec ses 5 200 mAh sous le capot, le Honor 200 Pro fait mieux que ses petits camarades qui ont tendance à plafonner à 5000 mAh. Mais il ne faut pas s’y fier, l’autonomie est avant tout une affaire d’optimisation.
Le téléphone s’en sort convenablement. Il affiche un score de 22 heures et 4 minutes de temps d’utilisation dans notre protocole d’autonomie polyvalente. Cela le place confortablement, derrière quelques brasses du Galaxy S24, mais bien devant un Xiaomi 13T Pro ou un OnePlus 12.
Pour l’avoir utilisé assez intensément durant une journée complète, le smartphone ne nous a pas fait défaut malgré du partage de connexion toute la journée sur deux ou trois appareils, de l’écoute de musique et quelques vidéos courtes visionnées. Le soir, après ce programme chargé, le smartphone affichait 15 % d’autonomie.
Charge
Pour ce qui est de la charge, le Honor 200 Pro supporte jusqu’à 100 W, mais… il vous faudra le chargeur officiel, facturé 79,90 euros. Pour notre test, nous avons utilisé un chargeur 66 W de la marque, qui a fourni une moyenne de 28 W durant toute la charge. Il aura fallu 56 minutes pour que le smartphone passe de 0 % d’autonomie à une charge complète.
Ajoutons que le Honor 200 Pro est compatible avec la charge sans fil jusqu’à 66 W et avec la charge inversée en 5 W.
Audio
Point de prise jack ici, mais deux haut-parleurs format complet pour assurer un son stéréo plutôt rond. Pour un son de smartphone, le résultat est honnête, avec quelques basses, beaucoup de médiums et des aigus maitrisés qui ne saturent pas.
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