Pas de quoi doucher notre curiosité mâtinée d’enthousiasme, mais assez pour susciter un petit désarroi. On le sait officiellement depuis quelque temps désormais, la future console hybride, de Nintendo, tournera grâce à une puce « mobile » de Nvidia.
Pascal ou Maxwell ?
Dès lors la question était de savoir sur quelle architecture reposerait ce processeur. La plate-forme Pascal, dévoilée tout récemment avec les Geforce GTX 10xx, gravée en 16 nm et extrêmement prometteuse ? Ou alors Maxwell, la génération précédente, gravée en 20 nm, et déjà capable de faire tourner des jeux en Full HD ou de décoder une vidéo 4K sans broncher ?
Un post du géant des puces graphiques, daté de fin octobre, laissait espérer qu’il s’agirait d’un Tegra Pascal (Parker). C’est une simple phrase qui alimentait cet espoir. « Le processeur […] inclut une puce graphique Nvidia reposant sur la même architecture que les cartes graphiques de jeux GeForce les plus performantes au monde ». Quelques semaines après l’annonce des cartes Pascal, le doute ne semblait pas permis. D’autant que Nvidia annonçait une puce « custom », autrement dit adaptée aux attentes de Nintendo. LA promesse d’une avalanche de puissance et d’optimisation de consommation électrique.
https://www.youtube.com/watch?v=EEmNofPNHTI
Le choix de l’actuel
Il semblerait qu’il va falloir revoir nos attentes à la baisse. Selon deux sources du site Venturebeat, la Nintendo Switch ne sera pas plus puissante que la PlayStation 4, dont acte. Mais surtout, Big N aurait opté pour un Tegra Maxwell. De quoi faire tourner des jeux en Full HD, a priori, mais est-ce que ce processeur tiendra la charge avec des jeux très réalistes comme Skyrim ou des simulations de sport comme NBA 2K ? A en croire la première vidéo de présentation de la Switch, ce serait le cas.
Tout dépendra peut-être de la partie « custom » de la puce. Il est en tout cas fort probable que Nintendo ait fait en sorte que la fréquence du processeur embarqué varie énormément selon que la Switch est utilisée en configuration portable ou de salon. Dans le premier cas, la vitesse (et la consommation) du Tegra serait revue à la baisse puisque la dalle de 6,2 pouces en 720p (selon les rumeurs) afficherait une résolution bien moindre que celle de nos téléviseurs. Dans le second, on sait pour l’avoir vu à l’œuvre dans la Shield, que la Full HD est à portée de main. On devrait en savoir un peu plus lors de la présentation en ligne de la Switch le 12 janvier prochain, mais peut-être pas beaucoup plus… Une chose paraît évidente : au regard des progrès réalisés entre les deux générations, Nintendo aurait plutôt eu intérêt à opter pour la plus récente des deux puces…
Quelques raisons d’être pressé
Il y aurait toutefois un souci majeur : le calendrier. La Switch doit être lancée en mars prochain, ce qui implique que les consoles de développement ont été envoyées dans les principaux studios depuis longtemps. Si des ajustements technologiques peuvent être faits, il ne faut pas trop que les processeurs changent de manière importante entre le devkit et la version commerciale.
Par ailleurs, Nvidia n’a toujours pas communiqué de date pour la disponibilité de son Tegra Pascal. Si ses partenaires ne sont évidemment pas soumis au même régime du silence, il faudrait que ces nouvelles puces soient disponibles pour une production de masse très prochaine.
Ensuite, selon Venturebeat, Nintendo serait extrêmement pressé. Suffisamment en tout cas pour ne pas vouloir attendre pour un Tegra Pascal. La précipitation de la firme de Kyoto tiendrait autant à un besoin de chasser rapidement le mauvais souvenir de la Wii U, qu’à la volonté de sortir ce concept hybride avant que la concurrence ne copie l’idée. D’après Venturebeat, le gamepad tactile de la Wii U, qui avait demandé des années de développement, a été en partie torpillé dès le départ par le fait que les utilisateurs s’étaient habitués à l’iPad et à ses consœurs tablettes – bien plus agréables à utiliser et réactives.
La crainte d’être « copié » avait d’ailleurs été citée par un haut responsable de Nintendo pour expliquer le silence que la société nippone entretenait autour de son projet NX – nom de code de la Switch. De fait, si Nintendo se risquait à attendre les puces Pascal, il s’exposerait à revivre la même situation, à être coiffé au poteau, analyse le site américain.
Car tout l’atout de la Switch est là. Nintendo s’est retiré (définitivement ?) de la course à la puissance avec la Wii, ce sont donc les concepts qu’il met en avant qui font le succès (ou l’échec) de ses consoles. Celui de la Wii avait séduit, celui de la Wii U, plus complexe à mettre en valeur par les jeux, beaucoup moins.
Mais, il est clair qu’avec la promesse de pouvoir commencer une partie dans son salon, pour la continuer en situation de mobilité sans avoir à prendre une autre console, Nintendo fait envie à de nombreux de joueurs. Surtout quand les licences concernées sont aussi incontournables que Mario ou Zelda. Big N a donc un coup à jouer, mais il doit être le seul à pouvoir le faire…
Malgré son ouverture sur le monde mobile, une bonne partie de l’avenir de Nintendo va en effet se jouer avec cette nouvelle console, qui va tenter de consolider deux marchés en un.
Source :
Venturebeat
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