Plus d’un projet sur deux serait interrompu en cours de route. Constat alarmant, qui concerne “le système nerveux des organisations du XXIe siècle ” !
La plupart des cycles d’enseignement supérieur proposent une première sensibilisation sur ce sujet. Cette initiative devrait être plutôt bien accueillie par une génération tombée dès sa naissance dans la ” bassine des jeux vidéo “. L’exercice se révèle parfois difficile, faute de moyens et d’une connaissance minimale de l’entreprise. A l’exception de quelques mordus de la Net économie, la majorité de nos jeunes diplômés considère encore cette discipline moins noble que la stratégie, le marketing ou l’organisation.
Pourtant, aucune entreprise ne peut s’affranchir d’évolutions périodiques de son système d’information. Il faut donc apprendre à mieux maîtriser ce processus. Ce sera une question de survie. Depuis plus de trente ans, le secteur des technologies de l’information est en mutation permanente. Il offre, certes, de meilleures performances, mais aussi – hélas pour l’utilisateur final – une complexité croissante des systèmes. Et ce n’est pas terminé !
Dans ces conditions, il faut avoir le c?”ur bien accroché pour se lancer dans une opération qui, au-delà des difficultés liées à la technologie, se heurtera à bien d’autres problèmes souvent liés aux hommes : évolution des compétences, luttes de pouvoir. Pour le bien du projet, arrêtons de disperser les responsabilités internes entre utilisateurs ” maîtres d’ouvrage ” et informaticiens ” maîtres d’?”uvre ” ! A l’image des grands projets industriels, la maîtrise d’ouvrage doit fédérer les différentes compétences de l’entreprise, pertinentes pour le projet et mobilisées selon l’avancement : connaissance du domaine fonctionnel et de ses enjeux, expertise informatique, management de projet, achats, juridique, etc. Elle est dirigée par un véritable chef de projet, entouré d’une équipe projet constituant son noyau dur. Cette maîtrise d’ouvrage aura une double mission : d’une part, choisir et superviser un maître d’?”uvre externe, responsable de la conception à l’intégration technique, dans le cadre d’un engagement de résultat ; d’autre part, piloter la gestion du changement, de l’expression du besoin au démarrage.
Le dirigeant conserve un rôle majeur à jouer : décider de la réalisation de l’opération et la soutenir, désigner le chef de projet, définir les règles du jeu autour du système d’information en évitant d’amalgamer les fonctions ” système d’information ” et ” informatique “. Une telle évolution nécessite de véritables cursus de formation à la direction de grands projets. Elle réussira si l’entreprise offre des opportunités d’évolution de carrière attractives à ces chefs de projet et se dote de compétences internes pour ” faire faire ” plutôt que ” faire “. Les partenaires extérieurs prennent davantage la dimension des enjeux de ces systèmes pour leurs clients
(*) Auteur de ” Réussir son projet Système d’information “, Editions d’organisation.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
