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Taïwan traque les smartphones des malades du Covid-19 pour surveiller leur quarantaine

La géolocalisation de leur smartphone alerte la police en cas de sortie du domicile. Le pays ne recense que 153 cas pour le moment. 

Salué pour l’efficacité de sa lutte contre le coronavirus, Taïwan veut aller encore plus loin. Le pays est en train de déployer une « barrière électronique » basée sur la localisation des smartphones. Il veut ainsi garantir que les personnes mises en quarantaine restent chez elles.

« L’objectif est d’empêcher les gens de sortir et de propager l’infection », explique à Reuters Jyan Hong-wei, chef du département de la cybersécurité de Taiwan. Il travaille directement avec les opérateurs de télécommunications locaux afin de lutter contre le virus.

Intervention en 15 minutes en cas d’alerte

Le système alerte la police si les personnes en quarantaine à domicile s’éloignent de leur adresse ou éteignent leur téléphone. En cas de déclenchement d’une alerte, les autorités contactent la personne ou lui rendent visite dans les 15 minutes suivantes. Les fonctionnaires appellent également deux fois par jour pour s’assurer que les gens n’évitent pas le suivi en laissant leur téléphone à la maison.

Plusieurs gouvernements dans le monde se basent sur la géolocalisation pour imposer des quarantaines obligeant les personnes qui ont été exposées au virus à rester chez elles.
Toutefois, le système de Taïwan serait le premier à utiliser le suivi des téléphones portables à cette fin. Ce système a provoqué très peu de plaintes à Taiwan, qui n’a signalé que 153 cas de virus, contre plus de 80 900 en Chine voisine.

D’autres pays utilisent aussi la géolocalisation

Cependant certains ressortissants s’en émeuvent : « Il est effrayant que le gouvernement s’associe à des sociétés de télécommunications pour suivre nos téléphones », s’étonne une hôtesse de l’air à Taipei, placée en quatorzaine après son retour d’Europe à la mi-mars. Elle avait été réprimandée par les autorités après avoir raté un appel téléphonique un matin alors qu’elle dormait.

Les problématiques de confidentialité ont limité l’utilisation des données de localisation pour lutter contre le coronavirus, comme c’est le cas aux Etats-Unis qui réfléchit toutefois à un tel système. D’autres pays, comme Israël, utilisent le suivi téléphonique afin de voir où les personnes infectées pourraient avoir transmis le virus. La Chine a quant à elle utilisé un large éventail de méthodes pour surveiller la santé et la localisation des personnes et appliquer des restrictions de circulation.

Source : Reuters

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Jean-Sébastien Zanchi