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Télévision numérique : Netgem espère rebondir

Rien ne va plus pour Netgem avec un chiffre d’affaires en chute libre et un cours de son action au plus bas. Le petit spécialiste français de la télévision interactive ne désespère pas toutefois de trouver un allié industriel… ou un repreneur.

Netgem reconnaît que le marché de la télévision interactive analogique est décevant, mais assure disposer d’ores et déjà d’une solution en vue de l’arrivée du numérique terrestre. “Nous prévoyons les premiers revenus en numérique au premier semestre 2002”, affirme le PDG de l’éditeur de logiciels, Joseph HaddadEn attendant le développement de cette nouvelle technologie, Netgem ?” dont les logiciels permettent l’accès à Internet et à des services interactifs ?” comptait sur les solutions analogiques d’accès au Net pour générer des ressources.Mais, au premier semestre, son chiffre d’affaires a chuté à 11,5 millions d’euros contre 43,1 millions un an plus tôt. “La vache à lait s’est tarie un peu plus vite que prévu”, a déclaré Joseph Haddad, tout en précisant que les comptes des six premiers mois de l’exercice 2001 seraient négatifs après un bénéfice net de 3,1 millions d’euros pour la même période l’an dernier.

Le PDG exclut de licencier une partie des 145 salariés

Il s’est refusé à fournir des prévisions sur l’exercice. Il a exclu de licencier une partie des 145 salariés de la société, en soulignant qu’il disposait d’une trésorerie de 56 millions d’euros ?”au niveau du montant levé lors de l’introduction en Bourse en avril 2000 grâce au cash flow généré ?” et que les logiciels de télévision interactive numérique ne nécessitaient pas de nouveaux frais de recherche et de développement (R&D).Joseph Haddad a estimé que le titre devait être valorisé sur les perspectives du numérique. Il a touché mercredi un plus bas historique à 2,01 euros sur le Nouveau Marché de la Bourse de Paris, contre un cours d’introduction de 17,5 euros et il perdait 17,71 % à 2,23 euros à la fin de la séance.

“Nous avons réussi à nous positionner sur le marché le plus porteur des dix prochaines années”, a-t-il assuré.Il a expliqué que son seul véritable concurrent était Microsoft, qui a noué l’an dernier une alliance stratégique dans ce domaine avec Thomson Multimedia, quatrième groupe mondial d’électronique grand public. “Microsoft est un concurrent formidable. La question qu’on peut se poser est la suivante : est-il raisonnable que le marché de la télévision soit monopolistiquement contrôlé comme l’a été le marché du PC [ordinateur personnel] par un géant américain ?”

Le marché de la télévision numérique est une opportunité unique

Joseph Haddad n’a pas exclu de suivre l’exemple de Microsoft-TMM en soulignant que les autres fabricants d’équipements devraient chercher des solutions alternatives. “Nous saurons exploiter toutes les opportunités. Le nombre de fournisseurs de technologie est de toutes façons inférieur à celui des industriels équipementiers””, a ajouté le président.Prié de dire si cela signifiait la fin de l’indépendance pour son entreprise, il a répondu : “Si, à un moment ou à un autre, je considère que la création de valeur pour l’actionnaire consiste à s’allier à un industriel, je le ferai. ” Pour lui, le marché de la télévision numérique est une opportunité unique, car l’extension du signal analogique est d’ores et déjà programmé pour 2010 dans les pays de l’Union européenne. Il a estimé à environ 140 millions le nombre de téléviseurs qui devront être ” convertis ” à la technologie numérique sur les cinq principaux marchés de la zone (Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie et Espagne).Netgem fournit déjà des solutions de télévision interactive ?” mais en mode analogique ?” à ONdigital, rebaptisé récemment ITV Digital, qui comptait 1,135 million d’abonnés fin juin. Mais ONdigital, comme le fournisseur d’accès italien Freedomland, ont réduit leurs commandes au début 2001.En France, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a annoncé le lancement d’un processus en vue de la diffusion de 33 canaux de télévision numérique terrestre (TNT) fin 2002. “Nous savons qu’un consommateur pourra, fin 2002, entrer dans une boutique et acheté une NetBox TNT pour environ 200 euros et la brancher sur la prise de téléphone et la prise péritel, pour accéder à des services sans abonnement”, explique Joseph Haddad.

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La rédaction