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Tendances 2002 mobilité, sécurité et multimédia

Avec 8 000 exposants répartis dans 27 halls, le CeBIT rassemble l’informatique, les télécoms et le multimédia. La numérisation de l’information et l’explosion des systèmes mobiles tendent à renforcer leurs liens.

Jusque-là, on avait du mal à croire au décollage du GPRS : “Nous ne lancerons le GPRS à grande échelle que lorsque nous disposerons d’écrans couleur “, affirmait-on chez Orange depuis plusieurs mois. Eh bien, ils arrivent ces fameux terminaux dotés d’écrans couleur !Sony, Ericsson, Motorola, Nokia, Samsung, Trium (Mitsubishi), Nec et Toshiba : tous les grands constructeurs présents au CeBIT, du 13 au 20 mars à Hanovre, y sont allés de leur solution (la plupart compatibles Java) et de leur design plus ou moins futuriste.Avec une mise sur le marché des produits à partir d’aujourd’hui jusqu’à la fin du premier semestre. Inversement, Alcatel semble à la traîne, l’activité semblant toujours sur la sellette. Les fabricants de PDA, eux, ne se font pas prier et lancent leurs extensions GPRS et 802.11. (lire également page 14).

Services MMS coquins

Côté services, E-Plus et Vodafone tiennent la vedette. Ce dernier, en partenariat avec Vizzavi, va proposer une palette de services MMS, y compris de rencontres coquines, photos à l’appui. “C’est l’un des principaux débouchés pour lequel nous sommes sûrs que le public est prêt à payer “, relève-t-on chez Vodafone.Autre tendance : la tentation chez certains grands constructeurs (Nokia et Samsung) de développer leurs propres services multimédias. “Notre démarche serait plutôt d’accompagner les opérateurs que de les concurrencer “, relativise un constructeur sans grande conviction.À ce propos, le marché allemand, avec ses six licences UMTS, constitue une véritable curiosité. MobilCom, nullement démonté par ses déboires avec France Télécom (qui détient 28,5 % de ce dernier), assure ?” tout comme Vodafone ?” vouloir ouvrir ses premiers services UMTS, fin 2002, dans vingt-six villes du pays.Nouvel opérateur à surveiller, Quam (dont Telefónica détient 57,2 %) entend privilégier une clientèle plutôt jeune et urbaine avec des tarifs inférieurs à 60 % de ceux de ses concurrents. La méfiance envers l’UMTS est définitivement balayée par Matti Aahuhta, président de Nokia Mobile Phones, pour qui “ceux qui disent que la technologie UMTS n’est pas au point sont ceux qui ne souhaitent plus y aller “.Concernant les réseaux sans fil 802.11a ou Wi-Fi5, l’ART allemande a profité du CeBIT pour délivrer une autorisation spéciale d’émettre dans la bande de fréquences des 5 GHz, réservée à Intel et à Proxim. L’adoption de Wi-Fi5 sur le Vieux Continent passera par le support du standard 802.11h, qui répond aux spécificités européennes.

Arrivée prudente des processeurs 64 bits

Du côté des offres télécoms fixes, les plus grands industriels ne parlent plus que de téléphone sur IP, et font la promotion des applications que l’on retrouve sur les services Web d’opérateurs comme E-Plus. D’ailleurs, la structure des logiciels repose de plus en plus sur celles d’applications Web. L’arrivée, chez Cisco Systems, d’une génération d’applications ouvertes, à mi-chemin des call centers et des messageries unifiées, est non négligeable.En informatique pure, la bataille tant attendue entre les logiciels .Net, de Microsoft, et ceux de Java n’a pas encore lieu. La prudence est de mise ici comme du côté des processeurs 64 bits qui n’arrivent qu’au compte-gouttes ?” sauf chez Sun Microsystems et Compaq, toujours dans l’attente d’une décision de fusion avec HP.Même les serveurs multiprocesseurs ne s’empressent pas d’utiliser les dernières générations de Pentium IV d’Intel. Chez Nec, par exemple, on préfère jouer sur la tolérance de pannes avec Stratus, un “double”biprocesseur Pentium III, qui double en parallèle la même application. Ainsi, si l’une des tâches rencontre un problème, l’autre continue sans rupture de service. Chez Siemens, également, on préfère la sécurité avec des systèmes toujours plus verrouillés et raccordés à des systèmes de stockage de plusieurs téraoctets ?” des volumes que l’on croyait réservés aux mainframes.Concernant les dernières générations de serveurs ou de systèmes de stockage, la présentation sous la forme de racks, des tiroirs facilement accessibles au sein d’armoires issues des technologies télécoms, se généralise. Les univers informatiques et télécoms se retrouvent au sein des mêmes structures : il devient difficile de faire une différence entre un serveur, un routeur, un système de stockage ou un PABX-IP.

L’Europe, en avance sur l’Amérique dans la biométrie

Parmi les dernières évolutions consécutives à l’avènement des grands systèmes de stockage, plusieurs constructeurs de photocopieurs proposent des systèmes de gestion de plusieurs millions de pages organisés autour de leurs produits. Le simple photocopieur occupe désormais le centre du dispositif de production et de gestion documentaire de l’entreprise.Ainsi, la branche Business Solutions du groupe Canon annonce sa stratégie de business intelligence, fondée sur sept solutions diversifiées, mais associant toutes des combinaisons de services, de matériels et de logiciels adaptées à la gestion de documents (mode d’impression, maîtrise des coûts, stockage des informations, etc.) et aux besoins de communication en réseau des entreprises.Canon s’appuie également sur des partenariats avec Microsoft et HP. Dans le même ordre d’idées, l’eCabinet, de Ricoh, est une solution de stockage grande capacité en réseau (NAS) sur DVD-Ram qui sauvegarde, gère et distribue les documents papier et numériques nécessaires au fonctionnement de l’entreprise. Deux modèles, gérant 125 ou 255 DVD-Ram (587 Go ou 1,2 To de capacité totale), sont disponibles avec un logiciel de reconnaissance optique de caractères (OCR) et une navigation de type Internet pour rechercher les documents.Enfin, la sécurité aura offert, au salon, bon nombre de solutions traitant de la biométrie, des cartes à microprocesseurs et des PKI. L’arrivée en masse des cartes et terminaux à la norme EMV est toujours prévue pour mai 2003.La tendance de cette édition 2002 confirme le mariage consommé de la carte à puce et de l’identification personnelle. La biométrie prend le pas ; la preuve en est l’accord entre l’allemand Utimaco Safeware et le finlandais Miotec, qui s’appuie sur la technologie d’empreintes digitales du suédois Precise Biometrics. Un domaine de la sécurité où l’Europe n’a pas grand-chose à apprendre de l’Amérique…

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La rédaction