Les effets pervers des systèmes anticopie des CD-Audio inquiètent les associations de défense des consommateurs. Deux d’entre elles, UFC-Que Choisir et la CLCV (Consommation, Logement et Cadre de vie), lancent des appels à témoin
auprès des consommateurs pour tenter d’y voir plus clair.Les dispositifs de protection sont en effet responsables de nombreux dysfonctionnements. Dans certains cas, les disques concernés se révèlent illisibles sur des matériels audio courants : autoradio laser, baladeurs laser et même
sur certaines platines de DVD récentes. Des effets secondaires pas vraiment appréciés par les utilisateurs.
La grogne monte chez les consommateurs
C’est pour mieux cerner l’ampleur des dégâts que les associations en appellent aujourd’hui aux consommateurs. UFC-Que Choisir a déjà invité les internautes à réagir, dans une lettre hebdomadaire diffusée par son
site Web, il y a une quinzaine de jours. ‘ Ce n’est pas un raz de marée, mais nous commençons à recevoir les premières lettres de mécontentement ‘, signale
Julien Dourgnon, de l’UFC-Que Choisir.Un nouvel appel à témoin sera lancé dans l’édition du mois d’avril du magazine de l’association. La CLCV invite elle aussi les consommateurs à réagir sur son
site Web. Elle lancera également un appel dans la prochaine lettre diffusée auprès de ses membres.Du côté des maisons d’édition, on minimise les problèmes d’incompatibilité. On invoque des erreurs de jeunesse liées à la complexité de développement des procédés de protection. Des arguments qui laissent perplexe
Frédérique Prfunder, de la CLCV : ‘ Il y a quelques mois, ils nous disaient que ces problèmes seraient vite résolus, que les systèmes anticopie allaient rapidement s’améliorer. Aujourd’hui, on constate que rien
n’a changé. ‘
Une action en justice pour dénoncer les pratiques des Majors
Pour preuve, le dernier disque de Massive Attack (100th Windows), sorti en début d’année, est encore doté du système défectueux de Midbar (CDS200.0.4). L’été dernier, cette société israélienne (récemment rachetée par
l’américain Macrovision) reconnaissait elle-même les
problèmes de compatibilité de son dispositif avec de nombreux lecteurs audio. Elle annonçait également la disponibilité d’une nouvelle version (CDS 200.4.0), plus fiable, mais
que les majors ne semblent toujours pas utiliser.’ Tout cela se fait au mépris des consommateurs. Les disques ne comportent aucune mention précise sur les limitations de lecture et de copie ‘, s’indigne Frédérique Pfrunder.
En fin d’année dernière, l’association n’excluait pas de porter plainte pour défaut d’informations. Aujourd’hui, les choses semblent
s’accélérer. ‘ Nous allons bientôt passer à l’action ‘, annonce Frédérique Pfrunder.
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