Comment se faire une place dans l’espace européen face à SES Astra et Eutelsat ? Dominique Thébault, président-directeur général de Stellat, n’a pas d’états d’âme face à ce défi : “Notre apparente faiblesse fait aussi notre force, car nous ne pratiquerons pas le même niveau de prix que les positions satellitaires de référence, ce qui devrait rendre nos offres de services particulièrement attractives.” Conçu par les équipes des programmes Télécom 1/2, et lancé à la mi-juin, Stellat bénéficie d’un design qui répond aux besoins à la fois des télécommunications spatiales et des nouveaux services multimédias.“Sur nos 35 répéteurs en bande Ku (de 10 à 12 GHz), 15 sont destinés à l’accès à Internet, 10 aux autres services IP et les 10 derniers à la distribution de canaux de télévision numérique mais aussi analogique “, prévoit Robin Eliade, directeur commercial et marketing de Stellat, en pointant les sept cent mille foyers européens et nord-africains qui reçoivent toujours, via Télécom 2C, un minibouquet de chaînes françaises. “La migration vers le numérique sera progressive, explique-t-il, et nous l’accompagnerons avec la TNT, dont nous comptons acheminer les signaux vers les émetteurs terrestres.”
Un modèle idéalisé
Pour autant, la télédiffusion n’est pas le principal cheval de bataille de Stellat. Le satellite couvre l’Europe, le Moyen-Orient, les marches de l’Asie et l’Afrique du Nord, mais dispose surtout de six faisceaux (dont un mobile) dédiés aux liaisons montantes. “Nous avons un facteur de mérite élevé [G/T, rapport du gain sur la température de bruit, NDLR] qui autorise des débits montants de 256 kbit/s et plus, sur des stations dotées d’antenne de 1 m de diamètre, explique Robin Eliade. Cette performance doit permettre à nos clients ISP de se positionner sur le marché de l’ADSL par satellite avec des offres compétitives associant accès hauts débits, contenus “poussés” et stockés sur disque dur et diffusion en Streaming. La cible est prioritairement l’entreprise (avec des terminaux bidirectionnels vendus 2 000 ou 3 000 ?), mais le grand public sera aussi en ligne de mire, dès que le prix tombera sous 50 ?.”Pour se démarquer des offres filaires, Stellat idéalise un modèle qui verrait s’associer fournisseurs d’accès et éditeurs de contenus autour de bouquets multimédias TV et IP à thématiques professionnelles. Mais, pour être réaliste, ce scénario a besoin d’acteurs à la fois locataire de bande passante, assembleur de contenus et agent commercial. “Ce n’est pas à nous de jouer ce rôle “, soutient Dominique Thébault, qui refuse aussi de prescrire une quelconque technologie, même s’il soutient le DVB-RCS, la norme européenne du multimédia bidirectionnel par satellite. Reste à trouver, d’ici à septembre, un ou des fournisseurs de services capables de relever ce défi dans un contexte peu favorable.
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