Le procès de Vincent Valade, fondateur du site de téléchargement illégal eMule Paradise qui répertoriait des liens permettant aux internautes de télécharger illégalement films et séries, devait se tenir en janvier 2011, mais il avait été remis sine die. Il s’est finalement ouvert ce 9 février 2015 à Paris, face aux avocats de professionnels du cinéma, qui demandent huit millions d’euros.
Vincent Valade, 29 ans, est poursuivi aux côtés de cinq autres prévenus pour avoir permis le téléchargement de 7.113 films en 2005 et 2006, qui avec plus de 300.000 visiteurs par jour était alors un acteur majeur du téléchargement illégal. Parmi les films mis à disposition du public, dont certains n’étaient même pas sortis en salle à l’époque, ou alors depuis peu, figuraient Camping, Les Choristes, Ghost Rider ou encore Pirate des Caraïbes II.
Les enquêteurs ont évalué à 418 000 euros les revenus engrangés par le jeune homme grâce à la publicité et au lien qu’il avait créé sur eMule et un site pornographique payant, qui lui a rapporté 160 000 à 170 000 euros.
Un site communautaire et familial
A la barre, Vincent Valade a expliqué qu’il n’avait pas eu « conscience des conséquences ». Il a aussi fait valoir qu’il n’a pas hébergé les fichiers mais, tel un « annuaire », répertorié les liens qui permettaient d’y accéder, « je ne faisais qu’informer, je suis juste un relayeur ». Il a insisté sur l’esprit « communautaire » de son site et son côté familial sur le forum.
Vincent Valade encourt trois ans de prison et 300 000 euros d’amende, selon son avocat Jean-Philippe Hugot. Parallèlement à la procédure pénale, le fisc lui réclame 400 000 à 500 000 euros. Parmi les parties civiles figurent des producteurs et distributeurs de films, qui réclament huit millions d’euros de dommages et intérêts aux prévenus.
A lire aussi :
Publicitaires et Hadopi unis pour tuer les sites pirates, paru le 14/1/2015
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.