L’armée américaine a certes inventé l’internet, mais son service le plus célèbre, le web, est né au centre de l’Europe, et plus précisément au CERN. Basé en Suisse, le grand organisme de recherche nucléaire a voulu se doter d’un nouveau système de partage d’informations, ce qui a amené l’un de ses informaticiens, Tim Berners-Lee, à créer en 1989 la fameuse technologie hypertexte, composée du langage HTML, du protocole HTTP et du nommage URL.
En 1990, il présente – avec l’aide de son collègue Robert Cailliau – un premier système fonctionnel, composé d’un serveur (nxoc01.cern.ch) et d’un navigateur web appelé WorldWideWeb. Ce dernier a été développé en Objective C sur une machine NeXT.
A l’occasion du 30e anniversaire de ce développement révolutionnaire, un groupe de neuf développeurs du CERN a récréé ce navigateur en Javascript, ce qui permet de le lancer dans un onglet de navigation de Chrome, Firefox ou autres. Le simulateur est accessible à l’adresse worldwideweb.cern.ch/browser.
Ceux qui aiment le goût du passé seront servis. Avec WorldWideWeb, la Toile se présente dans la sobriété la plus parfaite : pas d’images, pas de couleurs, pas de code Javascript. Il n’y que du texte et des liens hypertexte. Ceux qui détestent les encarts publicitaires apprécieront !
Toutefois, l’utilisation s’avère un tantinet compliquée. Les menus déroulants ne sont pas vraiment très intuitifs. Ainsi, pour ouvrir une page web à partir d’une URL, il ne faut pas aller dans « Navigate », mais dans « Document » et cliquer sur « Open from full document reference ». L’utilisateur peut ensuite entrer l’adresse dans un champ texte.
WorldWideWeb n’est pas seulement un navigateur, c’est aussi un éditeur. En cliquant sur « Document -> New file », l’utilisateur peut créer ses propres pages web. Là encore, on ne peut pas dire que les fonctionnalités soient très intuitives, en particulier la création de liens. Mais peu importe. L’essentiel, c’est de faire un voyage dans le temps.
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