Comme pour la série Ryzen 4000 l’an dernier, Asus est à nouveau de mèche avec AMD pour le lancement de la plate-forme Ryzen 5000. À l’excellent ROG Zephyrus 14, de 2020, succède aujourd’hui un ROG Flow X13 tout à la fois plus performant, mais surtout plus luxueux : connectique pour module GPU externe au standard propriétaire, écran 4K au format 16/10e, charnière de convertible, configuration 32 Go envoyée aux rédactions pour les tests, etc.
Cette montée en gamme est la preuve que pour Asus, le grand public a une meilleure image d’AMD et que le constructeur peut commercialiser une machine premium à base de Ryzen sans risque. AMD n’est plus un simple challenger et peut prendre place dans les machines les plus luxueuses.
Machine premium
Le ROG Flow X13 appartient à la ligne « gaming » d’Asus – ROG signifiant « Republic of Gamers ». Mais dans cette gamme large, il appartient à une nouvelle espèce de machines, les « ultraportables de jeu ». Avec seulement 1,3 kg sur la balance, c’est en effet un poids plume du genre. Qui dit PC performant dans les jeux dit bon processeur et carte graphique dédiée.
Le processeur, nous en parlons plus bas, est le Ryzen 9 5980HS, le modèle le plus haut de gamme de la nouvelle série de puces mobiles d’AMD. Ses 8 cœurs physiques / 16 tâches simultanées couplées à la révision « Zen 3 » de sa conception interne en font une machine de guerre. Ce d’autant qu’AMD a bien progressé côté Turbo : jusqu’à 4,8 GHz, une fréquence particulièrement haute et adaptée pour le jeu.
Machine de jeu oblige, la puce graphique Radeon Vega 8 intégré n’est utilisée que pour la bureautique. Pour les choses sérieuses,D Asus lui a adjoint une carte graphique dédiée.
Point de Radeon, mais une GTX 1650 Max-Q. Si elle représente l’entrée de gamme des puces mobiles dédiées « sérieuses » de Nvidia (les MX étant désormais inutiles face aux Vega 8 et autres Intel Xe), la GTX 1650 Max-Q (30 W) a le mérite de permettre l’utilisation d’un chargeur USB-C et non d’un chargeur à prise propriétaire. Le chargeur livré est d’ailleurs plutôt compact pour ses 100 W de puissance.
Outre cet équipement à la pointe notamment côté CPU – et les 32 Go de RAM et 1 To de SSD NVMe installés ! – la machine a fait l’objet d’une conception soignée : les plastiques sont d’excellente facture, l’écran 4K tactile certifié Pantone est superbe, le design sobre et élégant – à des années lumières des machines gaming classiques. Un niveau d’équipement et de finition qui permettent à AMD de dire « On y est enfin ».
Monstre de puissance CPU
C’est lui le monstre de la machine, le Ryzen 9 5980HS, d’AMD. Pourquoi un monstre ? Parce que si dans la vie de tous les jours il se fait discret – sobre en énergie, son ventilateur est souvent inaudible – dès qu’il faut monter dans les tours, il assure. Sa puissance pourrait se traduire par son score de l’outil de mesure de performance CineBench R23 : 10574 points en mode multicore en huit passes.
Que veut dire ce charabia ? Simplement que dans les tâches de calcul hautement parallélisées, notamment dans les domaines de la photo ou de la vidéo, le Ryzen 9 5980HS va vite. Trèèèèès vite ! L’application de lourds filtres Photoshop ou l’encodage vidéo (h.264 et h.265) fuse, et gorgée de 32 Go de RAM comme elle l’était, notre machine n’a jamais ralenti – elle compresse les séquences en regardant Netflix tranquillement.
Bon écran, mais énergétiquement gourmand
L’écran 13,4 pouces du ROG Flow est superbe et à ceci de plaisant qu’il tient l’essentiel des promesses de sa fiche technique et du marketing. Du point de vue des spécifications, nous avons manipulé la version haut de gamme. Ratio 16/10e oblige, on ne parle pas ici de 4K (ou alors de 4K+ !) mais de WQUXGA pour qualifier sa définition de 3840 x 2400.
Deux-cent quarante pixels en plus de définition verticale que la 4K « normale » (3840 x 2160) qui changent la donne dans bien des usages, qu’il s’agisse de bureautique, de surf sur le Web, de travail sur des interfaces logicielles riches, (Adobe Photoshop, Premiere, etc.).
Pour le jeu, ces pixels en plus n’ajoutent pas beaucoup de calcul en plus. Quant au visionnage de vidéos, les bandes noires sont bien plus modérées qu’avec un écran 3/2. Sa densité de pixels de 338 ppp est équivalente à celle des écrans de nombreux smartphones, affinant notablement le confort de lecture.
Comme nous le mentionnons plus haut, la promesse technique de la dalle IPS est tenue : son écran est lumineux (348 cd/m²), très homogène (écart type noir de seulement 0,018) et il offre de très belles couleurs. Sans pouvoir prétendre à pouvoir servir à faire l’étalonnage de films destinés au cinéma (les salles sont fermées de toute façon), son DeltaE de 2,48 le place dans les bons élèves des PC portables. Les certifications P3 et Pantone ne sont donc pas que de belles promesses marketing : Asus a vraiment fait attention à son écran.
Le revers de la médaille de ce si bel écran est évidemment l’autonomie de l’appareil. Avec seulement 5h05 en autonomie polyvalente et 4h39 (!) en vidéo, le ROG Flow X13 souffre effectivement de cet écran 4K. Et sans doute aussi du fait qu’il embarque une carte graphique dédiée, la GTX1650 MaxQ, de Nvidia.
Si cette puce permet de jouer à tous les jeux (lire dessous), elle nous empêche ici de quantifier les améliorations énergétiques annoncées par AMD entre les Ryzen 4000 et cette série 5000. Il faudra donc attendre une machine plus standard (en full HD et sans puce dédiée) pour se faire une idée des performances énergétiques de la nouvelle plate-forme d’AMD.
GTX1650 Max-Q : Full HD à fond… sur votre écran 4K
La machine ambassadrice des Ryzen 4000 en 2020 était (déjà) un PC portable Asus, l’excellent ROG Zephyrus G14. Un ultra portable plus lourd de 300 g que ce X13 Flow, avec un écran moins défini, moins bon (et non tactile) et sans webcam. Mais équipé d’une super puce graphique en sus du Radeon Vega 8 intégré au processeur, une Nvidia RTX 2060.
Un an après, Asus a voulu monter en gamme sur l’équipement, le design et les finitions. Le fabricant a déplacé, pour se faire, une partie de la puissance dans une carte graphique externe (lire plus loin). Pour le jeu nomade, adieu la RTX 2060, bonjour la GTX 1650 Max-Q. Une puce grosso-modo deux fois moins puissante que la RTX 2060, tout de même plus de deux fois plus performante que la Radeon Vega 8 intégrée au processeur.
Le ROG Flow X13 n’est donc pas manchot côté gaming nomade : Doom 2016 tourne à plus de 60 images par seconde tous détails à fond. Et pour les titres plus gourmands, baisser un peu les détails permet de les faire tourner de manière très fluide. De toute façon, côté débit de trame, l’écran étant à 60 Hz, oubliez l’e-Sport (mais ce n’est pas la cible de toute façon).
Avec un processeur aussi puissant, il est un peu dommage qu’Asus n’ait pas préféré un GPU plus puissant ? Asus y a bien pensé et a développé un super boîtier eGPU, externe donc. Mais…
La pièce manquante : le boîtier graphique externe
C’est justement cette pièce maîtresse qu’il nous manque pour tester complètement cette machine.
Appelé XG Mobile (pour « eXternal Graphic ») et reposant sur un GPU Nvidia RTX3080, ce boîtier ne passe pas par un classique Thunderbolt mais via une interface semi-propriétaire appelée ROG XG Mobile Interface basée sur les spécifications du PCI Express 3.0 8x.
Outre le fait que les performances 3D du RTX 3080 soient à des années lumières du petit GTX 1650 Max-Q intégré au portable, le XG Mobile offre une palanquée de connecteurs : quatre prises USB 3.2 Gen 1 Type-A, un HDMI 2.0b, un DisplayPort 1.4, un RJ45 Gigabit et un emplacement pour carte SD supportant les UHS-II.
N’ayant pas pu le tester, nous ne pouvons évaluer que le PC, qui n’est que la moitié de la plate-forme. Dont la promesse est claire : remplacer totalement une tour gaming avec sa carte externe et sa connectique écran riche. Le boîtier externe n’étant pas disponible au moment où nous écrivons ces lignes, ce sera pour une prochaine fois.
Pourquoi développer un appareil unique à connectique propriétaire ? La principale raison est sans nul doute la super puissance du processeur qui permet de tirer pleinement parti d’un GPU tel qu’un RTX 3080.
De quoi mettre en évidence une des rares faiblesses de la plate-forme d’AMD : l’absence de Thunderbolt 4. Quand bien même la perte de puissance aurait été plus grande (le Thunderbolt est un bon goulot d’étranglement), si la précieuse prise avait été de la partie, il est très probable qu’Asus se serait contenté d’un boîtier eGPU classique.
A découvrir aussi en vidéo :
Alors que le Thunderbolt a été en grande partie ouvert et « libéré » par Intel, AMD a sur ce plan encore un peu de retard. Si le prix annoncé au lancement de 1 799 euros est assez salé, Asus a décidé de finalement positionner sa machine à 1499 euros (sans boîtier eGPU). Ce qui est nettement plus raisonnable.
Que penser du ROG Flow X13 ? Côté CPU, c’est une bombe, le Ryzen 9 5980HS étant un monstre de puissance, qui égale d’anciens processeurs desktop haut de gamme comme le Core i9-7960X.
Couplé à son superbe écran 4K, il ravira les professions graphiques – photo, vidéo, etc. – qui ont sous la main une grande puissance, un écran (presque) calibré le tout facilement transportable puisque l’engin ne pèse que 1,3 kg.
Côté graphique, si nous sommes déçus de ne pas avoir eu le boîtier eGPU externe (qui sera très cher de toute façon, comptez 1000 euros de plus) la GTX 1650 MaxQ permet tout de même de partir léger pour aller jouer chez des amis ou en voyage dans une chambre d’hôtel – et aussi d’accélérer les rendu vidéo, il faut bien travailler un peu.
A 1799 euros, le ROG Flow X13 était un peu cher, à 1499 euros, c’est une machine un peu luxueuse mais largement recommandable. Mais attention à l’endurance : avec à peine 5h00 d’autonomie, il ne faut pas rester trop loin de la civilisation…
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