Il y a eu Borderlands, puis Borderlands 2. Deux jeux, huit personnages, des histoires à la narration débridée, des blagues de mauvais goût auxquelles on ne pouvait s’empêcher de rire, une planète abandonnée, des chasseurs de trésors, des trésors, du sang par camions citernes entiers et des millions de millions d’armes… Sans trop d’exagération. Voilà qui résume dans les grandes lignes cette franchise savoureuse de Gearbox Software.
Et la lune ? Elpis !
Pour cette troisième visite sur Pandore – ou plutôt une lune de Pandore : Elpis -, l’histoire se glisse entre l’épisode 1 et 2, d’où le titre. Elle s’applique à nous faire découvrir en un arc scénaristique loufoque comment le Beau Jack est passé de personnage presque altruiste à vil ennemi sans l’ombre d’un remord qu’on combat dans l’épisode 2.
L’histoire est toujours aussi amusante, les dialogues aussi décalés, mais il faut bien dire que les personnages secondaires rencontrés sont – nous a-t-il semblé – un peu plus falots que ceux qu’on croisait dans les épisodes précédents. Ce pourrait être un petit détail, mais du coup, l’histoire elle-même, qui n’est que prétexte à jouer de la pétoire, s’enlise un peu et en vient à souligner la répétitivité de la mécanique de jeu.
On nous donne une mission, généralement suffisamment simple pour qu’on puisse oublier son objectif sans compromettre sa réalisation. Généralement, elle consiste à défourrailler à tout va et à obtenir sa récompense, souvent décevante. On passe alors à la suivante, en espérant gagner des points de brutasses pour être encore plus bourrin et des points d’expériences pour améliorer son personnage. Au temps pour le côté jeu de rôle…
Quatre héros dans le vent
Quelle que soit la classe que vous aurez choisie – il y en a toujours quatre, l’aventure sera identique. Pour autant, on ne saurait trop vous recommander d’opter pour Athena, sorte de Captain America au féminin, qui pare les tirs avec son bouclier avant de l’envoyer voler dans les dents de ses adversaires. Wilhelm et Nisha sont un peu trop classiques à notre goût et trop proches de ce qu’on a connu précédemment dans la série. Même si les drones de Wilhelm peuvent s’avérer très pratiques quand on sait faire appel à eux au bon moment.
Outre Athena, attribuons une petite mention spéciale à Clap Trap, robot aussi stupide qu’attachant des épisodes 1 et 2 qu’on peut enfin incarner – dans le rôle de « l’erreur de casting ». Jouer avec Clap Trap est parfois bizarre, souvent hilarant et si on pourrait comprendre que vous ne souhaitiez pas faire toute l’aventure dans sa peau, il mérite vraiment le détour. On regrettera juste que, parfois, pointe une impression de déjà-vu.
Un jeu qui ne manque pas d’air, quoi que…
Au fil des quatre classes, la jouabilité change en définitive assez peu. Les combats virent souvent à l’élimination paroxystique d’ennemis plus nombreux – qu’on soit seul ou à quatre – qu’on voit éclater à coup de fusil à pompe, pistolet, fusil de sniper, etc.
Cependant, être dans/sur la lune n’a pas que des inconvénients. A commencer par le fait qu’il n’y a pas d’atmosphère et que vous pourrez faire en sorte que vos ennemis meurent asphyxiés, si vous n’étouffez pas avant eux – attention à votre propre jauge d’oxygène. Vient ensuite la faible gravité, qui permet ainsi de bondir gaiement, telle une Laura Ingalls aux pieds ailés, avant de réaliser une charge au sol qui envoie valdinguer les ennemis les plus forts et fait éclater les plus faibles. Vae Victis.
Au rang des nouveautés, rayon flingues, on trouve aussi des armes laser qui font penser à un Ghostbuster du pauvre et des railguns trop mous pour qu’on arrive à penser à celui de Quake 3 Arena. On salue, entre deux massacres, la possibilité de « fusionner » trois armes pour en faire une encore mieux. C’est le plus près qu’on approchera d’un système de crafting. Autre nouveauté, le véhicule, sorte de moto volante, qu’on prendra en main avec plus ou moins de facilité, selon qu’on a pris le pli ou non avec les barges et autres buggies des Borderlands ancestraux.
On a déjà marché sur la lune?
Pour ce PreSequel, Gearbox a sous-traité à 2K Australia la lourde tâche de donner vie à un univers autant cyberpunk que western. Et visiblement, ce n’était pas si facile. L’escapade lunaire n’a pas le charme des épisodes précédents, où les couleurs vives et la variété des paysages s’égayaient de temps à autres de rencontres fortuites explosives. Ici, la plaine est morne, la mer de tranquillité tranquille, et l’immensité bleue un poil vide. La seule ville rencontrée a des airs de taudis taillé au bulldozer. Bref, ce n’est pas qu’on s’ennuie, mais là où le multi en coop était un plus bienvenu dans les premiers épisodes, qu’on pouvait déguster seul, mieux vaut ici être toujours accompagné, pour ne pas sombrer dans une langueur de lunatique dépressif.
Mais, alors ?
Borderlands The Presequel vaut d’être parcouru par ceux qui ont aimé et écumé les deux premiers épisodes. Même si ces retrouvailles ont le goût des soirées ratées entre amis qu’on n’a pas vus depuis trop longtemps. Pour les nouveaux-venus, on aurait tendance à leur recommander de tenter leur chance avec Borderlands, pour avoir toutes les chances d’accrocher à la licence. Parce que ce troisième épisode à des airs de deuxième volet et demi, avec trop peu de nouveautés pour le distinguer de ses grands frères. Avec trop peu de grands moments pour marquer notre mémoire. Un indice que notre idylle n’est plus folle, on n’a pas recommencé l’aventure de A à Z avec toutes les classes et ne prévoit pas de le faire…
Tel un sage essoufflé, ce Presequel a pointé du doigt la lune de Pandore, et nous, conditionné par le plaisir pris aux deux premiers épisodes, nous avons regardé son doigt. Déçu, nous l’avons abattu d’une balle dans le dos, avant d’aller voir ailleurs…
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