MG, marque historique s’il en est, a pris des accents chinois ces dernières années. Le constructeur qui avait totalement disparu des radars a retrouvé des couleurs en 2020 après son rachat par SAIC Motor. L’entreprise d’Etat a alors opté pour une stratégie 100% électrique en Europe. La ZS EV a, la première, incarné cette volonté pendant près de deux ans.
Cette seconde version du SUV compact, millésimée 2022, n’a plus pour seule intention de représenter les couleurs de la marque. Il s’agit désormais de s’imposer dans un marché électrique qui manque de références, particulièrement dans l’entrée de gamme.
En effet, avec un prix de départ de 30 990 euros dans sa version de base, le ZS est l’une des voitures électriques les plus accessibles du moment, surtout dans ce format SUV tant plébiscité.
Même recette, meilleurs ingrédients
Le processus de restylage implique un minimum de modifications esthétiques. MG s’est plié à l’exercice avec cette nouvelle ZS, qui arbore une calandre pleine, fait passer la trappe de recharge à l’avant (juste à côté du logo), et opte pour des phares Full LED au design retravaillé. L’ensemble donne à voir un SUV compact assez classique dans ses dimensions et dans ses formes, mais pas désagréable à l’œil.
Le ZS est décliné en deux versions. La première dispose d’une petite batterie 51 kWh, la seconde dite « autonomie étendue » fait passer cette valeur à 70 kWh.
Assez étonnement, la version la mieux dotée en batterie est aussi la moins puissante des deux (177 ch et 280 Nm de couple pour la version standard, 156 ch et 280 Nm de couple pour l’autre). L’explication tient au fait que les deux versions utilisent des technologies de batteries différentes, LFP (lithium fer phosphate) pour l’accumulateur de 51 kW, et NMC (nickel manganèse cobalt) pour l’autonomie étendue. La densité électrique est moins forte sur le premier modèle, mais sa puissance est supérieure, et son impact environnemental serait moindre.
Dans le cadre de notre essai, c’est la version autonomie étendue qui a été mise à notre disposition, sans doute celle qui devrait représenter le gros des ventes pour MG.
Belle qualité de finition et système embarqué en progrès
Depuis son récent retour sur le Vieux continent, MG est salué pour le soin apporté à l’habitacle et le confort à bord de ses modèles. La qualité des matériaux utilisés, mais aussi l’esthétique tranchent avec le prix des véhicules de la marque, et se rapprochent davantage de ce qui se fait sur les gammes supérieures.
À ce titre, la ZS EV de 2022 ne déroge pas à la règle, l’habitacle du SUV compact est effectivement de très bonne facture. En revanche, si l’environnement a largement été salué, il n’en a pas toujours été de même avec le système d’info-divertissement, l’un des points faibles identifiés de MG.
La nouvelle version du SUV compact avait pour ambition de corriger cette lacune. Dans les faits, c’est effectivement bien meilleur. Il faut dire qu’il suffisait à MG d’oublier les compteurs à aiguilles vieillissants et de passer à une instrumentation numérique digne de ce nom pour franchir un palier.
La marque propriété de SAIC l’a fait en apportant également un plus grand soin au système d’exploitation qui permet de profiter de l’écran central de 10 pouces. Il gagne en lisibilité et même s’il n’est pas particulièrement riche de fonctionnalités, il reste simple d’utilisation. En revanche, nous regrettons la présence de quelques menus en espagnol et d’autres en anglais qui témoignent encore des progrès qu’il reste à faire à MG.
Quant aux technologies embarquées à bord, là aussi MG fait figure de bon élève avec un équipement assez complet dès le premier niveau de finition. En revanche, c’est en regardant dans le détail et plus particulièrement la qualité de certains équipements que l’on aperçoit le mieux où le constructeur pourrait vraiment améliorer son offre.
En effet, la qualité de l’écran ainsi que de certaines caméras pourrait être revue à la hausse. La caméra de recul, plus particulièrement, propose bib seulement une définition bas de gamme, mais est mal placée et sujette aux projections. Par temps de pluie le capteur s’encrasse vite et son utilité diminue.
Autonomie : dans la moyenne
Le positionnement tarifaire agressif du MG ZS ne le dispense pas d’efforts en matière d’autonomie. Nous l’avons vu, MG propose deux niveaux de batteries en France. Celle de 51 kWh autoriserait le « petit » SUV à atteindre 320 km avec une charge. Celle de 69,9 kWh, qui équipait notre modèle d’essai, est annoncée pour 440 km. Comme souvent ces estimations sont flatteuses. Pour notre part, nous avons oscillé à une consommation proche de 20 kWh au 100 km, sans avoir la pédale particulièrement lourde. Notre itinéraire mêlant ville, voies secondaires et un peu d’autoroute nous autorise à penser qu’il s’agit d’une valeur assez proche de ce qui donnerait une utilisation quotidienne du ZS.
Bien évidemment, cette donnée est à mettre en rapport avec l’utilisation souhaité de la voiture. Si votre parcours vous mène essentiellement sur l’autoroute, la consommation grimpera entre 23 et 25 kWh/100 km. Dès lors l’autonomie réelle ne pourra dépasser les 300 km.
Inversement une conduite douce en milieu essentiellement urbain devrait approcher le score d’autonomie des 400 km tant espérés. En tout état de cause, sans être un point faible réel du ZS, l’autonomie n’est pas non plus son point fort. Si le modèle de MG peut se targuer de concurrencer les Kia e-Niro et autres Hyundai Kona en matière d’équipement, il reste en retrait sur l’autonomie.
Sur la route avec le MG ZS EV
Que vaut le petit SUV de MG sur la route ? Une fois à bord, le conducteur a le choix entre trois modes de conduite : Eco, Normal, et Sport. Le premier est à réserver à la ville, et, aux cas où l’on viendrait à manquer de batterie, car il bride les performances moteur pour augmenter l’autonomie. Le mode Normal paraît, lui, vraiment très adapté, et même très équilibré.
En revanche, le mode sport est quelque peu caricatural tant MG force le trait sur la direction et la suspension. Quoi de plus normal nous direz-vous pour une voiture qui est tout sauf sportive. Néanmoins, tout en saluant l’effort, nous encourageons vivement ses utilisateurs à se contenter du mode Normal, plus qu’efficace.
Si la ZS n’est pas sportive, ce n’est pas par manque de puissance ou de dynamisme. Ses 280 Nm de couple ou encore ses 156 ch sont tout à fait convenables pour propulser l’engin de 1 600 kg. D’ailleurs, le 0 à 100 km s’effectue en 8,6 secondes, ce qui, pour une voiture de « bon père de famille », est tout à fait acceptable.
Non, ce comportement très souple est totalement dicté par le réglage des suspensions et du châssis. Il s’agit tout simplement d’un SUV tourné vers le confort de conduite. C’est évidemment très plaisant une fois à bord (si l’on excepte un léger bruit de souffle imputable à une isolation externe perfectible), mais MG a sans doute mis le curseur un peu haut sur ce point.
En effet, certaines aspérités de la route, et autres dos d’âne, peuvent donner des impressions de rebond dans l’habitacle.
Conduire la ZS, c’est aussi s’intéresser à son système de récupération. Nommé KERS, il s’active via une touche sur la planche de bord. Il permet de régler la récupération d’énergie à la décélération et au freinage sur trois niveaux, le premier étant quasi nul. En revanche les niveaux deux et trois sont plus efficaces et permettent d’aller presque jusqu’au freinage.
Enfin, au niveau des aides à la conduite, la ZS propose une autonomie de niveau 2 (via l’assistance de maintien dans la voie, et le régulateur adaptatif de vitesse) relativement grossière, notamment en l’absence de marquage au sol clair. Là encore, compte tenu du prix de véhicule, il est difficile d’espérer plus de la part du constructeur.
Le prix, face à la concurrence ?
La version de base de la ZS démarre à 24 900 euros (bonus inclus) ce qui en fait le SUV compact électrique le moins cher du marché, tout simplement. Certes, à ce niveau de prix, il faudra se contenter de la plus petite des batteries (à peine 300 km d’autonomie). Notre version d’essai, avec la grande batterie et le plus haut niveau de finition, atteint 36 990 euros. Bien évidemment, tous les modèles sont éligibles au bonus écologique à taux plein, soit 6 000 euros.
Soyons clairs. À ce niveau de prix et dans ce format, la MG ZS n’a tout simplement pas de concurrence. Les Hyundai Kona ou Kia e-Niro lui opposeront une meilleure autonomie, mais elles sont nettement plus chères à niveau d’équipement équivalent.
Quant aux Françaises, la Peugeot e-2008 et la DS3 Crossback E-Tense sont tout simplement hors-jeu avec à la fois un équipement moindre, un tarif plus élevé, et une autonomie quasi-similaire. En conséquence, le petit SUV de MG apparaît aujourd’hui comme le meilleur rapport qualité/prix en matière de voiture électrique.
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Verdict de l’essai
Ce ZS EV confirme s’il le fallait que les ventes en hausse de MG en France ne sont pas le simple fruit du hasard. En progrès sur tous les points ou presque, le SUV 100% électrique de la marque étoffe son offre tout en gardant des prix bas (1 000 euros de plus tout de même). Avec une qualité de fabrication améliorée, une partie techno plus étoffée, et un rapport qualité/prix toujours aussi intéressant, le ZS est à notre sens l’une des meilleures affaires du moment.
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