L’hybridation est un processus qui a été mis à l’oeuvre de manière massive chez Mercedes. La gamme EQ Power compte désormais une vingtaine de modèles compatibles, allant de la « petite » Classe A au GLE SUV, en passant par la toute dernière Classe S.
Chez l’Allemand, la solution d’hybridation privilégiée est le PHEV ou l’hybride rechargeable. C’est-à-dire la possibilité de rouler quelques kilomètres en 100% électrique et de passer à volonté sur le moteur classique (essence ou diesel selon les modèles).
Enfin, en fonction du format de chaque voiture et de sa capacité de stockage, la taille de la batterie varie… et l’autonomie aussi. C’est la raison qui nous a poussé à tester la CLA 250e.
En effet, avec sa batterie de 15,6 kWh et sa taille compacte, elle est l’un des modèles les plus prometteurs en matière d’autonomie. Mercedes annonce entre 62 et 78 km en une charge. Nous avons voulu vérifier si la promesse était à la hauteur de l’ambition affichée.
Sans faute sur le design
Coupé au design sportif et élégant, la CLA est l’une des réussites esthétiques récentes de l’équipe design de Mercedes. Cette mouture hybride rechargeable ne présente pas de différences avec la version thermique classique. Qu’il s’agisse de la version traditionnelle ou du shooting brake, il est impossible de distinguer à l’oeil nu une version PHEV d’une autre diesel ou essence. Nous retrouvons donc les portes sans encadrement, la chute de toit prononcée et, de manière globale, bien des accents de CLS dans ce design largement salué.
L’arsenal technologique Mercedes à bord
Depuis quelques années, Mercedes est devenue une référence en ce qui concerne l’équipement technologique à bord. Qu’il s’agisse de son système MBUX, de l’application Mercedes Me ou tout simplement des assistances à la conduite, la marque allemande compte parmi les meilleures solutions du marché. La CLA 250e ne présente pas de nouveautés spécifiques au niveau de la planche de bord mais reprend bien l’ensemble de cet équipement.
Passons rapidement sur les aides à la conduite qui apportent sans doute l’autonomie de niveau 2 la plus aboutie du moment, mais qui ne sont pas une nouveauté spécifique à la CLA.
En revanche celle-ci reprend une partie des fonctionnalités « électriques » qui avaient été développées pour l’EQC. C’est le cas des différentes options de récupération d’énergie (le mode B est secondé de plusieurs palier de récupération d’énergie laissés au choix du conducteur), mais aussi des options de pré-climatisation, par exemple, qui préserve la batterie au démarrage.
Enfin, à notre connaissance, Mercedes est toujours le seul conducteur à proposer une option de réalité augmentée dans sa navigation. Celle-ci s’avère toujours aussi agréable à l’usage.
Enfin, la CLA PHEV dispose également d’une optimisation logicielle en ce qui concerne l’autonomie. En effet afin de profiter d’un rendement maximum du couple motopropulseur hybride, Mercedes conseille d’activer la navigation et plus précisément son assistant ECO. Pour quelle raison ?
Tout simplement parce que la voiture est capable d’analyser certaines données routières comme le dénivelé ou les différents croisements et d’adapter la consommation électrique en conséquence. Malheureusement cette fonctionnalité oblige le conducteur à utiliser la navigation par défaut et à se passer de CarPlay ou Android Auto et, par conséquent, de Waze, Google Maps ou autre système de navigation plus abouti.
Autonomie : du rêve à la réalité
Les 72 km d’autonomie annoncés pour son CLA par Mercedes sont un argument de poids pour ce véhicule hybride rechargeable. Malheureusement, pour atteindre ce niveau d’autonomie il faut multiplier les bonnes conditions (de route, de température et de dénivelé) ainsi que les sacrifices à bord.
En effet, pour peu que le conducteur recherche un certain confort (qui pourrait le blâmer alors qu’il vient de débourser près de 50 000 euros) en activant la climatisation, en branchant son smartphone en Bluetooth et en utilisant quelques aides à la conduite, cette autonomie fond comme neige au soleil.
Ainsi, lors de notre essai, en roulant à allure modérée et en mixant autoroute et réseau secondaire, nous sommes parvenus à parcourir 51 km dans des conditions de confort classiques.
C’est certes moins ambitieux que ce qu’annonce la fiche technique mais respectable en comparaison des autres modèles du marché. Surtout, en approchant des 50 km d’autonomie l’essentiel est préservé.
En effet, les conducteurs européens roulent en moyenne 40 km par jour. Concrètement, un utilisateur classique pourra effectuer l’essentiel de ses trajets hebdomadaires sans utiliser la moindre goutte de carburant, à condition de recharger sa CLA tous les jours.
C’est justement sur la partie recharge que les modèles PHEV se révèlent les plus efficaces. En effet, avec leur « petite » batterie, ils ne nécessitent pas un équipement spécifique pour être rechargés dans un temps décent.
De fait, notre CLA de test n’a besoin d’être branché que 4h à une prise domestique pour avoir ses batteries à plein.
Et pour les trajets plus atypiques, comme les longues promenades du week-end ou les grandes virées des vacances, le passage en mode hybride permettra de limiter la consommation. Là aussi, les 1,4 L/100 km annoncés par le constructeur dans ce dernier mode nous paraissent bien ambitieux.
Le bon dosage entre sportivité et éco-conduite
Malgré le surplus de poids dû à l’ajout du bloc batterie, le CLA Coupé ne perd pas complètement son côté sportif. L’exercice d’intégration des éléments hybrides est donc assez réussi de la part du constructeur puisqu’il n’altère pas outre-mesure les sensations de conduite et plus précisément ce qui fait le sel de cette CLA.
La possibilité de passer en conduite 100% électrique est un plus indéniable qui permet évidemment de profiter d’une conduite silencieuse et surtout économique. Mais là ou la CLA se distingue c’est sur la complémentarité des deux moteurs, l’électrique et le thermique.
Tout d’abord, le véhicule démarre toujours sur le moteur électrique, soit dans un relatif silence. Ensuite, la conduite hybride à proprement parler présente un subtil dosage entre le boost du moteur électrique et l’allant du moteur thermique. Sur les phases d’accélération ou de reprise, la combinaison des deux moteurs s’avère très efficace.
Et bien évidemment, il est possible de passer en 100% thermique dans un mode sport plus classique mais non moins intéressant.
Au final, bien qu’il soit légèrement moins mordant qu’un CLA thermique, le modèle PHEV se révèle extrêmement polyvalent et offre au conducteur de choisir le mode de conduite à adopter sans le brider.
Et le prix ?
Le tarif risque fort d’être le principal défaut de cette CLA PHEV. En effet, sur cette gamme, l’hybridation représente un surcoût de plus de 10 000 euros, puisque la version 250e démarre à 47 000 euros.
Certes, pour ce niveau de prix, l’équipement et les finitions à bord sont de très bonnes factures, il n’empêche qu’il s’agit toujours d’une « petite » berline et qu’à ce prix la concurrence est féroce et permet même de s’orienter vers une Tesla Model 3… au hasard.
Si la facture paraît plutôt élevée pour les particuliers, elle risque néanmoins de séduire les professionnels qui, sur ce modèle hybride, seront épargnés de malus écologique, de TVS, et bénéficieront même d’une exonération sur la carte grise en fonction de leur région.
Verdict de l’essai :
Mercedes a réussi son pari de proposer une deuxième génération de CLA qui passe avec les honneurs l’épreuve de l’hybridation. La version 250e offre un mélange intéressant entre les performances d’un coupé sportif et le plaisir de conduite d’une électrique compacte.
Surtout, la marque à l’étoile reste toujours en pointe en ce qui concerne les assistances de conduite et la technologie embarquée à bord.
Si l’autonomie de ce modèle PHEV n’est pas aussi élevée que le laissait supposer sa fiche technique, elle reste tout de même pertinente et suffit à la plupart des trajets quotidiens.
Reste que ce CLA est cher, très cher même, lorsqu’on le compare à la concurrence ce qui pourrait limiter sa diffusion au marché des véhicules de société.
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