A ceux qui auraient raté le premier épisode rappelons rapidement que Hooligans est un jeu de stratégie en temps réel qui met le joueur à la tête d’une horde de ” hooligans ” (d’où le titre), avec pour mission de devenir la bande la plus connue et la plus respectée d’Europe. Au programme, donc, bière, drogue, volées d’injures et battes de baseball… Bref, toutes ces petits choses sans lesquelles la jeunesse actuelle est incapable de s’amuser, et qui rendent certains matches de foot si sympathiques.Il y a un an et demi, donc, la presse toute entière s’était insurgée contre ce jeu, lors de sa première présentation au public, à l’ECTS de Londres. Aujourd’hui, alors que le jeu est terminé et qu’il a atteint les linéaires, il fait de nouveau l’objet de critiques au moins aussi violentes que les bastons qu’il met en scène.Mettons les choses au point tout de suite : je ne conteste pas ces critiques. Chacun a le droit de penser ce qu’il veut, et je comprends qu’envoyer des gars plein de bière tabasser des gars pleins d’herbe, cela puisse faire se dresser les cheveux sur la tête de certains. Cela dit, je ne suis pas convaincu que certains jeux soient politiquement plus corrects. Mais bon, passons..Mais ce qui m’irrite le plus, c’est que, ayant eu l’occasion de jouer à Storm over Europe, je peux affirmer que c’est un sacré bon jeu. Tous les ingrédients qu’un joueur attend de ce type de jeu sont là, de la gestion des personnages à celle des ressources, en passant par les missions à accomplir et les secrets à découvrir. Le graphisme est particulièrement réussi et l’ambiance générale ” scotchera ” le joueur devant son écran pour un bon bout de temps. Bref, ce jeu vaut bien, dans le même genre, un Gangters ou un Mafia et il ne mérite pas qu’on le cloue ainsi au pilori.Mais bon, que les défenseurs du droit et de l’ordre moral se rassurent : Storm over Europe n’est encore disponible qu’en Hollande et en Belgique ?” deux pays où il figure tout de même au top des ventes. En attendant qu’il arrive, peut-être, un jour, en France, il pose une question essentielle pour l’avenir du jeu vidéo : peut-on s’amuser de tout ? Ce à quoi jai bien envie de répondre, citant en cela Pierre Desproges : “Oui, mais pas avec tout le monde.”* Chef de la rubrique Jeux à Micro Hebdo.
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