La « nouvelle » Tesla est arrivée. Le Model Y n’est pas à proprement parler une nouveauté dans le catalogue du constructeur californien, qui le commercialise depuis deux ans, mais c’est pourtant lui qui fait l’actualité européenne de la marque. En effet, le SUV électrique arrive, enfin, pourrait-on dire, sur le Vieux continent. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il était attendu de pied ferme.
En effet, la Model Y apparait à la fois comme le véhicule le plus ambitieux et le plus polyvalent de la firme d’Elon Musk. Le fantasque patron s’attend d’ailleurs à ce qu’elle surpasse la Model 3 en termes de ventes pour devenir rien de moins que le véhicule le plus distribué au monde. C’est un fait, Tesla a mis la barre très haut pour son second SUV. Trop haut ? C’est la question à laquelle nous allons répondre après notre essai de la Tesla Model Y.
Design : une Model 3 surélevée
Prenez une Model 3, augmentez la garde au sol, remplacez le coffre par un hayon, gonflez quelque peu ses formes et vous obtiendrez… une Model Y. La recette du dernier SUV de Tesla est à peine exagérée tant la ressemblance avec la petite berline qui l’a précédé est évidente.
Cette ressemblance n’est évidemment pas fortuite. Avec Y, le souhait d’Elon Musk était de proposer une Model 3 en version SUV. Surtout, la dernière des Tesla partage 75% de ses pièces avec la Model 3. Il n’est pas étonnant dès lors de retrouver sur le SUV les mêmes optiques, un bouclier avant à peine plus imposant et finalement des traits assez semblables à la berline.
La plus grande différence se situe à l’arrière du véhicule, la Model Y ayant fait le choix d’un hayon en lieu et place du coffre de la Model 3. Celui-ci s’ouvre sur un énorme coffre de 854 L, un record pour la catégorie, qui est en plus complété d’un sous-coffre ainsi que de l’habituel coffre avant sous le capot. Cette habitabilité impressionnante est sans nul doute l’un des arguments majeurs du SUV de Tesla, ce qui en soit est assez comique.
En effet, nous étions jusqu’ici davantage habitués à entendre Tesla vanter les mérites de ses capteurs ou de son Autopilot que ceux de son coffre ou de l’espace pour les jambes des passagers à l’arrière, des arguments habituellement réservés aux représentants de la vieille industrie automobile.
L’autre (légère) différence esthétique concerne le toit. Le choix du hayon a permis à Tesla de déployer un toit en verre fait d’une seule pièce qui va d’un bout à l’autre de la voiture. Celui de la Model 3 était séparé par une barre centrale. La différence est subtile, mais l’effet une fois les yeux levés au ciel est garanti.
Un copier/coller à l’intérieur
À l’intérieur de la Model Y, en revanche, il n’y a aucune surprise. Il s’agit purement et simplement du tableau de bord habituel des Model 3, tel qu’il a été revisité en fin d’année 2020. L’absence de boutons physiques, une constante chez Tesla, est compensée par le fameux écran central de 15 pouces. Les habitués du constructeur retrouveront immédiatement leurs marques, dans la mesure où le SUV partage la même interface Tesla OS que les autres véhicules du constructeur. Certes, les espaces de rangement sont plus généreux que sur la berline, taille oblige, mais pour le reste, les équipements sont similaires, des sièges chauffants avant et arrière aux quatre ports USB-C pour les passagers.
Autonomie : deux ans après, toujours au top
La Tesla Model Y annonce 507 km d’autonomie dans la version GA que nous avons testée. C’est évidemment très loin des 652 km de la Model S, mais ces deux véhicules sont difficilement comparables. En effet, il convient d’opposer la Model Y aux autres SUV électriques du marché. À ce petit jeu, le californien est presque sans rival. Seule la Mustang Mach-e et la Ioniq 5 de Hyundai jouent dans la même division, mais à l’inverse de la Model Y, ces véhicules ne sont pas sortis il y a presque deux ans.
Bien évidemment, l’autonomie est variable en fonction de l’utilisation du véhicule, notamment de la vitesse ou du type de parcours. Dans notre cas, notre parcours nous a essentiellement menés sur le réseau secondaire et en ville. Dans ces conditions, la consommation de la Model Y est excellente, pouvant même descendre à moins de 16 kWh/100 km. À contrario, sur l’autoroute et dès lors que l’on dépasse les 110 km/h, la consommation grimpe jusqu’à 20 kWh/100 km ce qui reste, une fois de plus, très honorable compte-tenu du poids de la voiture (plus de deux tonnes). À titre de comparaison, cette consommation moyenne de 18 kWh/100 km avec une moyenne à 20 kWh sur voir rapide est celle que nous avons constaté sur la dernière Renault Zoé au gabarit bien plus étriqué.
Finalement, plus que son autonomie de 507 km (WLTP), ce qui rend le Model Y impressionnant, c’est que près de deux ans après sa commercialisation, la concurrence, hors Ford Mustang Mach-e, n’est toujours pas parvenue à ce niveau.
La Model Y sur la route, ça donne quoi ?
C’était sans doute l’une des inconnues majeures de ce Model Y. Transformer une berline en SUV n’est pas sans risque sur son comportement routier. Paradoxalement, c’est l’un des points sur lesquelles la dernière des Tesla est la plus convaincante. Compte tenu du couple de 638 Nm et d’un 0 à 100 km/h en 5 secondes, nous nous attendions à quelques sensations fortes à l’accélération… mais moins sur la gestion des courbes et le comportement général du châssis. Or la dernière production du constructeur californien fait preuve d’une étonnante facilité et ne ressemble en rien à un SUV traditionnel. Certes, il y a la position de conduite légèrement surélevée, mais les sensations au volant sont très proches de celles de la Model 3.
En revanche, le Model Y ne se distingue pas particulièrement sur le confort. Les jantes 20 pouces de notre véhicule d’essai n’ont certainement pas contribué à améliorer cette impression, mais de manière générale, Tesla semble avoir privilégié un comportement sportif au détriment sans doute d’un peu de souplesse.
La Tesla Model Y face à la concurrence
À 59 990 euros, la Model Y ne peut pas vraiment être qualifiée de véhicule abordable. Certes, à 10 euros près, elle est éligible au bonus écologique, ce qui permet d’économiser 2 000 euros sur la facture, à condition évidemment de n’ajouter aucune option.
Verdict du test :
Malgré une filiation évidente avec la Model 3, le Model Y n’est pas une simple version surélevée de la berline à succès. Certes, une (grande) partie des composants est identique, leurs traits font plus que de se ressembler et leur habitacle est similaire, mais le SUV de Tesla parvient tout de même à trouver son identité. D’une part en offrant des sensations de conduite assez uniques pour une voiture de ce format. Mais surtout parce que cette signature sportive en conduite se conjugue avec une habitabilité étonnante symbolisée par un coffre surdimensionné. Finalement, avec ce Model Y Tesla a réussi à trouver le point d’équilibre entre voiture familiale pratique et sportive électrique excitante.
Mais le fait est qu’à ce niveau tarifaire et pour un SUV familial, la concurrence est presque inexistante. Il y a bien sûr quelques prétendants du côté du groupe Volkswagen avec l’Audi Q4 e-tron, la VW ID.4 et le Skoda Enyaq qui partagent la même plate-forme. Il est aussi possible de citer BMW et son iX3, mais aucun des modèles évoqués ne peut prétendre rivaliser tant en termes de performance que d’autonomie. En réalité, seule la Mustang Mach-e et, dans une moindre mesure, la Ioniq 5 de Hyundai pourraient regarder la Model Y droit dans les yeux, mais là encore Tesla semble garder une longueur d’avance.
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