Passer au contenu

Téléphones jetables et ordis basiques pour voyager aux États-Unis : Bruxelles soupçonne Washington d’espionnage

S’il fallait une nouvelle preuve du coup de froid des relations entre l’Union européenne et les États-Unis, en voici une : Bruxelles a recommandé à ses diplomates et aux hauts fonctionnaires en déplacement à Washington de n’utiliser durant leurs voyages que des téléphones jetables et des ordinateurs portables basiques. Une mesure habituellement réservée à la Chine ou à l’Ukraine, pour limiter les risques de surveillance…

De retour à la Maison Blanche, Donald Trump a exacerbé les tensions avec les alliés des États-Unis, en particulier avec l’Union européenne accusée d’« entuber » l’oncle Sam, guerre commerciale à la clé. La politique sécuritaire du président américain pose également de sérieux problèmes aux visiteurs venus du vieux continent.

L’alliance transatlantique au plus bas

Un cas a fait la une de l’actualité récemment : après un contrôle aléatoire dans un aéroport américain, un chercheur du CNRS a été refoulé du pays suite à la fouille de ses smartphone et ordinateur. Sa faute ? Des messages exprimant une « opinion personnelle » négative sur la politique américaine vis à vis du secteur de la recherche, durement touchée par les coupes budgétaires. Donald Trump se réclame pourtant de la liberté d’expression totale… mais pas contre lui, manifestement.

Pour éviter ce genre de problème à l’arrivée aux États-Unis, la Commission européenne a donné pour consigne à plusieurs hauts fonctionnaires et commissaires partis assister à des réunions au sommet à Washington de ne voyager qu’avec des équipements informatiques rudimentaires. Exit les appareils personnels ou professionnels, Bruxelles recommande des téléphones jetables et des ordinateurs portables basiques.

Selon les sources du Financial Times, les responsables concernés doivent éviter d’emporter leur matériel habituel afin de limiter les risques de surveillance électronique. La recommandation prévoit aussi d’éteindre les téléphones à la frontière et de les glisser dans des pochettes anti-espionnage s’ils doivent être laissés sans surveillance. Il s’agit d’un protocole déjà mis en place pour les déplacements en Chine ou en Ukraine (où les communications pourrait tomber entre les mains de la Russie).

Un responsable de l’exécutif européen confie : « Ils craignent que les États-Unis pénètrent les systèmes de la Commission », ce qui dénote du niveau de méfiance entre les deux côtés de l’Atlantique. Ambiance… À Bruxelles, on confirme simplement que les consignes de sécurité ont été mises à jour sans dévoiler les détails. « L’alliance transatlantique est terminée », ajoute cependant un autre responsable européen.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Source : FT