Pas la peine de fouiller dans la fiche technique des deux modèles, le Sportback est un copier/coller de l’Audi e-tron originale. Du moins sur le papier. La principale évolution est esthétique et, pour le coup, elle saute aux yeux.
Le design très classique du SUV de l’an dernier laisse place à un modèle coupé aux lignes effilées et au dos très plongeant. Impressionnant par la taille, le dernier SUV d’Audi n’en dégage pas moins une allure très sportive et c’est la première réussite du constructeur aux anneaux. Mais là où le Sportback tient son meilleur argument, c’est que ce design plus dynamique a également un impact sur les performances de la voiture et notamment son autonomie.
Plus de style pour plus d’autonomie
En effet, le dos plongeant n’est pas qu’une lubie de designer. Combiné à la calandre « singleframe » à volets mobile, au bouclier avant légèrement modifié et au petit béquet à l’arrière, il participe à l’amélioration de l’aérodynamisme de la voiture.
Conséquence : le coefficient de traînée, qui était de 0,28 sur l’e-tron, passe à 0,25 sur le Sportback. Dans les faits, l’autonomie de la version coupé est supérieure de 10 km à la version classique. Avec 446 km (WLTP) annoncés, le SUV d’Audi est dans la bonne moyenne de sa gamme, seulement dépassé par le Model X de Tesla (507 km en version Grande Autonomie).
Surtout, l’e-tron bénéficie d’une capacité de charge DC jusqu’à 150 kW qui permet de récupérer 80% de la batterie en moins de 30 mn et qui l’autorise à envisager des trajets plus longs.
Lors de notre essai, nous avons parcouru quelques 200 km sur les routes parisiennes, l’Autoroute et les petites départementales du Véxin. En adoptant une conduite souple et en s’autorisant quelques sensations à l’accélération, notre consommation moyenne était de 23 kW/100 km, soit légèrement au-dessus des chiffres avancés par Audi. Il est donc permis de penser que les 446 km peuvent être atteints avec une conduite particulièrement écologique, si tant est que cette expression ait un sens lorsqu’on est à bord d’un énorme SUV de 2,5 tonnes.
À l’intérieur, Audi a également profité de cette année pour apporter quelques légères modifications. Pas tant sur l’environnement de bord, Audi MMI est toujours de la partie avec quelques améliorations substantielles, que sur le confort général.
En effet, sur ce Sportback, le tunnel de transmission a été complètement supprimé ce qui libère de la place au centre de la colonne, pour quelques rangements, et surtout à l’arrière pour tendre le plus possible vers un plancher plat (il y a encore une sur-épaisseur de 2 cm) et gagner de la place aux pieds des passagers.
Digital Matrix LED : plus qu’un gadget
L’autre nouveauté majeure de l’e-tron, ce sont les feux Digital Matrix LED. C’est une première mondiale dans un véhicule de série et c’est une des technologies qu’Audi compte bien décliner sur l’ensemble de sa gamme, moyennant, bien sûr, un chèque supplémentaire de 1750 euros.
Cette nouvelle génération de phares contient un million de micro miroirs pouvant effectuer 5 000 mouvements à la seconde. Mais concrètement quel est leur utilité ?
Dans les faits, ces phares matriciels LED permettent évidemment de mieux éclairer et de manière plus précise, mais aussi de projeter des animations au sol ou sur un mur. Dans un garage, cela se traduit par un message de bienvenue assez gadget qui soignera sans doute l’ego du propriétaire mais qui ne changera pas la donne.
En revanche, sur la route, le Digital Matrix Led a des applications concrètes et apporte même de nouvelles fonctionnalités. Ainsi, les phares sont capables non seulement de projeter sur la route la trajectoire à suivre (en prenant en compte l’espacement et le marquage au sol) mais ils peuvent également détecter un piéton ou un animal sur le bas côté et le signaler au conducteur. Ils sont également en mesure d’éclairer avec plus de précision les panneaux de signalisation ou les contours de la voiture qui vous devance, en évitant toujours d’éblouir les passants et les autres conducteurs.
La meilleure des e-tron
Qu’en est-il des performances au volant de cet e-tron ? Elles n’évoluent pas particulièrement par rapport au modèle sorti l’an dernier. Et pour cause, les caractéristiques techniques sont quasi identiques à la version classique de l’e-tron avec une puissance de 408 ch et 664 Nm de couple. Pour avoir une idée précise des sensations à bord du SUV 100% électrique d’Audi, nous vous invitons à relire notre test réalisé après une semaine d’utilisation quotidienne.
L’e-tron première du nom n’était pas particulièrement connue pour son tarif agressif. Sa successeur ne va pas révolutionner la grille tarifaire de l’Allemand. Le nouveau SUV électrique d’Audi n’est pas à la portée de toutes les bourses. Le ticket d’entrée démarre à 74 900 euros pour la version 50 Quattro et 86 480 euros pour la version 55 Quattro.
Cela va sans dire, mais à ce niveau de prix, il n’est pas nécessaire d’entreprendre les démarches pour l’obtention du bonus écologique de 7000 euros… Quant à notre version de test, dotée de nombreuses options, son prix dépasse les 118 000 euros.
Verdict du test :
SUV électrique le plus vendu en Europe, l’e-tron est déjà un pari réussi pour Audi. Cette version Sportback pourrait quelque peu changer la donne puisqu’elle est plus belle et plus efficiente que la version classique.
La Sportback est la meilleure des e-tron du marché. Mais pour combien de temps ? Les Q4 e-tron et Q4 e-tron Sportback prévus l’an prochain devraient offrir des performances assez similaires et probablement un prix d’achat moins traumatisant.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
