Le numéro un de l’accès Internet en Europe a toujours beaucoup de succès. Mais il ne réussit pas à en tirer profit. Avec 7,94 millions de clients sur le Vieux Continent (6,5 millions en Allemagne), T-Online, la filiale du géant Deutsche Telekom, a réalisé en effet une progression des abonnements de 70 % en 2000.Le chiffre d’affaires de 797 millions d’euros (5,2 milliards de francs) est lui aussi en hausse de 86 %. Mais T-Online enregistre aussi une perte avant impôt de 125 millions d’euros contre un bénéfice de 17,6 millions en 1999.
Les mauvais résultats étaient attendus depuis longtemps
Depuis son introduction en Bourse, en avril 2000, le titre T-Online n’a cessé de s’effondrer, passant de 46 euros (son plus haut niveau) à environ 16 euros. Pour les analystes boursiers, qui n’ont pas été surpris par ces résultats, le prix de l’action T-Online reste toujours trop élevé pour une entreprise qui n’enregistre aucun bénéfice.En plus des pertes sur les filiales étrangères comme Club-Internet (France), Ya.com (Espagne), T-Online.at (Autriche), c’est surtout l’introduction en 2000 de l’abonnement illimité qui a pesé sur les résultats. A la fin de l’année 2000, ils étaient déjà 512 000 à utiliser cette formule (265 francs par mois). Le temps d’utilisation moyen d’un utilisateur T-Online était de 580 minutes l’année dernière (presque 10 heures par mois).L’année 2000 a été aussi marquée par la démission du président de T-Online. Elle n’aura de toute façon pas permis de voir très clair dans la stratégie du fournisseur d’accès. Si l’internationalisation reste à l’ordre du jour, elle piétine. Le chiffre d’affaires hors Allemagne n’atteint pas 7 %.Par ailleurs, T-Online reste principalement pour l’instant un fournisseur d’accès (68 % du chiffre d’affaires). La vente en ligne a été multipliée par six, certes, mais elle n’atteint encore que 110 millions d’euros.Les difficultés financières de T-Online ne vont pas faciliter la situation déjà délicate de la maison mère. Deutsche Telekom vient en effet d’annoncer un bilan plus mauvais que prévu avec un “bénéfice presque
nul” (hors recettes exceptionnelles) en 2000. Certains analystes estiment même que Deutsche Telekom (DT) enregistre en réalité une perte d’exploitation de 4,7 milliards de francs…
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