- Ecrans plats : les performances que l’on nous cache
- La luminance, un paramètre souvent exagéré
- Le contraste ou l’art de brouiller les pistes
- Temps de réponse : la standardisation enfin en marche ?
- Quid de la définition et de l’angle de vue ?
Longtemps catalogué comme la caractéristique la plus trompeuse, le temps de réponse est en passe de devenir un paramètre auquel on pourra bientôt se fier grâce à l’impulsion des fabricants d’afficheurs et des comités
de standardisation de mesure pour améliorer les choses. Il faut dire que la situation devenait intolérable, au point que les fiches de caractéristiques des LCD pouvaient laisser croire, si l’on n’y prenait garde, qu’ils étaient
devenus quasiment aussi rapides que les CRT.Or, les LCD ont encore du chemin à parcourir pour rivaliser avec les tubes malgré les indéniables progrès réalisés ces dernières années. Le problème résidait dans le fait que les producteurs de LCD indiquaient un temps de réponse
qui ne traduisait pas réellement la capacité d’un afficheur à restituer des images en mouvement.Défini comme le temps mis par un pixel pour passer de son niveau noir à son niveau blanc puis pour repasser au noir (règle des 10 %-90 % de la courbe de commutation), le temps de réponse tel que le spécifie le protocole de
la Vesa, aujourd’hui dépassé, traduit tout au plus l’aptitude de l’écran à faire défiler du texte sur un bandeau blanc. Pour la vidéo, il est plus opportun de considérer le temps de réponse entre niveaux de gris,
c’est-à-dire entre deux teintes différentes. Ce point est crucial pour reproduire de manière satisfaisante non seulement des jeux mais aussi des films mettant en mouvement des visages, des paysages ou des ombres.Ce paramètre est d’autant plus indiqué que l’écran le plus rapide pour passer du noir au blanc ne l’est pas forcément pour transiter d’une teinte grise à une autre. Sans compter qu’une transition
de gris à gris est souvent beaucoup plus lente qu’une commutation entre les deux niveaux extrêmes (jusqu’à quatre fois). Cela est lié au fait qu’une transition intermédiaire implique une tension de commutation plus faible que
celle permettant de passer du noir au blanc, ce qui va de pair avec une durée de commutation allongée.C’est donc tout naturellement que les fabricants ont quasiment tous opté pour un temps de réponse gris à gris il y a quelques années. Mais ce paramètre reste à prendre avec des pincettes. Car, en l’absence de standard
de mesure (la Vesa y travaille toutefois), chacun peut à loisir choisir la méthode de son choix pour sa détermination. La plupart du temps, aucune indication n’est donnée quant à la transition adoptée pour la mesure.
D’autres standards à l’étude
Le doute est donc légitime car une transition d’un gris foncé vers un gris clair donnera un résultat différent du passage d’un gris ‘ moyen ‘ à un autre gris
‘ moyen ‘ très proche. Beaucoup de fabricants fournissent une valeur moyenne, ce qui donne tout de même une idée du temps de réponse réel de l’afficheur, mais certains n’hésitent pas à communiquer une
valeur minimale dans le but d’embellir la fiche de caractéristiques. Bien évidemment, l’idéal serait une cartographie complète des temps de réponse de toutes les transitions possibles car les disparités peuvent parfois surprendre, mais
cette pratique n’est pas courante, à l’exception de certains laboratoires de mesure indépendants.Plus récemment, la Vesa a introduit la notion de temps de réponse vidéo ou MPRT (Motion Picture Response Time), un paramètre censé qualifier au mieux la réelle aptitude d’un écran à afficher avec netteté
de la vidéo. De plus en plus employé par les fabricants, le MPRT permet une comparaison plus objective entre les technologies.Un MPRT de 10 ms, valeur obtenue par la plupart des écrans plasma, est considéré comme très satisfaisant. En général, les LCD disposent d’un MPRT supérieur à 10 ms alors que celui des CRT est d’environ
4 ms. A noter que d’autres méthodes de mesure du temps de réponse des afficheurs sont également à l’étude.
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