C’est la première console que nous avons reçue et qui nous a permis de nous frotter à l’ère next gen. La Xbox Series X de Microsoft est officiellement sortie (mais la trouver est une autre paire de manches) et son style monolithique à angle saillant ne passe pas inaperçu… tant il diffère de celui de la PlayStation 5, blanche, massive, ronde, qui a elle aussi son charme.
Nous avons déjà beaucoup parlé de la Series X, de nos mesures, de nos premières observations, aussi irons-nous très vite sur certaines parties. Si vous voulez découvrir toutes les publications à propos des Series S et X, alors notre dossier complet vous tend les bras.
La guerre des chiffres
Impossible toutefois de ne pas rappeler quelques faits en préambule. Des trois consoles 2020, la Xbox Series X est, sur le papier, la plus puissante. Les chiffres la donnent gagnante sur une grande majorité de tableaux face à sa concurrente japonaise, la PlayStation 5.
Il n’y a que dans deux domaines où la mécanique nippone pourrait prendre l’avantage :
- sur les performances brutes du SSD
- sur la vitesse de traitement des informations graphiques
Dans la pratique, ce n’est pas toujours le cas. Mais nous en reparlerons plus loin. En attendant, nous vous laissons (re)prendre connaissance des fiches techniques des consoles next gen, comparées par nos soins.
Nous avons déjà décortiqué allègrement le fonctionnement de la nouvelle architecture de la puce AMD faite spécialement pour Microsoft ces dernières semaines. Et même dès cet été, à l’occasion d’une interview exclusive avec l’un des architectes principaux de la console, Jason Ronald.
C’est encore lui qui nous a expliqué, en septembre, avec l’aide d’un de ses collègues comment fonctionnait la Series S, la benjamine des deux consoles Xbox. Aussi nous ne reviendrons pas sur toutes les subtilités techniques et les rouages technologiques de ce moteur, contenus dans ce si petit boîtier. Sachez simplement qu’il est équipé pour :
- Optimiser automatiquement les jeux actuels (boost des graphismes, application du HDR auto, débridage du nombre d’images par seconde)
- Supporter des optimisations graphiques nouvelle génération (telles que le ray tracing de façon matérielle),
- Gérer les écrans à 60 et 120 Hz sans le moindre problème,
- Procurer une expérience de jeu et de navigation sans temps de chargement à rallonge grâce au SSD.
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Mise en marche, paramétrage et découverte de l’interface
Parmi tous les points communs partagés entre la Series S et la Series X, la partie logicielle est celle qui va vous accompagner pendant vos heures de jeu. Le premier démarrage et la configuration de la console peuvent se faire depuis la manette ou à l’aide de votre mobile et d’une application. Dans un cas comme dans l’autre, cela ne prend pas longtemps et permet de télécharger la grosse mise à jour système.
Ensuite, ne soyez pas surpris si vous retombez nez-à-nez avec l’interface de votre Xbox One X récemment mise à jour. C’est la même à 99,9% comme nous vous le rapportions il y a quelques semaines.
De l’accueil au menu, Microsoft n’a pas voulu changer nos habitudes et joue même la carte de l’unité sur toutes ses applis/interfaces vidéoludiques. En revanche, ce qui était vrai sur la Series S l’est d’autant plus sur la X, la navigation est super fluide. Un bonheur.
Si vous êtes habitué aux menus Xbox vous ne serez pas perdus. Si vous débarquez de l’univers PlayStation, vous aurez un choc et vous aurez besoin d’un peu de temps pour vous adapter.
Des optimisations presque aussi probantes que celles faites pour nos PC
L’un des principaux changements de l’interface connue, vous le trouverez dans la Bibliothèque de vos jeux. Chaque vignette de jeu se voit affubler d’un badge qui renseigne sur l’optimisation des jeux pour la nouvelle plate-forme. C’est sous cette forme que peut se matérialiser le Smart Delivery mais pas obligatoirement.
Gardez simplement en tête que si vous voyez le symbole « X | S » sur une vignette, c’est que quelque chose a été fait pour améliorer la qualité ou la rapidité du jeu sur les nouvelles Xbox. Il en va de même dans le catalogue du Game Pass, le service de jeu à la demande accessible depuis le Series X et qui est l’une des forces de l’offre Microsoft.
S’il n’y en a pas, cela ne veut pas dire que vous jouerez obligatoirement à ce titre dans la même qualité que celle proposée par la One X sans profiter de la puissance de la Series X. Simplement, les optimisations seront faites automatiquement, sans ciblage. Ce sera notamment le cas du HDR Auto. Nous l’avons essayé sur beaucoup de jeux. C’est probant mais ça ne fait pas mouche à chaque fois.
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Sur un plan purement technique, c’est bluffant. Microsoft a programmé une IA et l’a implantée dans la puce de la console pour qu’elle puisse, en temps réel, adapter le spectre colorimétrique des jeux sans tartiner à tort et à travers. Empiriquement, elle le fait bien et… c’est fou. Surtout dans les jeux de voiture, d’aviation et quelques jeux en monde ouvert.
En revanche, sur des titres vraiment anciens qui n’ont pas vu le bout d’un patch depuis un moment et dont le moteur graphique commence à dater, cela met plus en avant les défauts de texture ou de reflets qu’autre chose.
Si votre téléviseur ou votre écran n’est pas compatible HDR, impossible d’activer l’option, comme d’habitude. Mais s’il l’est, essayez de faire des tests avant/après pour mieux vous rendre compte de ce qui change ou non. Vous pouvez le débrayer à la volée et, grâce au Quick Resume, vous pourrez rapidement reprendre le jeu là où vous l’avez laissé.
Quick Resume sur Series X : ça vous change un gamer
Nous en avions eu un super avant-goût lors de notre première prise en main. Le Quick Resume est un énorme avantage de la Series S et de la Series X. Et malgré son gros moteur, la Series X fait jeu égal avec sa petite soeur sur ce point.
En gros, Quick Resume, c’est, pour les gamers PC, un ALT+TAB qu’on aimerait voir arriver sur Windows. Pour les autres, vous pouvez vous le représenter comme… un super marque-page 2.0.
Grâce à lui vous reprenez vos parties là où vous les avez laissées à condition de ne pas quitter le jeu pour de bon. Sur la Series X, vous passez ainsi d’un jeu en 4K à un autre sans mal, en quelques secondes. Magique on vous dit. Un bon nombre de jeux sont compatibles avec le Quick Resume et d’autres le seront bientôt.
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Après avoir échangé avec quelques ingénieurs et représentants de Microsoft, nous leur avons soumis l’idée de créer un petit utilitaire ou indicateur qui permettrait de voir le nombre de jeux en Quick Resume, histoire de pouvoir en couper quelques-uns qu’on aurait oublié… ça nous est arrivé.
La Series X nous a bluffés pour la deuxième fois
Bon, allez, on s’y (re)met. On réempoigne la manette livrée avec la console qui, après avoir passé des heures dans nos mains, nous a bien plu. Nous le disions dans l’article consultable ci-dessus, les gâchettes sont plus agréables, la prise en main aussi.
Les moteurs à retour de force sont effectivement plus fins et retranscrivent mieux l’intensité des éventuels chocs. C’est une bonne évolution de la manette actuelle de la Xbox One mais elle n’est pas aussi aboutie et surprenante que peut l’être la DualSense de la PlayStation 5. Ni aussi technique et complète que le sont les modèles Elite, de Microsoft.
On installe plein de jeux – enfin autant que le SSD nous le permet, soit une dizaine – et on ouvre grand les yeux.
Premier bon point, les lancements se font à la vitesse de l’éclair, nous l’avions déjà constaté. Et le chargement des sauvegardes, pareil. Que vous le fassiez depuis le SSD interne ou depuis l’extension de stockage SSD Seagate.
Si vous avez un disque dur externe sur lequel vous avez transféré des jeux, c’est un peu plus lent mais l’avantage, c’est que vous préserverez de la place sur le SSD pour les jeux next gen, tout en ayant la possibilité de ne pas désinstaller les jeux old gen pour mieux y revenir quand le coeur vous en dit.
D’ailleurs, sur un panel de titres choisis et communs à la PS5 et la Xbox Series X, optimisés ou non pour les deux plates-formes, la console de Sony met parfois plus de temps à lancer et charger. Elle qui a un SSD plus performant sur le papier, elle en prend un sacré coup dans l’aile.
Suivant les jeux et leurs optimisations, vous pouvez choisir entre un mode Performance (ou assimilé) et un mode Qualité d’images (ou dérivé). L’un favorise le nombre d’images affichées par seconde mais bride – la plupart du temps – la définition ; l’autre fait l’inverse. La Xbox One X proposait déjà cela mais elle pouvait rapidement montrer ses limites. Là, la Series X surfe sur les textures et les polygones comme si de rien n’était.
Et elle le fait en silence, sans chauffer et sans consommer beaucoup plus qu’une One X. Nous avons relevé des pics à 200 watts pour la Series, là où la One pouvait monter à 185 watts. Et pour le delta de performances et de qualité graphique constaté entre les deux Xbox, c’est vraiment épatant.
Laissez-vous guider, la Series X s’occupe de tout
Peu importe le mode que vous aurez éventuellement choisi, au final, c’est elle qui pilote et règle la plupart des options graphiques. Dommage ? On aimerait vous dire « ben oui, quand même, on est en 2020 on aimerait enfin avoir la main là-dessus » mais en fait… non. C’est mieux que nous ne l’ayons pas. Car, un peu d’humilité n’a jamais fait de mal, elle sait faire son office et elle le fait vraiment très bien. Mieux que la One X. Et différemment qu’une PS5 (que nous sommes aussi en train de tester), les approches ne sont pas les mêmes mais nous y reviendrons dans notre test de la console de Sony, promis.
La Series X, plus encore que la Series S, est capable de jouer dynamiquement avec les définitions et les niveaux de détails comme un jongleur d’exception suivant la complexité des scènes et la lourdeur des effets, qu’ils soient traités de manière matérielle ou logicielle. La grosse puce AMD fait des miracles, c’est impressionnant.
Si la Series X ne peut pas afficher de la 4K native, pas grave, elle essaiera de s’en approcher au plus près sans que le nombre d’images par seconde chute lamentablement (Just Cause 3 est enfin fluide, si, si, on vous assure).
Si vous avez un très bon téléviseur, taillé pour la 4K 120 Hz (attention HDMI 2.1 obligatoire) et qui gère le HDR à la perfection, vous allez vous régaler. Sur le LG 55GX (55 pouces dernière génération) que nous utilisons pour faire les tests, nous avons plusieurs fois été soufflés par la qualité des images. Ca nous change de notre téléviseur Full HD personnel !
Seul gros regret, nous n’avons pas pu mesurer avec précision le nombre d’images par seconde ou les variations de définition. Mais une chose est sûre : à aucun moment, nous ne sommes parvenus à prendre la Series X en défaut ou à constater de grosses maladresses graphiques, de grosses chutes d’images par seconde ou des réductions draconiennes de voilure.
Même dans Gears 5 alors que les ennemis nous entouraient et que les tirs fusaient dans tous les sens, au milieu du vacarme des tronçonneuses, des cris, des grenades et… Bref. Rien du tout, pas une faiblesse ni une petite baisse de régime. C’est à la fois frustrant et terriblement jouissif.
Ce qui l’est davantage, c’est que la Series X commence à peine sa vie. Les développeurs vont avoir du temps pour mettre sa plate-forme à l’épreuve et, sans doute, parvenir à lui faire tirer la langue (on l’espère, en tout cas). Mais, d’ici à ce que cela arrive, Microsoft pourra sans doute nous proposer une nouvelle console et/ou, mieux, de nouvelles manières de jouer.
Quoi qu’il en soit, il nous tarde de pouvoir jouer davantage à certains des AAA fraîchement sortis ou en approche comme le dernier Assassin’s Creed, Watch Dogs Legion, le prochain Call of Duty ou encore Cyberpunk 2077 afin de mobiliser une bonne portion de la puissance de la console.
La perfection n’existe pas, la Series X a de beaux défauts
Passons aux points négatifs. Il y en a. Nous en avons distillé quelques-uns dans les paragraphes antérieurs mais voici les trois principaux, à nos yeux, à l’heure de la sortie des consoles.
Nous mettons de côté l’absence d’exclusivités Microsoft au lancement et le type de jeux au catalogue. Le premier n’est pas un vrai argument et le second, relancerait une guerre de chapelle à laquelle nous ne voulons pas participer.
Pareil pour le prix qui est, tout de même, selon nous, un peu élevé pour un appareil destiné au grand public. Aussi exigeant soit ce dernier. Mais la PlayStation 5 avec lecteur de disque arbore le même. Donc nous n’en tiendrons pas rigueur à Microsoft.
Microsoft, en revanche, doit d’urgence retravailler toute la partie logicielle qui se trouve derrière la petite touche Partage de la manette. Surtout à l’heure où le streaming prend de plus en plus de place sur la Toile.
C’est bien qu’elle soit là, cette petite touche. Elle permet enfin de faire des captures sans avoir à faire des claquettes entre la manette et les menus. Mais c’est loin d’être assez et satisfaisant.
Utiliser le dispositif de capture interne de la console est même intuitif. Et très limité. Autant que sur les anciennes générations. Et si vous n’utilisez pas de disque dur externe comme banque d’images ou de vidéo vous allez rapidement déchanter. De même, il est impossible de faire des captures de l’interface, ce qui explique que nous en ayons été réduits à faire des photos dans la plupart de nos articles.
Dans la même veine, l’interface globale de l’OS doit encore être améliorée. Il faut l’épurer un peu plus. En fait, Microsoft est sur la bonne voie mais l’OS et l’interface utilisateur nous donnent plus l’impression d’être un « super entre-deux » entre l’ancienne et une future mouture, sans doute déjà en travaux dans les ateliers de Microsoft.
L’Américain doit poursuivre sur cette voie et surtout miser sur la personnalisation à outrance en plus de l’allègement pour être à égalité (ou presque) avec Sony. Il faut toutefois reconnaître que Microsoft est parti de loin pour arriver là.
Rome ne s’est pas construite en un jour, l’OS d’une console non plus. C’est sûr. Surtout, quand, comme Microsoft, il faut penser sur plusieurs plans en même temps : une logique d’harmonisation et de mutualisation entre différents appareils (console, appli PC, mobile, etc.) demande beaucoup de travail. Et ce qui peut convenir à un type d’appareil peut ne pas convenir à un autre.
Le stockage disponible est aussi un point qui nous contrarie. Nous le trouvions insuffisant sur la Series S, il est déjà plus conséquent dans la Series X mais nous en voudrions plus. D’autant que l’étendre coûte cher. Certes, la possibilité d’utiliser un disque dur externe 3.0 permet de contourner le problème, mais pour combien de temps ? On espère que Microsoft parvienne – comme Sony – à pousser les développeurs à de plus en plus opter pour la possibilité de morceler les jeux en fonction des utilisations. Et laisser le choix au joueur de ne prendre que ce qui l’intéresse dans un premier temps : vous ne voulez que le solo, c’est possible ? Que le multi ? Aussi. Car les jeux ne vont pas en s’amincissant. Bien au contraire.
Vivement que Microsoft parvienne à faire fabriquer des modules d’extensions moins chers et à capacité équivalente ou supérieure du seul modèle existant à l’heure actuelle.
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