La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a estimé vendredi qu’il y avait une “disproportion entre les moyens énormes de la Hadopi et le résultat concret”, au lendemain de la première condamnation d’un internaute pour téléchargement illégal.
« Hadopi coûte 11 millions d’euros par an, plusieurs dizaines de personnes y travaillent. Ce que je constate, c’est que la décision qui a été prise hier à Belfort, c’est 150 euros de condamnation, et c’est une première, et qu’il y a à peine 30 dossiers transmis au juge », a observé la ministre.
« Il y a peut-être une légère disproportion entre les moyens énormes qui ont été déployés pour Hadopi, tout le débat qu’a présidé à la constitution de cette autorité, et le résultat concret », a-t-elle fait valoir.
Jeudi, le tribunal de police de Belfort avait condamné un homme de 39 ans à 150 euros d’amende pour avoir téléchargé illégalement de la musique, devenant ainsi le premier internaute connu sanctionné pour une infraction à la loi controversée Hadopi.
Il a été condamné parce que sa ligne a été utilisée pour télécharger quelques morceaux de la chanteuse Rihanna, via le site Utorrents, alors qu’il avait déjà fait l’objet de plusieurs avertissements. « La solution, c’est l’offre légale, par abonnement, avec un choix large, des catalogues variés. Or, là-dessus, Hadopi n’a pas fait son travail, n’a pas rempli sa mission, c’est-à-dire contribuer au développement de l’offre légale », a insisté Mme Filippetti.
Interrogée sur la nécessité de revoir la loi, la ministre a répondu que c’était « prévu dans le cadre de la mission Lescure ». Le gouvernement a chargé Pierre Lescure, ancien PDG de Canal+ et directeur du Théâtre Marigny, d’une mission de concertation sur la culture face aux enjeux du numérique, pour notamment réfléchir à l’avenir d’Hadopi.
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