Philips nous l’avait annoncé en grandes pompes pendant la crise sanitaire et le voilà enfin. Presque dans les temps. Le moniteur Momentum 558M vient s’ajouter à la gamme grandissante des écrans de la marque. Proposé à 1500 euros environ, ce gigantesque écran 4K de 55 pouces est taillé pour le gaming et les loisirs numériques. Mais attention, si vous souhaitez remplacer votre TV par cette belle lucarne après avoir lu notre test, gardez bien à l’esprit qu’elle est dépourvue de tuner TNT et qu’elle n’est pas connectée ! Donc, pour regarder du contenu vidéo et/ou télévisuel, il faudra passer par une solution tiers comme une Shield TV ou un boîtier Amazon Fire TV par exemple.
Tout comme le Momentum 436M, le 558M a vocation à trôner à la place de votre TV, dans le salon. Le positionner sur un bureau semble un peu ambitieux… sauf si vous disposez d’un énorme meuble, bien solide (plus de 26 kilos sur la balance), de beaucoup de recul et/ou d’une très grande pièce consacrée au gaming.
Un design bien plus soigné que celui du 43 pouces
Philips a fait un gros effort sur les lignes et les matériaux du Momentum 558M. Le plastique un peu voyant, noir billant, et épais que le précédent modèle arborait à l’avant a complètement disparu. Le dos de l’écran en conserve quelques traces, mais de bien meilleure facture.
Le pied est réussi et tout à fait dans l’air du temps avec sa forme en T. Il est possible de le démonter pour fixer l’écran au mur grâce à un support VESA (non fourni, mais les vis, si).
Philips joue la carte de l’unicité : la belle couleur anthracite pailletée en métal brossé couvre à la fois le pied, les côtés de l’enceinte intégrée et tout le boîtier de la dalle. Dalle dont trois des quatre bords sont très discrets. À tel point qu’on dirait presque qu’il n’y en a pas. Mais pour soutenir la dalle mate, pas le choix, on ne peut pas faire sans.
Car première bonne nouvelle pour les gamers : l’écran 4K est entièrement mat. Adieux reflets de lumière parasites pendant les sessions de jeu. Et comme le traitement anti-scintillement de la dalle fonctionne à merveille, la fatigue oculaire « brille » par son absence. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas faire de pause !
Bowers & Wilkins, la surprise inattendue
Avant de parler image, parlons du son. Ce fut la (très) bonne surprise lors de l’annonce : Philips s’est associé aux anglais de Bowers & Wilkins pour créer une barre de son intégrée au pied de l’écran. Son rôle est évident : éjecter les enceintes médiocres qui sont généralement cachées aux dos des écrans pour PC comme des téléviseurs. On a le droit ici à un système audio bien plus musclé de 40 watts qui se fond dans la masse. Il est solidaire de l’ensemble mais se désactive si on décide de brancher une autre barre de son.
Grâce à cette enceinte, la diffusion du son est plus directe que sur les téléviseurs qui ont des hauts-parleurs à l’arrière. On gagne en clarté et en puissance. Plusieurs petits haut-parleurs (2 aigus, 2 médiums) et un caisson de basse (radiateur passif) sont cachés derrière le revêtement en tissu bien réalisé et assurent un rendu 2.1 de bonne facture.
Pour sonoriser les parties de jeux endiablés – les voisins seront ravis – et les séances de visionnage de séries ou de films, aucun problème majeur n’est à signaler si ce n’est de légères distorsions si vous poussez le volume au-delà de 75%.
Philips n’a pas pu résister : des profils sonores sont programmés qu’on active depuis la télécommande fournie. Il y en a cinq (Sport et course, JDR et Aventure, Tir et action, Films, Musique) et même un sixième que l’on peut intégralement personnaliser – ouf ! – grâce à un égaliseur de fréquences (6 plages accessibles). Nous ne détaillerons pas les propriétés de chacun, ce serait trop long. Sachez que Musique et Tir et Action sont très corrects, chacun dans leur registre. Les autres abusent de la spatialisation, surtout Films ainsi que Sport et Course.
Multiplication des sources !
Philips a appris de ses erreurs passées et a étoffé au maximum la connectique. Pour la vidéo, il y a ce qu’il faut : 3 HDMI 2.0 (du 2.0b en fait) et un DisplayPort 1.4 pleine taille. Relier deux consoles (1 current gen et 1 next gen), un boîtier multimédia ou une box Android et un PC se fera sans souci.
Dommage que le HDMI 2.1 ne soit pas là. Surtout que les consoles next gen et les modes 4K à plus de 60 images par seconde sont à nos portes. Peut-être qu’une mise à jour du micrologiciel pourrait suffire à l’apporter. Ou alors, Phillips proposera une nouvelle version de l’écran, au printemps prochain, avec du HDMI 2.1.
Sachez aussi que le Momentum est certifié AMD FreeSync Pro et reconnu comme compatible avec le G-Sync de Nvidia. Ainsi, que vous branchiez un PC avec une carte 3D de l’une ou l’autre de ces marques, une Xbox One X ou les futures Series S, X ou la PlayStation 5, vous pourrez profiter de cette technologie qui empêche les déformations d’image en jouant sur la vitesse de rafraîchissement de la dalle (48 à 120 Hz en DP et 30 à 60 Hz+ en HDMI).
Philips a aussi pensé à placer des prises USB à l’arrière de la bête et peut faire office de concentrateur de prises le cas échéant. On peut aussi recharger des appareils ou des manettes en les reliant à l’écran (2 prises sont Fast Charge).
Vu la taille et le poids du Momentum ainsi que la position de la barre de son, un conseil : mieux vaut brancher les câbles avant de positionner définitivement l’écran sur le meuble. On a testé pour vous le branchement a posteriori et, pardon, mais c’est la galère.
Philips n’est vraiment pas un Profiler-né
Les différents profils colorimétriques préprogrammés par la marque sont regroupés sous le nom SmartImage Game. Une touche leur est dédiée sur la télécommande. Si vous avez activé le HDR sur la source vidéo, ce sont les différents modes HDR (voir encadré plus bas) qui remplacent les profils SmartImage.
Tous sont identifiés par des noms de types de jeux (comme leurs cousins acoustiques). Si le mode FPS est de bonne qualité, le mode Course et RTS ne sont pas vraiment à notre goût. Heureusement que deux d’entre eux – Joueur 1 et 2 – sont personnalisables de A à Z (luminosité, contraste, gamma, netteté, etc.)
Le mode BleuFaible réduit le spectre de lumière bleue pour éviter la fatigue oculaire. A privilégier lorsque vous jouez dans le noir. Mais, comme tous les modes lumière bleue, les jaunes ressortent de façon épouvantables. Vous êtes prévenus.
Pour ceux qui veulent aller encore plus loin dans les réglages, la télécommande vous donne accès à l’OSD complet du Momentum 558M d’une simple pression. Le menu est très similaire à celui du modèle 43 pouces, épuré mais pas bien traduit du tout. Mieux vaut le conserver en anglais pour avoir la bonne dénomination des technos et non des traductions hasardeuses… (voir notre encadré plus bas).
Côté affichage, cela donne quoi ?
Avant de parler de toutes les technologies de gaming présentes derrière la dalle, nous allons nous intéresser à ses prestations techniques en SmartUniformity. Nous avons fait nos mesures de luminosité et de contraste dans ce mode car c’est celui qui tire le mieux parti du rétroéclairage de la dalle.
- Les promesses :
Sur son site Philips annonce une luminosité de 750 cd/m² en mode normal, 1200 cd/m² en mode HDR. Le contraste serait de 4000:1 et, enfin, le Delta E inférieur à 2 en mode sRGB. Un mode qui serait couvert à 125%, contre 104% pour le NTSC et 95% pour le DCI-P3. En clair, ce moniteur serait un coloriste confirmé.
- Nos mesures :
La luminosité maximale est au rendez-vous, avec 754 cd/m² mesurés. Mais une fois la dalle calibrée, la valeur moyenne tombe à 532 cd/m² avec une pointe à 632 cd/m² au centre. En revanche, dans les coins supérieurs et inférieurs, on passe sous la barre des 485 cd/m². C’est peu, nous nous attendions à un peu mieux.
Le taux de contraste est de 5150:1 (statique). Le rendu des couleurs est bien meilleur sur toute la partie gauche et centrale de la dalle que sur la partie droite. Le temps de réponse noir-blanc est de 14 ms ce qui est bien pour un écran VA.
Quoi qu’il en soit, l’homogénéité de l’ensemble est excellente. On notera toutefois que les angles de visions sont un peu étroits, plus que ceux d’un téléviseur classique ou qu’un écran gaming PC. Nous avons aussi noté quelques effets de clouding sur le bas de l’écran (halos de lumière sur les images sombres) mais aucun fuite de lumière n’est à déplorer.
Concernant la justesse des couleurs, nous avons fait trois mesures du Delta E de l’écran. Plus la mesure s’approche de 0, meilleur le rendu des couleurs est.
- En mode sRGB : le Delta E est de 4,49. L’éventail sRGB est bien couvert mais les rouges manquent de justesse par rapport aux bleus et verts qui sont quasiment… parfaits (delta E de 0,8 et 0,5). Les gris sont toutefois bien trop lumineux et certains ressortent presque violets. On est loin de la promesse du Delta E < 2 et la couverture est de 100%… à condition de bien tirer sur les bords.
- En mode SmartUniformity : le Delta E est de 3,08. C’est mieux, mais là, ce sont les verts qui marchent sur les plates-bandes des rouges et des bleus. On a toutefois un rendu un peu plus uniforme, notamment des gris. Et c’est celui que nous recommandons pour un usage quotidien.
- Avec les couleurs réglées en 6500K : le Delta E est de 4,4. Et c’est, des trois modes, celui qui accuse le moins d’écart entre les différentes valeurs des couleurs primaires. Qui sont toutes fausses. Les gris sont également bien lumineux et déformés, mais un peu moins que sur le mode sRGB.
Côté luminosité et contraste, nous sommes presque raccords avec Philips, c’est bien. En revanche, pour la colorimétrie, c’est une autre histoire. Même pour un moniteur de jeu, qui n’a pas vocation à permettre de faire des retouches photos, le Delta E est élevé. La couverture des spectres, elle, est assurée dans les bonnes proportions. Mais les teintes sont déformées dans la plupart des cas, même en DCI-P3.
Ambiglow, le petit truc en plus
Sur le Momentum, Philips décline sa technologie historique Ambilight en une solution un peu moins complète mais tout aussi sympathique à utiliser. son nom est Ambiglow et elle fonctionne presque de la même façon. Un processeur analyse les teintes dominantes à l’image et les traduit sous forme de halo grâce aux bandes LED présentes au dos de l’écran. L’effet est réussi, immersif et si vous jouez ou regardez un film dans le noir, il apporte un petit quelque chose en plus de très agréable. Et pourtant, nous ne sommes pas clients de ce genre d’artifices d’ordinaire.
Pour le paramétrer ou le désactiver, direction le menu OSD et sa section dédiée. Vous pouvez y régler l’intensité selon plusieurs niveaux.
Du PIP et du PBP
Enfin, précisions que comme sur le précédent modèle, plusieurs modes d’affichages sont à disposition. Il y ainsi un mode Picture-in-Picture ou Picture-by-Picture pour, au choix, afficher une première source en grand et une autre en petit ou deux sources côte-à-côte (ou l’une au-dessus de l’autre)
Sachez toutefois que dans ce dernier mode, les images sont centrées et n’occupent pas toute la surface allouée (2 x Full HD avec ratio 16:9 conservé) pour éviter toute déformation inutile.
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