Première publication le 12 octobre 2009.
British American Tobacco traque les sites illégaux de vente de cigarettes
Le fabricant de tabac va entamer des poursuites judiciaires contre les sites Internet proposant des cigarettes à prix cassés.
Après les douanes, c’est au tour des fabricants de tabac de monter au créneau contre la revente de cigarettes sur Internet. British American Tobacco vient d’annoncer son intention de poursuivre en justice les sites qui commercialisent paquets et cartouches à prix cassés. Le propriétaire des marques Pall Mal, Dunhill ou encore Lucky Strike vise aussi bien les distributeurs de produits contrefaits que les importateurs des cigarettes.
En effet, la vente de cigarettes en France est un monopole réservé à l’Etat, pour le compte duquel les buralistes débitent le tabac. Les sites hébergés à l’étranger n’ont par conséquent aucun droit à délivrer sur le territoire français des cigarettes. Et ce, même s’il s’agit de produits authentiques et non contrefaits.
24 % des cigarettes échappent au circuit des débitants de tabac
« Tout autant que la contrefaçon, la contrebande est l’affaire des fabricants de cigarettes présents sur le marché français. Il en va de notre crédibilité de défendre les débitants de tabac qui sont seuls autorisés à assurer la vente en France », explique Claudine Le Berre, directrice de la communication au sein de la filiale française de British American Tobacco. Sur la revente de tabac, chaque débitant touche une marge fixe allant de 8 % sur les cigarettes à 9 % sur les cigares.
La contrebande impacte fortement le chiffre d’affaires des buralistes. Quant au manque à gagner réel de British American Tobacco, lié à ces importations illégales, le fabricant dit « n’en avoir aucune idée ». Mais, selon l’étude 2008 de British American Tobacco (cabinet Epsy-BAT) sur l’origine des tabacs en France, 24 % des cigarettes consommées seraient achetées à l’étranger. « Il nous est difficile pour le moment de différencier la proportion qui provient des achats transfrontaliers [tolérés par les douanes jusqu’à 5 cartouches par personne, NDRL] de celle liée à la vente illégale par des sites Internet hébergés à l’étranger », ajoute Claudine Le Berre.
British American Tobacco peaufine les éléments qui vont lui permettre très prochainement de saisir les tribunaux. Le numéro 2 mondial de la cigarette indique qu’il ciblera en priorité les sites qui usurpent son identité, sans dévoiler leur nom. « Nous savons qu’il ne sera pas simple et rapide d’obtenir la condamnation de ces acteurs. Mais grâce à notre action, nous espérons faire pression sur les hébergeurs et sensibiliser l’opinion publique », poursuit la directrice de la communication.
Plus de 80 % de taxes
D’autant que pour le consommateur qui désirerait tenter l’aventure d’un approvisionnement hors des sentiers battus peut tomber sur des copies. Lesquelles ne respectent pas au mieux les règles sanitaires de la France, et peuvent comporter au pire des substances dangereuses. Surtout, les internautes s’exposent à des sanctions : amendes, confiscation de la marchandise et une peine de prison pouvant aller jusqu’à six mois.
Si les fumeurs plébiscitent les réseaux parallèles, c’est avant tout en raison des prix des cigarettes sur lesquelles l’Etat prélève plus de 80 % de taxes. « La France fait partie des pays qui prélèvent le plus de taxes. L’uniformisation des taxes au niveau européen, pour laquelle nous militons, permettrait de mettre un frein à la contrebande de cigarettes », assure Claudine Le Berre.
En avril 2008, date du dernier pointage rendu public par Epsy-BAT, le prix d’un paquet de Lucky Strike coutait 5 euros en France, contre 2,50 euros en Espagne ou encore 3,70 euros en Italie.
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