La Conférence mondiale sur les télécommunications internationales, qui se tient à Dubaï à partir de ce lundi 3 décembre, va être le théâtre d’un affrontement entre les opérateurs européens et les géants américains du Net.
Au cœur des débats se trouve la remise à plat d’un texte mis au point en 1988, concernant le règlement des télécommunications internationales. Ce traité est devenu obsolète depuis la généralisation de la concurrence et l’explosion du trafic sur Internet, réseau mondial non contrôlé par les ex-monopoles d’Etat.
Pour les acteurs du Net, et même pour les opérateurs télécoms américains, les règles en vigueur ont l’avantage de ne concerner que les grands principes, sans approche restrictive. Les géants américains du contenu, Google en tête, pourfendent à l’avance tous ceux qui chercheraient à établir des structures, des contrôles ou des limitations sur le Net. Soutenus par le gouvernement américain, ils défendent l’accès libre aux réseaux de télécoms des opérateurs.
Les opérateurs européens veulent faire payer les géants du Web
Les opérateurs européens « historiques » ne l’entendent pas de cette oreille. Ils voient leur valorisation boursière stagner, voire baisser, et accusent les acteurs américains du Net de capter la valeur sur leur dos, à l’heure où il leur faut parallèlement engager de lourds investissements dans la fibre optique pour relier leurs abonnés.
Les opérateurs français au sein de la Fédération française des télécommunications ont récemment appelé à « l’équilibre des conditions de concurrence et de négociations entre les opérateurs et les acteurs Internet qui ne suivent pas les mêmes règles du jeu et ne créent pas d’emplois en France, alors que les acteurs télécoms [en] créent, investissent et veulent continuer à le faire pour autant qu’on les laisse faire ». Ce débat, qui oppose deux conceptions de la régulation du Net, ne fait que commencer…
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