Le président exécutif de Google, Eric Schmidt, qui est reçu lundi 29 octobre à Paris par les plus hautes autorités de l’Etat, aura fort à faire pour déminer le terrain. Il fera face à des pouvoirs publics soucieux de soutenir les éditeurs de presse français, mais aussi européens, tous déterminés à faire payer le moteur de recherche américain pour le référencement d’articles dans Google Actualités.
Pour la présidente de l’Association de la presse d’information politique et générale, Nathalie Collin, « chaque visiteur rapporte entre 40 et 50 euros par an à Google », a-t-elle déclaré au Journal du Dimanche, en demandant que « l’Etat monte en première ligne et joue son rôle de régulateur, comme il le fait avec le marché des télécoms ».
Eric Schmidt sera reçu par par la ministre de la Culture et de la communication, Aurélie Filippetti, réputée favorable à la demande des éditeurs, et rencontrera à l’Elysée François Hollande, qu’on dit aussi favorable à une taxe, accompagné de Fleur Pellerin.
Fleur Pellerin, tentée par une négociation de trois mois
La ministre déléguée à l’Economie numérique préférerait, toutefois, un accord de gré à gré entre les organisations représentatives des éditeurs de presse et Google. En voyage aux Etats-Unis la semaine derniière, Fleur Pellerin aurait déclaré : « Ce que je vais suggérer à Google et à la presse est de commencer la négociation (…) pour peut-être trois mois, et d’essayer de trouver un accord sur la base d’une négociation, a-t-elle déclaré, notant que, les deux parties tirent avantage du trafic croisé ».
Les éditeurs sont divisés, néanmoins, sur ce dossier. Pour le syndicat de la presse en ligne (Spiil) qui regroupe les sites d’information sur Internet, tels Mediapart, Atlantico, Slate ou Rue89, une telle taxe « renforcerait l’hégémonie de Google ». « La presse est déjà totalement dépendante de Google au niveau de l’audience, si à cela on ajoute une dépendance économique, Google pourra décider de tout », estime le président du Spiil Maurice Botbol.
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