Oublié ! Il est loin le temps où un Call of Duty estampillé Treyarch était toujours teinté de déception. Depuis l’imparfait mais fulgurant Black Ops et l’investissement massif du studio sur cette licence, ainsi que la débandade de Infinity Ward, Treyarch est le studio roi du FPS guerrier d’Activision. Et il le prouve avec cette suite, non seulement réussie mais également innovante… Enfin autant que peut l’être un Call of.
Histoire de…
Car, un Call of Duty, c’est surtout du spectacle et éventuellement un scénario. Une fois, encore, la crédibilité n’est pas le point fort de ce titre, mais le résultat n’est en définitive pas plus invraisemblable que bon nombre de nanards hollywoodiens. Au moins Treyarch offre des choix (tuer untel, le blesser seulement, etc.) à certains moments de son jeu, qui changeront le cours de l’histoire et induiront plusieurs fins.
Alors ne boudons pas notre plaisir, d’autant qu’on voyage, et dans le temps et dans l’espace et qu’on ne s’ennuie pas… On appréciera même le parallèle entre deux guerres froides, celle qui opposait USA et URSS et celle d’un futur proche, qui voit s’affronter USA et Chine, sur fond de bataille pour la domination des métaux rares. La guerre devenant chaude dès qu’un dénommé Ménendès, méchant du jeu, fait son apparition, motivé, pour ne pas dire hanté, par un passé qui implique les héros du premier Black Ops : Masson et Woods. On rejouera donc ce duo de choc, tout en suivant, en tant que Masson junior, le fils de, les confidences de Woods, désormais vieux et en fauteuil roulant.
On parlait de renouvellement
Malgré ce pont avec l’épisode précédent, la campagne solo de ce Black Ops – qui tient en haleine entre 6 et 7 heures – tente donc de renouveler la recette des CoD, mélange d’actions non stop, d’explosions et de scripts bêtes et méchants. Ainsi, on découvre, malgré l’omniprésence de scripts plutôt bien gérés, que l’on peut « explorer » un peu les alentours pour trouver des caisses de munitions ou d’armes complémentaires. Pas une révolution, juste un plus.
Le vrai changement prend la forme de missions « secondaires », baptisées Force d’assaut, mâtinées de tactiques d’escouades et de déploiement d’unités. Débloquées au fil du jeu, elles ne sont accessibles qu’un certain temps et ont une répercussion sur le final de l’histoire, sans avoir vraiment d’impact sur les missions elles-mêmes.
Les objectifs affichés sont simples : sécuriser un lieu, détruire un autre, tout cela à l’aide de fantassins, de drones et de mini-chars d’assauts robotisés.
Pour autant, outre une interface de déploiement qui n’est pas toujours des plus claires dans le feu de l’action, le vrai défaut de ces missions résident bien dans les troupes gérées par l’intelligence artificielle. Une fois qu’on leur a donné un objectif à prendre, on peut être certains qu’on les retrouvera baignant dans une marre de leur sang si on ne vient pas prendre les choses en main. On finit donc par jouer ses missions tactiques comme on joue celles de la campagne solo sans compter sur le soutien des « bots ».
AI and guns
Car, l’indigence des compagnons d’armes est au mieux risible au pire rageante. Se faire flanquer parce qu’un bot n’est pas capable de tuer un ennemi qui arrive de côté, c’est assez surprenant. Au moins pourrait-il annoncer l’arrivée du danger prétextant une arme enrayée ou une envie pressante, s’il n’est pas capable de presser une gâchette.
Et les gâchettes, il y en a pour tous les goûts, avec une variété d’armes importante et même des gadgets futuristes carrément bluffant, comme le fusil dont on charge le tir pour abattre un ennemi à travers un mur ou les ventouses qui collent à n’importe quelle paroi. Pour le reste, les écrans tactiles et interfaces futuristes de Black Ops II ne font que remplacer les télécommandes à interrupteur de Black Ops I.
Pour autant, pour qui a joué à Medal of Honor Warfighter et a été déçu par le comportement des armes, il est important de préciser que l’arsenal de ce Call of, à défaut d’être réaliste, donne en retour de vraies sensations, plutôt plaisantes. Vider un chargeur n’a jamais été aussi fun, même si la visée épaulée est toujours recommandée pour faire un carton rapidement.
Classique mais repensé
C’est donc avec plaisir qu’on les retrouve en multi. C’est assurément là le plus gros morceau de ce jeu. Il faudra du temps pour prendre ses marques et élire ses cartes préférées, même si Nuketown 2025 a le potentiel de séduction du déjà-vu et l’efficacité de son aînée. Certaines des maps rappellent les plus tendues rencontrées dans Modern Warfare 3, ce qui n’est pas mauvais signe. Et d’ailleurs Treyarch continue ce que Modern Warfare 3 avait entrepris, à savoir une ouverture vers le noob, le débutant.
Maintenant, les « assists », les actions de soutien en tout genre sont bien mieux récompensées en terme de points. Ce qui facilite les meilleurs classements quand on ne court pas après les kills dans une partie de capture du drapeau, par exemple.
Même chose, les drones et autres attaques lourdes prennent un peu plus de temps à être disponibles ce qui évite de davantage déséquilibrer une partie quand une avalanche de frags entraînait une victoire quasi certaine de l’équipe qui bénéficiait tout à coup d’un support aérien fort.
C’est du coup plus facile pour les novices et plus dur pour les acharnés. Bref, tout le monde devrait y trouver son plaisir.
Par ailleurs, la personnalisation des classes est désormais bien plus libre. Chaque classe bénéficie de 10 points, chaque arme, amélioration, atout, etc., compte pour un point. On peut ainsi se retrouver avec une arme principale bardée d’améliorations et pas d’arme secondaires, ou avoir deux armes principales. Bref, on peut adapter sa classe à sa façon de jouer ou même aux maps qu’on va affronter.
Privé de clan
Sauf qu’il y a, sur PC en tout cas, une grosse déception liée à la décision de Treyarch de contrôler totalement les serveurs, pour éviter les cheats et autres hacks désagréables – ce qui est plutôt une bonne chose. Il est donc impossible de retrouver ses petits favoris jalousement sélectionnés avec Black Ops ou de retrouver un serveur de clan qu’on appréciait particulièrement. On pourra créer des parties entre amis, mais cela paraît bien peu quand on a goûté à la liberté totale.
Alors on se passera les nerfs sur le mode zombie, vraiment consistant, même s’il ne revient finalement, malgré le mode TranZit et son bus, qu’à affronter, de préférence entre amis, une succession de vagues de zombies toujours plus nombreux et résistants.
Black Ops II démontre que Treyarch est désormais le studio de tête pour la licence Call of Duty. Plaisants et efficaces, ces différents modes de jeu assurent un spectacle et un divertissement de qualité, malgré quelques ralentissements incongrus en solo sur un PC plutôt solide. Bref, Black Ops II est fidèle à son aîné sans se différencier autant que lui de la trilogie Modern Warfare. Mais peut-on s’en plaindre ? Non. Car on a vraiment l’impression d’en avoir pour son argent.
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