A la lecture de la fiche technique du boîtier de capture et de streaming, 4K60 S+, d’Elgato, les streamers du dimanche peuvent se frotter les mains, on a enfin pensé à eux. La marque n’est pas novice en la matière : elle est connue pour ses multiples équipements dédiés à la diffusion en direct de contenu. Il est loin le temps du HD60 que nous avions testé à sa sortie, avec ses bugs logiciels et ses limitations.
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Avec le 4K60 S+, Elgato promet d’alléger les dispositifs de captures et diffusion un peu lourds. Même si le prix du 4K60 S+ est élevé – 400 euros hors promotion -, la promesse est tentante. Surtout si tout est aussi simple et efficace que la marque le prétend, et la qualité des vidéos au rendez-vous.
La capture de jeux vidéo pour les nuls
N’y allons pas par quatre chemins. Conforme à la promesse faite par Elgato, le 4K60 S+ est d’une simplicité d’usage déconcertante. C’est même assez frustrant intellectuellement de ne pas avoir à se triturer les méninges pour parvenir à tirer la quintessence d’un tel appareil.
Comment marche ce boîtier ultra robuste, construit comme un tank et qui pèse un peu plus de 365 grammes ? Facile.
- Vous disposez le 4K60 S+ à proximité de la source que vous voulez capturer, PC ou consoles.
- Vous enfournez une carte SD (voir notre encadré plus bas) dans la fente avant de l’appareil.
- Vous attrapez le câble HDMI fourni dans la boîte que vous venez brancher à la console/PC et au boîtier sur le port entrant (IN).
- Vous empoignez le câble vidéo – HDMI – de votre écran/TV et vous le reliez, aussi, au boîtier (OUT).
- Vous branchez l’adaptateur secteur qui se termine par une prise USB Type-C au courant (Power).
Voilà. Le 4K60 S+ est prêt. Vous posez un doigt sur le bouton tactile en façade, et devez attendre 20 secondes en moyenne afin que le boîtier soit opérationnel.
Quand vous êtes prêts, vous appuyez à nouveau sur le bouton tactile et c’est parti. L’enregistrement de vos exploits ne s’arrête que lorsque vous effleurez à nouveau le bouton (ou qu’il n’y a plus de place sur la SD) et que la LED d’activité arrête de clignoter, vous indiquant que tout est dans la boîte, sur la carte mémoire.
Vous ôtez ensuite la carte du boîtier, l’insérez dans un PC et vous y retrouverez toutes vos captures. Lorsque vous ne l’utilisez pas, l’appareil peut passer seul en mode veille ou vous pouvez l’y contraindre, en maintenant votre doigt appuyé 20 secondes sur le bouton.
Après avoir passé quelques heures à monter vos exploits, leur diffusion en différé pourra commencer. Que ce soit sur votre chaîne Twitch (1080p) ou YouTube (4K) et en utilisant, bien sûr, le logiciel idoine (XSplit, OBS, etc.) pour catapulter les images vers vos abonnés.
Voilà le principe de fonctionnement de base. Ce n’est pas plus compliqué que ça. Et on a eu beau essayer de le piéger, de trouver la faille, rien.
Vous voulez aller un peu plus loin et en savoir plus sur la mécanique et les rouages ? Suivez-nous, on vous guide.
Petit boîtier, grandes fonctionnalités
Pour les passionnés de technique, le 4K60 S+ vous permet d’enregistrer du contenu diffusé en :
- 480p (60 fps),
- 576p (50 fps),
- 720p, 1080p ou 4K (30 ou 60 fps) avec ou sans HDR10.
Attention le 900p et le 1440p ne sont pas pris en charge. Ni le HDR10+ et le Dolby Vision. Le boîtier fera de la capture dans la définition inférieure si vous lui envoyez des signaux vidéo de ces définitions. On a testé pour vous.
Autre limitation, il ne peut pas capturer plus de 60 images par seconde ou de contenu rafraîchi à plus de 60 Hz. Qu’il provienne d’une console ou d’un PC. Si vous souhaitez dépasser ces limites, Elgato propose la carte interne 4K60 Pro MKII. C’est la Ferrari en la matière, à 249,99 euros, mais elle n’a pas, par exemple, de puce d’encodage dédiée contrairement au 4K60 S+.
Branché à une console, il s’adapte aux changements de résolutions subtiles qui peuvent advenir dans certains jeux, ainsi qu’au nombre d’images par seconde variable. Mais il conserve ses limites : pas plus de 60 ips enregistrées dans les séquences.
Toutes les consoles de salon récentes sont prises en charge, nous nous en sommes assurés. PlayStation 4, PS4 Pro, PS5, Xbox One (et déclinaison) et les Series, pas de jalouse. Tant que vous avez une sortie vidéo HDMI et le moyen de désactiver le HDCP dans les menus de la console, il peut tout enregistrer. C’est un vrai couteau-suisse du recording avant-tout. Mais il peut aussi verser dans l’art du streaming comme nous allons le voir juste après.
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Une dernière chose : la prise In en façade peut accueillir un micro analogique, pratique pour garder une trace de vos exclamations. Elle prend aussi en charge le câble Chat Link d’Elgato pour PS4/PS5 et Xbox One/Series pour enregistrer vos communications sur les jeux console en même temps que vous jouez.
Le 4K60 S+ : le streaming en direct oui, mais pas n’importe comment
L’enregistrement oui, c’est son truc, définitivement. Mais le 4K60 S+ peut aussi servir à diffuser du contenu en direct. Reliez-le en USB à un PC et installez le logiciel Elgato en plus de celui qui sert à mixer et envoyer le tout (OBS, XSplit, etc.) vers votre service de streaming (Twitch, YouTube). Vous pourrez partager vos exploits filmés sur une console ou un PC, en live. Le signal sera différé de quelques secondes, c’est tout.
On a essayé et ça marche parfaitement. Il faut juste se conformer aux instructions de branchements bien détaillés dans la brochure ou sur le site Web d’Elgato et télécharger leur logiciel gratuit, le 4K Capture Utility. En moins de 30 minutes et après quelques réglages, vous serez prêts. Le logiciel offre pas mal de possibilités à explorer pour améliorer le son, l’image ou ajouter quelques petits effets. Mais il ne substitue pas aux ténors du genre.
La bonne nouvelle est que vous n’avez pas besoin que votre PC de diffusion soit un monstre de guerre. C’est le boîtier qui se charge de faire tout l’encodage grâce à son processeur interne, à la volée. Le processeur de votre PC, lui, a le beau rôle : il n’aura qu’à pousser les images dans les tuyaux.
Le logiciel Elgato, en revanche, ne pourra pas vous servir pour le montage de vos vidéos enregistrées. Il ne peut donc pas du tout se substituer à Adobe Premiere ou Sony Vegas Pro, surtout pour la 4K.
La carte SD, si essentielle, n’est pas fournie
Elgato ne va pas jusqu’à fournir la carte mémoire SD dans la boîte. Et c’est fort dommage vu le prix demandé pour le 4K60 S+. Vous devrez vous en acheter une de bonne qualité. Comptez entre 80 et 200 euros pour un modèle de marque, dont la capacité varie entre 128 et 512 Go. Ne lésinez pas sur l’espace de stockage, surtout si vous avez planifié de ne faire que de la capture 4K et non 1080p. Pourquoi ?
Simple : en réglage par défaut, l’enregistrement d’une séquence (format MP4) faite sur le jeu Spider-Man : Miles Morales sur PS5 de plus de 7 min 30, en 4K/60, prend presque 5 Go. Sans prise de son autre que celui du jeu. Vous allez vite remplir de trop petites cartes.
Vous pouvez toutefois débrayer le mode automatique du 4K60 S+ pour passer en manuel. Cependant, faites-le uniquement si vous avez quelques connaissances en la matière, c’est mieux.
Pour changer les réglages, il faut préalablement insérer la carte mémoire dans le boîtier et le démarrer. Inutile de lancer un enregistrement, un fichier TXT va être copié sur la carte automatiquement et c’est lui que vous allez pouvoir éditer en fonction de vos besoins depuis votre ordinateur.
Réglages avancées efficaces, interface plutôt spartiate
Dans le fichier TXT, capturé ci-dessous, vous aurez la possibilité de changer pas mal de réglages. Et bien que l’affichage soit des plus spartiates, Elgato a réussi à y placer toutes les infos dont vous pourriez avoir besoin pour faire des changements en toute connaissance de cause (et de conséquences).
C’est là que vous pourrez changer le format d’encodage mais aussi le conteneur de votre vidéo ou la source audio à capturer (console, micro branché en In, ou les deux) ainsi que son volume. Sachez qu’une piste audio est clairement séparée de la piste vidéo dès que vous importez la capture dans un logiciel de montage. Le seul reproche que nous pourrions faire ici c’est l’impossibilité d’avoir deux pistes audio différentes lorsqu’on choisit de combiner à la fois la capture audio d’un micro et celle qui vient du câble HDMI.
Pour changer les valeurs, rien de plus simple. Il suffit de saisir le bon chiffre ou les nombres voulus juste après le symbole « = » qui se trouve à la fin des intitulés « ECG_XXXXXX_XXXXX ». Simple, non ?
S’il devait y avoir une seconde version…
Pour un premier boîtier de ce genre, Elgato fait fort. C’est cher, oui, mais c’est efficace et simple. C’est tout à fait adapté à une grande majorité de joueurs qui ne souhaite pas faire du streaming professionnel mais occasionnel, tout en leur laissant la possibilité de fignoler leur vidéo avant diffusion, quitte à ne les commenter qu’ensuite, en direct.
Toutefois, il y a des améliorations possibles. Surtout que Elgato est une marque de Corsair, spécialisée dans la mémoire PC et les dispositifs de stockage en tous genres (entre autres). Des synergies sont donc envisageables.
La première amélioration qu’on apprécierait : pouvoir se passer d’une carte SD pour les enregistrements. Il est trop facile de les perdre, et elles sont très fragiles. Pourquoi ne pas permettre la connexion de SSD externes aux boîtiers via USB Type-C sur la prochaine version ? Ou, mieux, de modifier le design pour découper une petite trappe dans laquelle on pourrait glisser un SSD au format M.2 NVMe PCIe histoire de pouvoir enregistrer en quantité et à grande vitesse.
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Autre point d’amélioration possible, la qualité de l’adaptateur secteur. Il est bien trop plastique et ne nous n’inspire que très peu confiance. Surtout si on est amené à voyager avec le boîtier. D’ailleurs, une housse de transport n’aurait pas été de trop pour le protéger et ranger tous les câbles.
Enfin, si la couleur des LED pouvait varier suivant l’état ou l’occupation du boîtier (prêt à enregistrer, en cours d’enregistrement, finalisation d’acquisition et compilation des images, etc.) ce serait bien mieux que les diverses pulsations du point central ou du cercle lumineux, un peu nébuleuses à comprendre au début.
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