Le marché de la téléphonie mobile se porte bien. Il a ‘ surpassé les prévisions les plus optimistes ‘, selon les chiffres publiés par le cabinet d’analyses Gartner. Sur l’année 2004,
674 millions de portables ont été vendus dans le monde. Soit une hausse de 30 % par rapport aux ventes de l’année précédente.Cette croissance ne profite guère aux équipementiers français, qui n’arrivent pas à rejoindre leurs concurrents internationaux. Avec environ 5 millions d’unités vendues, Alcatel est le quatorzième constructeur mondial. Quant
à Sagem, il occupe la huitième place du classement avec 14,5 millions de mobiles vendus.En comparaison, Nokia, le premier équipementier, a écoulé plus de 207 millions de mobiles l’année passée. Il s’arroge ainsi 30,4 % de parts de marché, devant l’américain Motorola (15,4 %), et le
coréen Samsung (12,6 %).Les équipementiers français peinent à gagner des parts de marché au niveau mondial. ‘ Il y a une raison historique à ceci. Alcatel comme Sagem se sont longtemps concentrés sur leur marché domestique. Alcatel a, par la
suite, signé des partenariats en Asie et Amérique du Sud, mais les montants en jeu n’étaient pas significatifs. Sagem a mieux réussi son internationalisation. Le constructeur vient de finaliser un contrat avec Vodafone en Grande-Bretagne. Il
est également présent en Europe de l’Est, en Amérique du Sud et en Asie ‘, avance Carolina Milanesi, analyste chez Gartner.
En Europe, Sagem fait mieux qu’Alcatel
D’après les chiffres du cabinet d’études, Alcatel est en perte de vitesse sur le marché européen. A la 7e place en 2003, la société de Serge Tchuruk est sortie du Top 10 en 2004. ‘ Ses
ventes s’érodent. Il a toujours eu un temps de retard, tant sur le design de ses appareils que sur la technologie : les écrans couleurs ou encore les appareils photos ont vu le jour chez Alcatel bien plus tard que chez nombre de ses
concurrents. Nous sommes assez pessimistes dans la mesure où il n’a pas annoncé de nouveautés pour le prochain Cebit ‘, développe Carolina Milanesi.En revanche, Sagem affiche de solides résultats en Europe de l’Ouest et il occupait en 2004 le sixième rang des équipementiers sur le marché européen.En 2005, la concurrence restera féroce, mais ouvrira quelques fenêtres de tir. Aux Etats-Unis, les opérateurs font pression afin de faire baisser le prix des mobiles sous la barre des 50 dollars. Motorola s’est engagé dans
la bataille. Il a annoncé la commercialisation d’un téléphone à moins de 40 dollars d’ici à la fin de l’année. ‘ Sagem et en particulier Alcatel pourraient avoir une carte à jouer sur le secteur des mobiles à
bas prix. Leurs résultats sont trop loin éloignés de ceux de Samsung ou de LG pour les concurrencer sur le marché des portables milieu de gamme ‘, estime Carolina Milanesi.
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