Comme la majorité de leurs concitoyens, les informaticiens préparent leur séjour sur une plage, où ils vont exposer leur corps au regard des autres. Certains mènent une lutte de dernière heure contre leurs “Michelins “. Je leur propose de regarder aussi, avant de partir en vacances, les éventuels “Michelins ” de leurs systèmes d’information, plus faciles à dissimuler, mais autrement plus dangereux !
Depuis quelques années, le redoutable gène de l’obésité SI a attaqué les entreprises. Les endroits privilégiés où il s’installe avec le plus de plaisir sont bien connus : schémas directeurs, contrats de conseil et de mise en ?”uvre, suites bureautiques, OS postes de travail, applicatifs back office, ERP ou PGI.
De même que les pédiatres des pays développés – Etats-Unis en tête – lancent des messages d’alerte devant la montée de l’obésité enfantine, il devient urgent de dénoncer les risques majeurs que fait courir aux entreprises l’embonpoint croissant de leur SI : fragilité, faible résistance, forte mortalité et, le plus préoccupant, une incapacité à réagir rapidement.
Pour prendre conscience du danger, je vous propose d’imaginer que vous devez promener votre SI, un 15 août à midi, sur une plage de Saint-Tropez. Ce SI aura la forme d’une personne dont le ventre serait votre ERP, les cuisses les suites bureautiques, et les bras les OS postes de travail. J’allais oublier ! Complétez le dessin avec un cerveau de la taille de votre front-office. Honnêtement, seriez-vous très fier ?
Si ce diagnostic vous inquiète, l’été étant une saison propice aux bonnes résolutions, je vous propose d’identifier en priorité le virus qui représente un “gros ” danger, la collusion des “gros ” fournisseurs pour rendre les SI des “gros ” clients encore plus “gros ” grâce à des “gros” contrats avec de “gros ” délais !
Les remèdes ? Premier antibiotique : la lecture du remarquable ouvrage d’un ancien consultant, Lewis Pinault, Consulting Demons : il a trahi son camp en mettant à jour les méthodes utilisées par les “gros ” cabinets pour obtenir de “gros ” contacts (contrats ?) sur le dos de leurs “gros ” clients.
Les vrais remèdes sont beaucoup plus difficiles à mettre en ?”uvre. Ils passent en priorité par une simplification massive des SI. Cette simplification oblige à un double reengineering de choc, des processus et des systèmes d’information, l’un sans l’autre étant une perte totale de temps. Construire un SI autour des processus clefs d’une organisation en oubliant la vision applicative et fonctionnelle qui a fait tant de dégâts (ressources humaines, finances, marketing, commercial, production, etc. ) est la seule cure d’amaigrissement que j’ai vue réussir au cours de ces dernières années.
Et pour ceux qui penseraient que cela ne peut se faire dans leurs “grosses ” organisations, je citerai le DSI de Cisco Europe, qui disait récemment : “Chez Cisco, pour être accepté par la direction générale, un projet SI doit avoir une durée annoncée inférieure à. . . neuf mois.” C’est un excellent antidote contre l’obésité !
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