Avant d’entrer dans le vif de ce test, soyons honnêtes deux minutes : côté design, même dans le segment assez nouveau des onéreux pliants, presque tous les téléphones sont peu ou prou identiques. Un fait que votre serviteur trouve un peu triste. Aussi, quand débarque le HMD Skyline et ses lignes qui changent (un peu) du premier smartphone Android ou Apple venu, ça fait du bien.
D’autant que ce terminal HMD (libéré de Nokia depuis 2024) propose d’autres éléments assez inédits dans le monde très calibré du smartphone, à commencer par sa promesse de réparabilité facile et son bouton latéral supplémentaire. Mais s’agit-il pour autant d’un bon smartphone ? Eh bien, place au test complet pour le savoir !
Prix et disponibilités du HMD Skyline
Le HMD Skyline est disponible à partir de 499,99 euros en bleu, noir et rose. Ce prix s’applique à la version dotée de 8 Go de RAM (que nous avons testée), quand celle avec 12 Go passe à 599,99 euros.
Design : s’inspirer du passé, tank à faire
Windows Phone est (malheureusement) mort, mais le design de ses Nokia Lumia survit grâce à HMD. Clairement inspiré de feu la gamme 1200, le HMD Skyline est ce que l’on appellera un “beau bébé” avec son épaisseur de 8,9 mm et son poids de 209,5 grammes. Même sans coque, il prendra de la place dans votre poche. Cependant, à condition de ne pas avoir de trop petites mains, ce smartphone est très confortable à tenir, grâce notamment à des tranches latérales légèrement arrondies.
C’est d’ailleurs l’un des seuls points que le HMD Skyline partage avec certains concurrents, puisqu’il fait fi des coins arrondis pour embrasser des coins saillants très marqués. Un choix qui divisera forcément, mais qui a le mérite d’exister.
D’autant que ce cadre, en métal (et donc sujet à la température extérieure, attention), renforce le côté premium du smartphone, qui propose dans son dos une plaque de verre. Celle-ci, c’est assez rare pour le souligner, ne capture pas trop les traces de doigts. Toujours au dos, le bloc photo cette fois assez classique, bien que peu épais, déséquilibre malheureusement le smartphone lorsqu’il est posé à plat.
Terminons notre tour visuel avec les tranches. Celle du bas accueille l’emplacement SIM (le HMD Skyline supporte les eSIM), un port USB-C et un haut-parleur. Une petite vis est également là pour le démontage, mais nous y reviendrons plus bas. Sur la droite, un classique bouton volume côtoie le bouton d’alimentation qui fait également office de lecteur d’empreintes digitales. Ce dernier ne se trouve donc pas sous l’écran, comme c’est souvent le cas dernièrement ailleurs. C’est dommage, mais il s’agit probablement du prix à payer pour assurer la réparabilité aisée de l’écran. Enfin, à gauche, HMD propose l’un des principaux arguments de ce smartphone de milieu de gamme : un bouton paramétrable. Plus de détails sur ce dernier plus loin dans ce test.
Écran : une proposition solide, mais imparfaite
Concernant son écran, HMD a là aussi décidé de se démarquer un peu des autres concurrents. Nous sommes en effet ici face à une dalle pOLED de 6,55 pouces dotée d’une résolution FHD+ (2400 x 1800 pixels). De quoi proposer une belle densité de 402 ppp, avec une couverture de l’écran dans la moyenne à 85.6 %. On appréciera également un taux de rafraichissement manuel ou adaptatif pouvant grimper jusqu’à un sympathique 144Hz.
![Hmd Skyline](https://www.01net.com/app/uploads/2025/01/DSC06453-08-HMD-Skyline.jpg)
Le commun des mortels en sera probablement fort satisfait dans tous les cas de figure, mais si l’on creuse un peu, cet écran s’avère être un élève moyen, aussi bien pour la luminosité que pour la fidélité des couleurs. Sa luminosité moyenne à 1011 cd/m² (et max à 1085 cd/m²) ne le place pas parmi les meilleurs dans cette gamme. Même chose pour son Delta E relativement élevé avec le profil par défaut, à 4.59. La faute notamment aux valeurs des couleurs chaudes qui s’envolent. HMD ne propose d’ailleurs ici pas d’autre profil de couleurs, permettant simplement de jouer sur la balance des blancs.
Son : de la patate, mais faut pas trop pousser
Malgré la présence d’une seule grille de haut-parleur en bas du terminal, il s’en trouve bien un caché en haut. De quoi proposer un son stéréo, qui a la particularité de proposer un mode amplification. Celui-ci permet de booster la puissance sonore au-delà des 100% pour, par exemple, se faire entendre correctement en extérieur. Sans grande surprise, et même s’il ne s’agit pas du pire que nous ayons pu entendre, nous sommes comme souvent ici dans le domaine de l’appoint, avec un son qui sature assez rapidement mais qui parvient à rester relativement équilibré à volume normal (et à proposer quelques basses). La solution est très honnête pour écouter une vidéo, un peu moins pour de la musique. Pas de prise jack à l’horizon, alors que l’épaisseur du smartphone aurait pu le permettre.
Performances : du milieu de gamme juste suffisant
Selon nos tests AnTuTu, le hasard a voulu que le score global de ce HMD Skyline soit quasi identique à celui d’un autre terminal testé il y a quelques semaines seulement dans nos colonnes : le Honor Magic 7 Lite. Un constat qui fait un peu tiquer, puisque ce dernier est un peu moins onéreux et propose un SoC de précédente génération, quand le Skyline adopte un Snapdragon 7s Gen 2. Ce dernier propose huit cœurs (quatre Cortex-A78 cadencés à 2,4 GHz et quatre Cortex-A55 à 1,95 GHz), épaulés par 8 (ou 12) Go de mémoire vive.
![Hmd Skyline](https://www.01net.com/app/uploads/2025/01/DSC06456-10-HMD-Skyline.jpg)
Heureusement, dans les faits, ce smartphone se montre suffisament performant au quotidien dans son interface et ses apps pour ne pas râler. Seuls les jeux les plus gourmands ne pourront probablement pas atteindre les 144 Hz maximum possibles, à moins de baisser les graphismes. Reste qu’atteindre et se maintenir autour des 60 FPS sans trop faire de sacrifices dans les paramètres ne devrait pas trop lui poser de problème sur des titres type Genshin Impact.
On appréciera que la chauffe, malgré un corps en métal, reste très contenue (max 37,4 degrés). Côté puces embarquées enfin, 5G, WiFi 6E, NFC ou encore Bluetooth 5.2 sont là. Le stockage oscille lui entre 128 et 256 Go, avec extension MicroSD jusqu’à 512 Go.
Photo :
Au sein du bloc photo du HMD Skyline, on retrouve le trio suivant : 108 Mpx en grand-angle (f/1,7 avec OIS), un ultra grand-angle de 13 Mpx (f/2,4) et un téléobjectif x4 de 50 Mpx (f/2). En choisissant ce dernier, HMD a fait l’impasse sur le (souvent relativement peu utile) capteur macro que certains proposent.
Le capteur principal, s’en sort très bien quand les conditions sont bonnes. Les couleurs sont assez flatteuses et le rendu précis. Le lissage appliqué à certaines textures peut en revanche s’avérer un peu trop agressif par moments.
Le capteur ultra grand-angle s’en sort également avec les honneurs. S’il évite partiellement le piège des bords des clichés qui perdent en qualité, il tend à un peu surexposer la scène en cas de forte luminosité ou à assombrir l’ensemble quand les conditions ne sont pas idéales. Mais quand les conditions sont bonnes, le résultat est là.
Même chose en un peu plus flagrant pour le module téléobjectif x4. Ce dernier pourra par moments proposer un résultat intéressant, mais si le moindre élément n’est pas idéal, difficile de créer quelque chose de parfaitement exploitable.
Lorsque le soleil disparait, le smartphone incite rapidement à passer sur son mode nuit. Ce dernier est assez satisfaisant mais n’évite pas les écueils. On relèvera notamment que l’ultra grand-angle n’est pas spécialement fiable côté colorimétrie et que les zooms les plus élevés perdent sévèrement en précision et en clarté. Avec le capteur grand-angle, si la scène est un minimum éclairée, le HMD Skyline parvient à délivrer quelque chose de correct malgré la présence de bruit.
En façade, le capteur à selfie est assez généreux, à 50 Mpx (f/2,5) et avec deux niveaux de zoom pour s’adapter au nombre de sujets. Que l’on utilise ou non le mode portrait (un peu plus efficace qu’avec le capteur principal), le résultat se montre très satisfaisant.
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Comme nous allons le voir dans la partie suivante, HMD se veut assez minimaliste du côté logiciel. Avec une exception notable : la photo. En effet, l’appli photo du Skyline propose de nombreux modes, rarement proposés chez la concurrence, pour s’amuser avec la photo et la vidéo (qui peut aller jusqu’à 4K à 30 FPS ou 1080p à 60 FPS). On relèvera par exemple des modes pour jouer avec la vitesse des vidéos, prendre des photos du ciel étoilé, capturer des photos en rafale ou encore filmer de la vidéo ultra stable. Petite précision importante sur la vidéo. Si celle-ci s’avère de qualité, avec notamment une bonne spatialisation du son, une fois un enregistrement lancé, impossible alors de zoomer ou dezoomer sur son sujet. Étrange et franchement pas idéal.
Réparabilité : une belle promesse, mais il y a un mais
Outre son look, le HMD Skyline se distingue principalement de la concurrence par le fait qu’il a été conçu, comme d’autres produits de la marque, pour être aisément réparé directement par le propriétaire. Pas besoin de passer par un réparateur pour changer un composant, tandis que le constructeur promet la disponibilité durant 7 ans des pièces détachées concernées (écran, coque, batterie, tiroir de SIM, haut-parleur, port de charge), en partenariat avec iFixit. La société spécialisée dans la réparation fournie également les outils et instructions nécessaires. Cette spécificité n’empêche heureusement pas le terminal d’être certifié IP54.
Avec le tournis fourni par iFixit (ou non), dévisser la vis présente sur la tranche inférieure permet de faire se soulever très simplement un coin du capot arrière du terminal. Ensuite, avec un peu plus de force cette fois, un médiator permet de complètement retirer la coque pour atteindre les entrailles du smartphone. Enfin, en fonction de l’élément à réparer, il ne reste plus que quelques éléments de plus à retirer (vis, protection…) et à remplacer. Les instructions (à retrouver sur le site d’iFixit) et les outils fournis permettent de réaliser tout cela soi-même, même sans connaissances au préalable.
En revanche, un point vient malheureusement rendre toutes ces belles promesses quasi inutiles si vous comptiez conserver ce smartphone sur une très longue durée : HMD ne promet que 3 ans de mises à jour de sécurité. Ainsi, même si vous changez régulièrement des pièces défectueuses ou fatiguées, le HMD Skyline sera rapidement sujet aux failles de sécurité et privé des dernières versions d’Android (Android 16 devrait être la dernière version supportée). Dommage que le logiciel vienne ainsi trahir le hardware.
Interface : sobre et efficace, mais un brin chiche
Difficile de faire plus sobre que la partie logicielle de ce HMD Skyline (jusque dans ses icônes, par défaut monochromes). Pas de surcouche envahissante ici, il s’agit d’un Android (14) Stock doté de quelques options inédites et de rares bloatwares. En découle une solution aisée à utiliser qui ne noie pas l’utilisateur sous les menus et qui assure l’essentiel, mais qui peut s’avérer un brin légère dans certains domaines.
C’est par exemple le cas de la luminosité adaptative. Si activée, celle-ci promet d’adapter intelligemment le niveau de luminosité en fonction des habitudes et réglages manuels de l’utilisateur. On aurait probablement préféré une luminosité automatique certes plus classique, mais aussi plus précise et réactive via le capteur de luminosité.
La personnalisation est elle aussi un peu limitée pour qui aime bidouiller son interface jusqu’au bout des pixels. Un bête ascenseur alphabétique ou une recherche dans la liste des applications installées n’auraient également pas été de trop. Des détails qui, mis bout à bout, peuvent rendre l’expérience un brin frustrante par moment. Nous préférons cependant cela, à des sous-menus de sous-menus de menus ou à de l’IA à tout va.
Enfin, il est bien évidemment possible de modifier le comportement du bouton physique à gauche du HMD Skyline (lors d’une double pression ou d’une pression longue), mais aussi celui du bouton d’alimentation. Changement de profil de sonnerie, lampe torche, lancement d’une app ou de ChatGPT… il y a de quoi gagner du temps avec ces boutons bien pratiques. On relèvera enfin la présence d’un mode Détox conçu pour limiter les notifications et distractions selon des profils, horaires ou encore contacts.
Autonomie : peu (un peu) mieux faire
Compatible avec la charge sans-fil Qi2 et la charge sans-fil inversée à 5W, le HMD Skyline propose ici son seul et unique point fort du côté de l’autonomie. Sa batterie de 4600 mAh est un peu inférieure à ce que propose la concurrence dans cette gamme de prix.
Dans la pratique, avec une utilisation moyenne, n’espérez pas tenir beaucoup plus longtemps qu’une journée. Les gros joueurs ou serial scrollers devront très certainement recharger quotidiennement, tandis que certaines options permettent de grappiller quelques heures et de soulager la batterie. Regarder en WiFi un épisode de série d’environ une heure sur l’appli myCanal en qualité maximum et avec la luminosité à 50 % nous aura ainsi coûté 6 % de batterie. Pour ce prix, et sans surcouche invasive ou IA gourmande, on aurait pu attendre un peu mieux de la part du HMD Skyline, mais rien de rédhibitoire heureusement.
Concernant la recharge rapide (chargeur comme toujours non fourni), pouvant atteindre 33W, comptez 85 minutes pour une charge complète et 26 % après 10 minutes. Une performance honorable.
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