Desmond Miles est toujours le descendant contemporain d’une grande lignée d’Assassins, une caste qui lutte depuis la nuit des temps contre les Templiers. Grâce à une machine nommée Animus, il parcourt la mémoire de ses ancêtres et revit – vous avec – leurs aventures et leur lutte intemporelle contre les (méchants) Templiers.
Il tente – vous avec, toujours – d’éviter la fin du monde, prévue pour le 21 décembre 2012. La faute aux Templiers ! Le tout via des phases de plateformes un brin simplistes. Il essaie par ailleurs de répondre – vous avec, on l’espère – aux questions qui se posent. Pourquoi les Assassins ont-ils perdu de leur superbe ? Comment Justin Bieber arrive-t-il à occuper la tête des ventes ? Bref, des questions existentielles.
Born to be wild
Et pour un début de réponse, c’est un nouveau héros qui s’y colle : Connor. Jeune métisse peau rouge, fils d’un grand maître de l’Ordre des Templiers et d’une chef indienne, il cherche vengeance. Sa mère a péri dans un incendie causé par l’un des seconds couteaux de… son père. Plusieurs fois pendant l’aventure (20 à 25 heures de jeu pour la quête principale), père et fils se croisent, s’aident parfois. On devine toutefois que la relation père-fils est partie sur de mauvaise base et que l’affrontement final sera inéluctable.
Après avoir incarné Altaïr au temps des Croisades et Ezio, au cours de trois épisodes et de la Renaissance italienne, un bond dans le temps s’impose. Bienvenue à la fin du XVIIIe siècle, en Amérique du Nord, à l’heure de la guerre d’indépendance qui aboutira à la naissance des Etats-Unis. Vous découvrez Boston, New York et la Frontière, des lieux immenses où vous traquerez des grands pontes de l’Ordre des Templiers et leurs sous-fifres.
Gameplay enrichi
Le changement d’environnement, bien moins urbain et plus champêtre, implique quelques aménagements dans le gameplay, Connor, plus souple et félin, saute de branche en branche, chasse et bénéficie d’un arsenal renouvelé, arc, tomahawk et dague à corde toujours à portée de main. Ce qui ne suffira pas toujours à repousser les assauts de vos ennemis.
L’intelligence artificielle est bien plus vicieuse qu’auparavant. Les ennemis n’ont plus aucun scrupule à vous attaquer en grand nombre, tous en même temps, au corps à corps ou en vous tirant dessus depuis les toits alors que vous êtes en pleine passe d’arme dans la rue.
Heureusement, on retrouve certains mécanismes de BrotherHood ou Revelation. On peut ainsi faire appel à l’aide d’apprentis assassins qu’on aura recrutés pendant les nombreuses missions secondaires. En bon maître, il vous faudra évidemment les former et développer leurs compétences, notamment en les envoyant en mission commandée.
Assassin’s Creed se jette à l’eau
Comme dans tous les Assassin’s Creed, vous devrez également collecter tout un tas d’objets pour débloquer des bonus. Des plumes, des pages d’Almanach de Benjamin Franklin (que vous rencontrez), des parties de chasses en forêt ou encore prendre d’assaut des forteresses remplies de soldats anglais afin de libérer des quartiers ou des régions de la carte du joug des Templiers, votre emploi du temps se remplit très vite.
D’autant que vous pouvez vous lancer dans la navigation et les combats navals. Rapidement, vous possédez votre navire et devez naviguer au large de la côte Est, le tricorne enfoncé sur la tête et le sabre d’abordage à la ceinture. Il faut gérer la voilure en fonction du vent, et utiliser toute votre artillerie afin de couler des navires anglais.
C’est sans doute l’un des aspects du jeu qui nous a le plus séduit. Tirer des bordées de boulets de canon et de mitrailles, éperonner les navires ennemis et entendre le bateau grincé ou votre équipage vous acclamer lorsque vous envoyez plusieurs navires par le fond est véritablement jouissif. Il est bien sûr possible d’améliorer votre navire pour être plus efficace et résistant en mer. Enfin, certaines missions maritimes ou lieux ne sont accessibles qu’à la condition de ramener des objets disséminés dans les villes et régions sauvages à un vieux loup de mer. Voilà de quoi vous occuper pendant quelques heures de plus.
Assassin’s Greed
Si dans les opus précédents, vous retapiez des commerces et des monuments pour gagner de l’argent facilement, dans les Etats-Unis naissants, il faut trimer. Heureusement votre maître Assassin vous a laissé de quoi commencer dans la vie. Vous possédez donc un domaine, sur lequel vous allez devoir faire venir des personnages afin de développer des activités commerciales. Et vous allez devoir y consacrer pas mal de temps. Vous rencontrerez vos artisans, fermiers, aubergistes ou encore prêtres au cours de vos péripéties. Moyennant quelques services rendus, ces forces vives viendront vivre sur vos terres. Plusieurs fois au cours de la partie, vous devez les seconder ou leur trouver des denrées (ou encore les marier) pour qu’ils gagnent en niveau et en savoir-faire.
Ainsi, vous êtes rapidement en mesure de monter des convois marchands, qu’il faudra défendre occasionnellement, en un temps imparti, sous peine de perdre votre cargaison et donc vos profits. Si vous réussissez, vous pourrez proposer des produits aux commerçants de Boston ou New York. Evidemment, en bon entrepreneur, il faudra gérer vos stocks, trouver de nouvelles recettes à confectionner et, surtout, faire un maximum de profits qui vous permettent de vous équiper ou de confectionner des armes pour votre arsenal.
Variété et défauts
De la variété donc, des heures de jeu passionnantes en perspective, avec une offre foisonnante qui vous fait perdre de vue la quête initiale, mais peu importe. Un grand cru donc, pour autant pas exempt de défauts, pour la plupart techniques.
Si le travail sur les textures, les animations, la nature et les personnages est indéniable, il subsiste de nombreux bugs d’affichage et de collisions. Certains personnages cruciaux disparaissent subitement de l’écran alors qu’ils apparaissent clairement sur la carte. Si l’on apprécie de pouvoir aller rapidement d’un point à un autre de la carte grâce au système de voyage rapide, on aurait aimé que les voyages à cheval ne souffrent pas de bugs agaçants. Ainsi, votre plus belle conquête saute des barrières sans le moindre souci, mais une petite margelle de roche lui pose des problèmes existentiels. La course à pied reste en définitive la plus efficace, surtout quand on voit Connor s’élancer d’une pression de la gâchette à l’assaut d’un arbre et de ses branches, d’où il saute et ressaute. C’est là qu’on réalise qu’on ne pouvait pas le faire avant et que c’est dommage.
Globalement, Assassin’s Creed III est un très bon volet de la série. Vivement la fin d’année 2013, pour la suite…
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