Première action de ce groupement : une lettre ouverte que Jean-Louis Constanza, directeur général de Tele2, a adressée au nom du collectif à Michel Bon, président de France Télécom. “Les Français, y est-il écrit, veulent plus de concurrence dans le téléphone fixe. Ils savent qu’un minimum de concurrence est indispensable pour que les prix baissent et que les opérateurs innovent. Sans cette concurrence, les prix restent élevés, l’innovation est lente et la demande stagne.”L’élan ne viendra que du dégroupage. Mais celui-ci est bloqué par les prix de location trop élevés que France Télécom demande à ses concurrents. Ils ne leur laissent que cette alternative sans issue : “vendre à lourdes pertes et donc mourir vite, ou bien vendre trop cher et donc ne pas exister “.L’opérateur public aurait-il peur de la concurrence ? Jean-Louis Constanza se refuse à le croire. “France Télécom a décuplé sa taille et sa puissance en sortant de la logique du monopole, écrit-il à Michel Bon. N’ayez pas peur ! Trouvons une solution acceptable pour tous. Vous serez les premiers à gagner d’une accélération du marché. Vous pouvez certes perdre une part du marché français, mais simultanément vous gagnerez des marchés considérablement plus importants en Europe, parce que vous aurez eu l’audace, parmi les opérateurs historiques, de tirer les premiers. Ensemble, en nous faisant sainement concurrence, travaillons au développement de marchés essentiels pour la croissance de la France et de l’Europe.”Le collectif LibreADSL s’est doté d’un site Web, où chacun pourra cosigner la lettre ouverte et déposer son commentaire. Les webmasters pourront y télécharger une bannière dynamique à installer sur leurs propres sites :“Marre de payer cher pour surfer au ralenti ! ? Ensemble libérons l’ADSL. Rejoignez les signataires de la pétition LibreADSL”.
Le prix de gros supérieur au prix de détail
Le collectif, enfin, y précise quelques données chiffrées : “France Télécom facture l’entrée dans ses centraux plusieurs millions de francs et met plusieurs mois à laisser les opérateurs s’y installer. Son prix de gros de location de la ligne dégroupée (95 F ht par mois) est supérieur de 37 % au prix de détail payé par le particulier (69 F ht par mois). France Télécom facture 700 F ht l’installation du dégroupage par ligne, alors qu’il s’agit seulement de déplacer l’extrémité de la ligne téléphonique dans son central, ce qu’il facture 175 F ht à ses propres clients résidentiels lorsqu’ils déménagent !A toutes ces redevances, s’ajoutent, pour les opérateurs, les coûts du modem, du DSLam, de leur propre réseau et leurs frais commerciaux, tel que le service après-vente. Au total, ils n’arrivent pas à faire des offres compétitives pour les clients résidentiels. Et cela ni pour l’ADSL ni pour le téléphone. Il n’y a d’espoir de rentabilité que dans les zones très denses et pour des clients professionnels. Les concurrents de France Télécom vont équiper moins d’une centaine de sites (sur 12 000) et seulement en région parisienne et quelques grandes villes.”Le collectif LibreADSL a été fondé par quatre opérateurs (Tele2 France, Kaptech, LDcom et Worldcom), un portail généraliste (Everyday.com, du groupe Tele2), deux distributeurs de jeux en ligne (Distrigame.com et Netloteries.com), deux associations (Adim, Ass. des internautes médiateurs ; et Siotel, Syndicat international des opérateurs en télécommunications) et un constructeur de modems ADSL (Kortex) (www.libreadsl.org).
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