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Témoignage: les abonnés ADSL constatent une meilleure qualité mais restent sceptiques sur le dégroupage

Des changements de matériels et l’élévation de la bande passante allouée ont réduits les problèmes de temps de réponse, de débit et de stabilité de connexion.

Nette amélioration des services ADSL, constate l’Association des surfeurs lésés, groupement d’utilisateurs mécontents. “Le nombre de plaintes est en baisse, indique Jean-Luc Dupont, vice-président et cofondateur de l’Association, même s’il reste des zones à problèmes.”Comme à Rueil-Malmaison, où le temps de réponse du serveur d’un fournisseur d’accès internet (“ping”) atteint 600 ms, les débits descendent à 80 Kbit/s au lieu des 512 annoncés pour Netissimo 1, et les interruptions de service sont fréquentes. “La technologie ADSL en elle-même est à l’origine de moins de 1 % des problèmes. De plus, France Télécom limite la distance entre l’abonné et le central à 300 m, alors que la norme autorise jusqu’à 5 km.” Ce sont notamment les serveurs d’accès large bande (matériels Alcatel) qui sont à blâmer : prévus pour gérer jusqu’à 8 000 clients, leurs performances s’écroulent à partir de 4 000 connections. “Ne relier que 2 000 à 3 000 abonnés par matériel n’a pas changé grand-chose. Les réelles améliorations sont apparues quand France Télécom a remplacé les installations Alcatel par des matériels Redback.”Ce que l’opérateur fait progressivement. “Le ping à mon fournisseur est maintenant inférieur à 70 ms, contre 200 à 1 500 auparavant”, indique Jean-Luc Dupont. Les faibles débits venaient aussi d’une insuffisance de bande passante entre France Télécom et les fournisseurs d’accès internet. Là aussi, ça va mieux. Les préconisations de l’opérateur national sont passées de 3,6 Kbit/s par utilisateur au début des services ADSL, à 34 Kbit/s.

Pessimisme quant aux services

utre problème constaté : les déconnexions programmées ou intempestives. Les premières sont imposées par l’utilisation des matériels Alcatel, “qui créent des connexions fantômes qu’il faut “tuer”, d’où une déconnexion programmée toutes les 24 heures”. Les secondes seraient dues aux modems ADSL chez l’abonné (matériels Alcatel). “France Télécom a aussi validé ceux du constructeur ECI, qui fonctionnent bien mais utilisent une technologie propriétaire.”uant à l’influence positive du dégroupage sur les services ADSL, Jean-Luc Dupont reste sceptique : “Nous pensions que l’arrivée de la concurrence pousserait la qualité des services.” Mais les espoirs ont fait place au pessimisme depuis que France Télécom a indiqué les conditions d’accès à ses lignes. “Le ticket d’entrée chez France Télécom est hors de prix.” Tout semble fait pour calmer les ardeurs de la concurrence : “France Télécom impose un type de fibre optique très chère et dont la technologie date des années quatre-vingt. Il limite les services-pas de vidéo, par exemple. Support technique par boîte vocale, transmission de contrats par papier, il n’y a aucun échange électronique entre les nouveaux entrants et France Télécom.” Certains opérateurs qu’a rencontrés Jean-Luc Dupont ne prévoient pas de lancer leurs services avant 2002 “et tous attendent que les autres démarrent, pour voir ce qui va se passer…”.

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Annabelle Bouard