Motorola débourse 3,9 milliards de dollars cash pour acquérir Symbol Technologies, et mettre enfin un pied dans le marché du sans-fil pour entreprises. L’opération paraît logique. Depuis l’arrivée à sa tête
d’Ed Zander, l’Américain mène une diversification vers des secteurs à plus fortes marges que la seule téléphonie mobile. Mais il peine à se renforcer dans l’univers professionnel (à peine un quart de son chiffre
d’affaires, qui atteint 36,84 milliards de dollars).Un allié lui faisait défaut pour ouvrir cette porte, notamment auprès des distributeurs. Symbol, pour sa part, stagnait et cherchait un repreneur pour se relancer. En 2005, le chiffre d’affaires ne décolle pas (1,7 milliard
de dollars), tandis que le bénéfice se dégrade (de 81,8 à 32,2 millions de dollars). Dans la foulée, on assiste, début 2006, à une valse des dirigeants, Sal Lannuzzi prenant le poste de PDG.
La mécanique grippée de Symbol
En fin 2002, Symbol est pourtant le premier constructeur à annoncer le point d’accès léger et le commutateur pour réseaux Wi-Fi. Une révolution, à l’époque. Son idée consistait à n’effectuer qu’un relais
radio et à concentrer les tâches d’authentification, de sécurité et de qualité de service dans un boîtier, baptisé le Wireless Switch. Ce seront le WS 5000 et son petit frère, le WS 2000. Ce nouveau concept d’architecture centralisé
est repris avec succès par de nouveaux venus ?” entre autres, Aruba et Airespace. Symbol avait ouvert la voie, mais n’a pas su en tirer tout le bénéfice.Le constructeur reste attaché à son premier métier de l’identification : les lecteurs de codes-barres. En 2004, il y ajoute la technologie RFID avec l’achat de Matrics. Pour fournir une solution de bout en bout, il
fabrique des terminaux Windows Mobile : la série des MC. Résultat, Symbol s’impose sur des marchés verticaux comme la santé, la logistique ou les transports, mais se contente d’exploiter son filon.
La mobilité, cheval de bataille de Motorola
Quant à Motorola, c’est uniquement l’aspect mobilité de Wimax (802.16e) qu’il développe. Il possède à son catalogue une gamme de réseaux sans fil (Canopy, Motow) pour équiper les municipalités ou les services
d’urgence. Il se montre surtout présent dans les infrastructures de téléphonie mobile CDMA2000. Un marché en déclin. Pour se relancer dans l’UMTS et son évolution HSDPA (High Speed Download Packet Access),
Motorola a signé un accord avec Huawei. Parallèlement, en téléphonie mobile où il occupe le deuxième rang mondial, derrière Nokia, il signe avec le Finlandais un accord garantissant l’interopérabilité de leurs solutions de télévision pour
mobiles. Mais il demeure trop absent du marché porteur du sans-fil en entreprise.Enfin, en acquérant Symbol, Motorola enrichit sa gamme de terminaux et récupère 900 brevets, sur le RFID notamment. L’union va également l’aider à marier Wimax et Wi-Fi, deux technologies plus complémentaires que rivales.
Et peut-être proposer aux entreprises des solutions sans fil innovantes.
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