Terry Gilliam, c’est le réalisateur de “Brazil” ou de “L’Armée des 12 singes” mais aussi un ex-membre des Monty Python. Autant vous dire qu’on trépignait d’impatience à l’idée de rencontrer ce cinéaste américain culte lors d’une conférence de presse pour la sortie le 25 juin prochain de son nouveau film “Zero Theorem”.
01net : Quels sont les liens entre Zero Theorem et Brazil ?
Terry Gilliam : L’idée de départ était de faire une suite à Brazil et de réaliser un film sur le futur. Mais je me rends compte une fois le montage terminé que « Zero Theorem » reflète davantage ma vision du monde que nous connaissons aujourd’hui, tout comme Brazil représentait l’image que je me faisais des années 80. J’ai même eu le sentiment que le futur que je décrivais ne correspondait plus à aujourd’hui mais au passé finalement.
Voir le trailer du film :
Zero Theorem est-il une fable plus optimiste ?
Brazil était plus noir, au sens propre comme au figuré. Pour Zero Theorem, j’ai voulu quelque chose de plus joyeux, vivant et coloré. En vérité, cela n’est pas plus réjouissant. Nous sommes de plus en plus happés par les nouvelles technologies et immergés dans une communication virtuelle. Mais je ne sais pas où nous allons. C’est à chacun de se faire une opinion en voyant le film.
Management, l’autorité toute puissante qui surveille en permanence ses salariés est-il un écho au scandale Prism de la NSA et à l’exploitation des données personnelles que font les sites internet ?
Oui, bien sûr. La surveillance informatique de la société s’est généralisée. Mais il y a là un grand paradoxe. Les gens veulent à tous prix être entendus, connus, vus et vivre leur fameux quart d’heure de célébrité. Ils sont terrifiés à l’idée d’être tous seuls et d’assumer ce qu’ils sont. Alors, ils préfèrent rester tout le temps connectés avec d’autres personnes et avoir l’illusion de communiquer. Aujourd’hui, ce n’est plus « je pense donc je suis » mais « je tweete donc je suis ».
Où avez-vous trouvé vos sources d’inspiration pour l’univers esthétique du film ?
Je n’ai pas eu besoin d’aller chercher bien loin. Toutes les nouvelles technologies existent déjà. Les petites voitures de science-fiction prêtées par Renault, par exemple, sont des Twizy. Un modèle déjà commercialisé que j’ai même retrouvé en bas de chez moi à Londres. Mais comme je suis un ancien dessinateur, j’aime distordre. Alors, j’ai détourné et mélangé les objets.
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