Les actions-cams de GoPro sont longtemps restées une référence sur le marché des caméras embarquées. Mais l’engouement pour ce type de produit et l’explosion de l’offre commerciale ont fait naître de très bons produits, parfois même meilleurs que l’Hero3, comme nous l’expliquions dans notre dossier comparatif publié l’été dernier. Conscient de cette concurrence de plus en plus féroce, GoPro fait évoluer ses action-cams en proposant une nouvelle gamme Hero, dont l’Hero 4 que nous avons reçue dans sa version haut de gamme, la Black Edition, vendue 480 euros. Voyons si le GoPro tient là un produit qui va lui permettre de garder sa position de leader.
A quand un nouveau look et une meilleure ergonomie ?
Côté design et fonctionnalité, l’Hero 4 n’apporte pas de renouveau. Elle ressemble de très près à l’Hero 3+, avec ses trois boutons permettant d’activer les enregistrements (photos et vidéos) et de naviguer dans les menus de l’appareil. Le petit écran et l’opérabilité (comprenez les manipulations à faire pour valider ses choix dans les menus) ne rendent pas la configuration très simple. Pour les plus à l’aise, ce ne sera qu’une question de temps pour qu’ils s’adaptent. Du coup, pour s’offrir un peu de confort, on utilise l’application mobile pour configurer la Black Edition. Une fois la caméra connectée en Wi-Fi à un smartphone Android ou iOS, l’appli GoPro App permet de définir les réglages, déclencher les enregistrements et, surtout, vérifier le cadrage. En effet, malgré son caractère haut de gamme, la Black Edition n’intègre pas d’écran au dos. Seul le modèle Silver (380 euros) en est équipé.
Hero 4 Black : de la 4K plus fluide, mais pas parfaite
Si vous avez en tête d’acheter l’Hero 4 en version Black, c’est sans aucun doute pour son mode d’enregistrement 4K en 30 images par seconde. Mais avant même de vous parler de la qualité d’image, rappelons que pour exploiter ces fichiers il faudra un PC performant (processeur de dernière ou avant dernière génération, 8 Go de mémoire vive au moins et une véritable carte graphique). Nous reviendrons plus après sur les fonctions de montage offertes par le logiciel GoPro Studio.
Nous avons testé la GoPro Hero 4 Black dans différents cas de figure, notamment lors d’un essai du nouveau Nissan X-Trail. Vous pouvez ainsi vous faire une idée de la qualité d’image de l’Hero 4 dans cette vidéo, certes compressée pour une publication web, à partir de 5min30 dans cette vidéo. Dans cette configuration quasi idéale, avec peu de vibration et une bonne luminosité, le constat est très favorable : le rendu est bon, bien piqué, fluide et le champ de vision est très large. Bref, la majorité des utilisateurs sera conquise. Mais ce n’est pas parfait pour autant.
En effet, dans des conditions plus difficiles, comme ci-dessus où nous avons utilisé la caméra lors d’une descente en VTT, l’absence de stabilisation se fait sérieusement ressentir. De plus, on remarque que dans les hautes lumières, entre la petite taille du capteur et la qualité apriori moyenne de l’optique, la vidéo manque de dynamique. Ici, en haut à droite, les arbres sont bordés d’un halo “violacé”. Mais la critique peut paraître dure car dans la plupart des situations, le rendu 4K 30 fps fait globalement une bonne impression. Toutefois, nous nous attendion à encore mieux pour un appareil à 480 euros.
Nous avons également constaté que la GoPro Hero 4 chauffe beaucoup lorsqu’elle filme en 4K : environ 50 degrés à l’avant comme à l’arrière. Enfin, dernière mesure, les autonomies. L’Hero 4 filme pendant 1h02 en 4K ou 1h39 en Full HD. Il y a du mieux donc, mais ce n’est pas encore à la hauteur d’un produit de référence en la matière, la Kodak SP1.
Enfin, nous aurions aimé que l’Hero 4 soit également étanche ou alors qu’elle intègre un système de pas de vis pour qu’on puisse l’utiliser sans caisson lorsque les conditions s’y prêtent. Par exemple, cela aurait permis de la fixer sur une perche en vue de réaliser des vidéos amusantes en soirée, tout en profitant de la qualité correcte du micro. En l’état, il faut prendre la caméra en main ou alors utiliser le caisson… et se passer alors du micro, complètement étouffé.
GoPro Studio : un logiciel de montage pratique
La GoPro Hero 4 filme en MP4, mais ces rushs ne sont pas exploitables par tous les logiciels… et ceux qui l’acceptent peinent à traiter les fichiers. En d’autres termes : ça rame au montage. La solution consiste à utiliser l’application gratuite maison, GoPro Studio pour convertir les rushs de base en fichiers exploitables par tous les softs. Certains diront que le passage par ce logiciel est inacceptable alors que la concurrence réalise des vidéos parfaitement prises en charge par les principaux logiciels de montage. Pour d’autres, ce logiciel sera une sorte d’aubaine, notamment parce qu’il est gratuit… et très simple aussi.
GoPro Studio permet de découper ses plans, caler des transitions, ajouter du texte, de choisir parmi une douzaine de filtres (sépia, vision nocturne, renforcement des contrastes, etc.), régler manuellement la colorimétrie (balance des blancs, contraste, exposition, saturation, etc.) ou encore créer facilement des séquences au ralenti. Étant donné que vous utiliserez l’Hero 4 dans son caisson la plupart du temps, il faudra aussi doubler vos vidéos d’une piste audio. Là encore, l’opération est très simple à réaliser. Une fois votre montage effectué, il ne vous reste plus qu’à exporter la vidéo finale dans l’un des formats proposés : 720p, 1080p, 4K, ou encore dans des formats adaptés à YouTube, Viméo ou la lecture sur smartphone.
Verdict
A l’heure du bilan, il nous est difficile de craquer pour cette GoPro Hero Black Edition. Une nouvelle fois, cette action cam offre un rendu propre en 4K comme en Full HD, mais son prix de 480 euros n’est pas justifié. La concurrence propose désormais des alternatives très intéressantes. Entre les caméras stabilisées, celles qui sont équipées d’écran, celles qui offrent une meilleure autonomie ou encore celles qui sont étanches sans caisson… on ne trouve pas que l’Hero 4 soit l’investissement le plus judicieux. La marque va sérieusement devoir revisiter son produit, quitte à revoir le format même pour le rendre plus ergonomique et, in-fine, plus concurrentielle.
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