Mieux que Ghosts mais sûrement pas un grand Call of Duty, Advanced Warfare serait-il le premier pavé de la route de la Rédemption pour cette licence ? Selon nous, oui. Certes, ce CoD n’est pas parfait. Certes, il est toujours autant scripté, le mode solo l’est affreusement. Mais, c’est la première fois depuis Black Ops que nous avons été happés par le scénario et n’avons pu décrocher avant d’avoir terminé (10 heures environ). Une histoire qui pourrait être adaptée au cinéma, avec quelques ajustements. Et ce n’est pas parce que l’acteur Kevin Spacey a prêté son physique et son visage au patron du groupe paramilitaire dans lequel votre personnage évolue que nous disons cela. C’est que ce Call of profite de tous les ingrédients d’un grand spectacle et d’une progression scénaristique propre à certains films d’action ou de guerre.
C’est l’histoire d’un jeune soldat…
Dans ce CoD, vous incarnez un bleu, fraîchement embarqué dans l’armée US des années 2050. Armes technologiquement boostées, exosquelette servant de combinaison de protection partielle et d’assistance au combat, lunettes sophistiquées avec interfaces holographiques, on s’y croirait. C’est plus plausible que la « nanocombinaison » de Crysis. Le contexte géopolitique est le suivant : la Corée du Nord a envahi avec succès un morceau de celle du Sud et votre unité doit intervenir. Durant cette mission, vous perdez un de vos amis et votre avant-bras. Vous êtes alors embarqué dans le groupe paramilitaire du père de votre camarade tombé au champ d’honneur nommé ATLAS. C’est M. Irons, incarné par un avatar de Kevin Spacey qui devient votre patron et vous offre une super prothèse taillée pour le combat. Avec elle et les membres de votre petite unité, vous allez lutter contre le KVA ; un groupe de terroristes méchamment organisé qui sévit partout sur le globe. A sa tête, un homme au pseudonyme évocateur : Hades. Il prévoit, en toute simplicité, de mettre le monde à feu et à sang. Et le scénario vous réserve quelques jolies surprises.
2054 : sa guerre technologique et ses régions dévastées
Tout comme dans Black Ops premier du nom, ce Call of Duty vous fait voyager tant dans le temps que dans l’espace. Vous commencez l’aventure en Corée puis deux missions plus loin, le scénario reprend quelques années plus tard et vous voilà propulsé dans la Nouvelle Bagdad. Au passage, vous avez fait un crochet par un Detroit méconnaissable. Bref, on voit du pays et force est de constater que les différents environnements sont très bien modélisés.
Nous avons joué sur Xbox One et avons pu profiter de beaux graphismes, dont le réalisme force le respect. Il y a bien quelques petits problèmes de clipping et de crénelage par moment voire de murs invisibles assez surprenants mais c’est déjà bien mieux que Ghosts. On n’ose plus se plaindre. Cependant, nous sommes sûrs que sur notre PC de test, équipé de sa grosse carte graphique cela aurait été encore plus beau, mais Activision avait décidé de n’envoyer que des versions consoles à la presse… Cela nous a permis « d’apprécier » le jeu à la manette et nous reviendrons là-dessus un peu plus bas.
Un arsenal riche, un exosquelette qui tient le rôle principal
Bref, comme les années passent dans le jeu, votre arsenal évolue. Vous pouvez piloter de petits drones, accéder à des fusils mitrailleurs ultra perfectionnés et jeter tout un tas de grenades intelligentes et s’adaptant à vos besoins. C’est beau la technologie. L’autre personnage qui évolue constamment, c’est l’exosquelette. Il est un personnage à part entière puisque sans lui, vous ne tiendriez pas 15 minutes en combat urbain. De simple amas de pièces de métal assemblés et articulés, votre exosquelette devient une combinaison intégrale de combat tactique bourrée de gadgets semeurs de mort. Malheureusement, dans le mode solo, elle est complètement sous exploitée. Vous vous ferez la main et rien d’autre.
Les avantages qu’elle vous confère sont castrés par le manque de latitude et de liberté de mouvement dans les différents chapitres. Par exemple, il est impossible de sauter sur un toit pour se tirer d’un mauvais pas, comme une embuscade dans une ruelle. Mais impossible de passer par la fenêtre d’une maison, pourtant ouverte, pour prendre à revers les ennemis retranchés sur une place. Il faut les affronter de face, en jouant de la grenade et du fusil mitrailleur. Ce n’est pas tellement soldat 2.0 comme approche. De même, espérer passer furtivement derrière des soldats adverses alors que ce n’est pas prévu par le scénario est peine perdue. En fait, comme dans tous les CoD, vous êtes pris par la main d’un point A à un point B et, à la longue c’est très frustrant.
Trop de scripts tuent le solo
Frustration toujours avec le script. Impossible de dériver du chemin tracé par les développeurs. Il faut passer par tous les points de passages sinon le prochain événement ne se déclenche pas. Ou les ennemis ne cessent de réapparaître. C’est un des travers de tous les Call of, et avec cet Advanced Warfare nous espérions avoir un peu plus les coudées franches puisque les développeurs nous avaient assuré que ce serait le cas. Que nenni. Nous sommes en 2014 et la gestion dynamique des événements est très bien intégrés dans d’autres titres concurrents…mais toujours pas dans Call of. Allez, le prochain sera le bon. On y croit (presque).
Autre frustration, les scènes en QTE (Quick Time Events) qui ne sont malheureusement pas très diversifiées et donnent plus dans le grand spectacle que dans la difficulté d’exécution. Pas de quoi s’y casser les dents. Bref, heureusement que le solo ne dure qu’une petite dizaine d’heures et que le multi offre bien plus de perspectives au soldat que vous êtes.
La vraie réussite, c’est le multi
Comme dans les Battlefield et les derniers Call of, le multijoueur d’Advanced Warfare est un jeu à part entière. C’est en réalité le noyau dur de cet opus. Les modes sont nombreux (capturer les drapeaux, prise de base/défense de position, deathmatch en équipe, etc.), se jouent en 6 contre 6 et vous offrent la possibilité de vous fabriquer le soldat que vous voulez.
Au fur et à mesure de votre progression, vous débloquez tout un tas de jolis gadgets et armes de destruction à personnaliser et à utiliser sur vos adversaires. Tous se débloquent avec l’expérience accumulée et ont différents niveaux de rareté. Vous pouvez – en outre – complètement customiser votre armure pour qu’elle s’adapte à votre façon de jouer. Vous êtes sournois ? Un peu de camouflage, un dose de propulseur dorsal et un bouclier au cas où votre escarmouche se passe un peu moins bien que prévue. Plus rentre dedans ? Misez sur le bouclier, la résistance et un bon duo de gros fusils mitrailleurs et lance grenade afin de faire place nette. Vous pouvez aussi jouer en mode Co-op et, avec 4 amis, lutter contre des soldats contrôlés par l’intelligence artificielle. Vous allez suer quelques litres sur la manette mais c’est amusant. Enfin, que les sportifs électroniques se réjouissent, il y a un mode classé fonctionnant par saison avec de multiples récompenses à la clé, tout comme la possibilité de créer des parties à thème.
Un FPS à la manette, c’est toujours une épreuve
Bien que peu client du FPS à la manette, nous devons avouer que Destiny et maintenant CoD : AW nous réconcilieraient presque avec cette façon de jouer. Nous restons des aficionados du couple souris/clavier pour les jeux de tir à la première personne. Plus intuitif et plus pratique pour les vieux joueurs que nous sommes. Cependant, il faut bien reconnaitre que Sledgehammer Games a fait un gros travail d’optimisation et de réglages pour que la visée au stick ne soit pas une tannée. La hitbox est peu tolérante en solo comme en multi : oubliez votre rêve de câler un headshot alors que vous visiez les pieds de votre adversiare…
Dans les options du jeu, il est bien sûr possible d’ajuster la sensibilité, inverser les axes X et Y, etc. afin que votre paddle réponde aux pouces et aux indexes…et vous permette d’aligner les tirs en pleine tête, en toute souplesse et précision. Pour notre confort de jeu, la perfection sera atteinte le jour où nous pourrons entièrement remapper toutes les touches dans un Call of. Malgré tout, en l’état, c’est déjà bien. Bref, ce Call of Duty Advanced Warfare trouvera sa place sous le sapin sans problème. Rappelons toutefois que c’est un jeu 18+ donc la violence, le langage fleuri et le sang sont de la partie : attention à ne pas le placer entre toutes les mains.
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