Lancé en septembre 2005,
Netvibes, le service de pages d’accueil personnalisables imaginé par le Français Tariq Krim est devenu une icône du Web 2.0. A quelques jours du lancement officiel de Ginger, la dernière
évolution de la plate-forme, le co-fondateur de Netvibes revient (1) sur les principales nouveautés du service et évoque ses perspectives de monétisation au travers d’une nouvelle économie Internet, celle des widgets. Ces petits modules qui
fleurissent sur les bureaux de nos ordinateurs, ou qui, comme sur Netvibes, nous renseignent en temps réel sur les dernières infos de notre vie numérique.01net. : Qu’est ce que Ginger ?
Tariq Krim : Ginger, c’est la nouvelle version de Netvibes. C’est un méta-réseau social, une interface totalement inédite ?” nous avons complétement réécrit le code de la plate-forme ?” qui
va permettre aux utilisateurs, de manière beaucoup plus poussée qu’avec la version actuelle de Netvibes, de gérer sur une seule et même page toute leur vie numérique. C’est-à-dire de surveiller en temps réel ses e-mails, son Facebook, tout ce qui se
passe sur les réseaux sociaux, mais aussi l’activité en ligne de ses amis. Nous avons désormais 110 000 widgets référencés en catalogue. En fait l’idée c’est que l’on n’a plus besoin de sortir de Netvibes pour aller chercher du contenu.Quelles sont les autres nouveautés marquantes de cette évolution ?
On peut désormais archiver des widgets, c’est-à-dire qu’on va pouvoir nettoyer enfin sa page. Avant, si l’on voulait changer quelque chose, on devait détruire un module. Dorénavant on peut classer ses widgets, les archiver et les
restaurer au moment voulu. Autre point important, on peut maintenant créer sa propre page publique, ce que les fans de Netvibes appellent un ‘ univers ‘. Elle est directement accessible par l’adresse Netvibes/le nom de la
page. C’est l’espace où on pourra mettre l’ensemble de sa production en ligne ?” par exemple une galerie photo sur Flickr, des blogs favoris, un top de mes vidéos sur Dailymotion ?” je peux mettre tout ça sur ma page et dire à
mes amis d’aller y jeter un coup d’?”il pour découvrir les dernières évolutions de ma vie numérique. Dans une même logique, on peut aussi retrouver et identifier parmi ses amis lesquels sont déjà sur Netvibes, grâce à leur compte GMail ou leur
compte Facebook.Comment les utilisateurs de Netvibes peuvent ils communiquer sur l’existence de leur ‘ univers public ‘ ?
Au sein de leur page, les utilisateurs peuvent désormais créer des flux d’activité. En gros, quand on lit un blog ou qu’on voit une photo intéressante sur le Web, on a l’habitude d’envoyer un mail à ses amis. Et bien là, l’idée, c’est
qu’on peut mettre en favoris des flux RSS, des widgets, ou des contenus que l’on a découvert et les envoyer automatiquement sous forme de flux à ses amis. L’idée, et c’est un concept auquel nous croyons très fort, c’est de construire autour de sa
page Netvibes une communauté d’amis qui vont se rejoindre et partager des centres d’intérêt communs. D’un côté, l’internaute sera producteur et émetteur de contenus. De l’autre, il pourra rejoindre les communautés de ses amis ou, le cas échéant, des
communautés de marques.Quels sont aujourd’hui les revenus de Netvibes et comment comptez-vous monétiser votre nouvelle plate-forme ?
Nous allons profiter de l’arrivée de Ginger pour amener de nouvelles fonctions qui vont servir à la monétisation. Jusqu’à présent, l’une de nos principales sources de revenus, c’était la production de pages
‘ brandées ‘ avec des marques comme Le Figaro ou Les Echos. Et là, nous allons intégrer des widgets sponsorisés c’est-à-dire la possibilité pour les créateurs de widgets d’acheter
un espace afin de s’assurer un minimum de visibilité dans une rubrique. En clair, dans la rubrique ‘ voyages ‘ par exemple, quand un utilisateur fera une recherche, cela permettra de faire ressortir un widget dans les trois
premiers résultats.A quelle date prévoyez-vous d’ouvrir Ginger au grand public ?
Pour le lancement, nous avons délibérément opté pour une ‘ bêta privée ‘, ouverte à près de 15 000 utilisateurs qui testent le service. Nous allons maintenant progressivement convertir tous les gens qui sont
enregistrés, avant d’ouvrir définitivement le service au public.(1) Interview réalisée à l’occasion du forum Netxplorateur le 15 février 2008.
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