L’Autopilot de Tesla est de nouveau mis en cause aux États-Unis, cette fois dans un recours collectif (une « class action ») réunissant des actionnaires du constructeur de voitures électriques. 24 heures avant la journée dédiée aux investisseurs qui a eu lieu mercredi 1er mars, une plainte a été déposée devant un tribunal fédéral californien par l’un des actionnaires de Tesla, Thomas Lamontagne. Ce dernier vise à rassembler près d’un millier d’investisseurs de la firme ayant acquis des actions entre le 19 février 2019 et le 17 février 2023.
Pendant cette période, les caractéristiques de l’Autopilot auraient été survendues, selon la plainte, via « des déclarations matériellement fausses et trompeuses concernant l’activité, les opérations et les perspectives de la société », conduisant à une surévaluation des actions de l’entreprise. Car avec les logiciels de conduite autonome, les véhicules électriques peuvent être amenés à « rouler dangereusement aux intersections, par exemple (…) en ne marquant pas un temps d’arrêt devant un Stop ou à s’engager dans une voie sans avoir respecté les précautions d’usage (…) », peut-on lire dans la plainte.
Des dysfonctionnements de la conduite automatique ont-ils été cachés ?
Or, les investisseurs n’auraient pas eu connaissance de ces dysfonctionnements allégués au moment de l’achat d’actions, acquises « à des prix artificiellement gonflés ». Elon Musk et son équipe auraient donc, selon la plainte, menti sur la sécurité et la fiabilité de la conduite autonome de ses voitures, le texte s’appuyant sur le rappel de 362 758 véhicules Tesla ayant eu lieu mi-février. La décision avait fait baisser le cours de l’action de 5,7 %.
Les technologies de pilotage autonome, soupçonnées d’être une cause possible de multiples accidents mortels, ont « créé un risque sérieux d’accidents et de blessures », précise l’argumentaire de la plainte. Le texte ne chiffre pas le montant des dommages et intérêts demandés.
Une plainte qui s’ajoute aux nombreuses critiques qui visent l’Autopilot
Ce n’est pas la première fois que Tesla et Elon Musk sont attaqués sur le pilotage automatique. Le système « Autopilot » fait d’ailleurs l’objet d’une enquête de l’agence fédérale américaine chargée de la sécurité routière. Mais c’est surtout une vidéo de 2016 qui a cristallisé les critiques à ce sujet. Dans cette dernière, on pouvait voir pendant 4 minutes une Tesla, présentée comme se conduisant tout seule sans la moindre difficulté… alors qu’elle aurait commis des erreurs et fini dans une clôture selon le témoignage en 2022 d’un cadre supérieur de l’entreprise, rapporté par Reuters.
Or, « les promesses de la vidéo concernant une éventuelle fonctionnalité de conduite entièrement autonome et mains libres ne se sont pas encore concrétisées », selon la plainte. Début février, un tribunal a débouté une autre action en justice d’actionnaires de l’entreprise, qui demandaient des dommages et intérêts à Elon Musk. En cause, un de ses tweets de 2019 qui avait fait plonger le cours de Bourse du constructeur et dans lequel il expliquait vouloir retirer Tesla de la Bourse. La saga judiciaire de l’homme le plus riche du monde – un titre qu’il vient de retrouver, selon Bloomberg – est donc loin de s’achever.
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Source : Ars Technica