Vu ses performances actuelles, Sylis, SSII du nord de la France ne pouvait que préparer un plan de recrutement ambitieux. C’est chose faite avec l’embauche prévue de mille deux cents ingénieurs cette année. Elle garde ainsi un rythme soutenu, dans la lignée des 28 % de croissance organique atteints lors du troisième trimestre de son exercice actuel. Selon Jacques Tricot, son président, c’est grâce à une démarche commerciale ciblée que Sylis en est arrivée là. “Nous nous sommes focalisés sur des secteurs moins sensibles à la baisse de l’activité économique, tels le secteur public et la distribution, et sur d’autres où nous n’étions pas présents ?” les télécoms, par exemple. A contrario, nous avons cherché à nous protéger de la baisse de la demande dans l’industrie”, rappelle-t-il.Autre atout de la société de services : une présence à l’international qui lui apporte une source de revenus variés. Car cette SSII est passée, en quatre ans, du statut de société régionale à celui d’entreprise aussi internationale que les ténors du marché. Elle réalise 40 % de son chiffre d’affaires à l’étranger ?” principalement de l’autre côté de la frontière, au Benelux. Mais son besoin important en ingénieurs est surtout le résultat d’une “réappropriation” de certaines activités, jusqu’à présent confiées à d’autres SSII. “Nous externalisions la production à hauteur d’environ 15 %, chiffre que nous allons abaisser”, confirme Jacques Tricot.La crise aidant, les profils jusqu’alors indisponibles sur le marché sont désormais plus faciles à trouver. La rareté des consultants fonctionnels en progiciels de gestion intégrés (SAP) obligeait ainsi Sylis à recourir à la sous-traitance pour la majorité des projets de sa structure de conseil, baptisée CR Europe. Dans la nouvelle conjoncture, la SSII envisage de recruter une centaine de consultants.
Les candidats sont jugés sur leur personnalité
Le groupe compte aussi assurer davantage l’infogérance d’exploitation sur grands systèmes ou sur systèmes client-serveur. Alors qu’il ne s’occupait que du volet tierce maintenance applicative. “Cette démarche s’inscrit dans une logique de quête de revenus plus récurrents”, explique Jacques Tricot. Une partie des mille cent développeurs recherchés sera affectée à cette activité. Particulièrement les jeunes recrues, davantage jugées sur des critères de personnalité ?” via un entretien avec un morphopsychologue ?” que sur les diplômes acquis. “Nous préférons embaucher une personne adaptable et souple, quitte à investir en formation, plutôt qu’un ingénieur rigide ayant deux ans d’expérience”, affirme Jacques Tricot.Sylis voit néanmoins son développement limité par deux facteurs : la difficulté toujours importante de trouver des responsables pour des projets dont la taille augmente au fur et à mesure que la société grossit et l’insuffisance de sa présence à Paris. La SSII entend corriger ce handicap dès l’année prochaine en ciblant la capitale comme principal marché d’acquisitions.
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