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Surface, de Microsoft, revue de Web des premiers tests américains

La première tablette de Microsoft arrive vendredi prochain, 26 octobre 2012. Aux Etats-Unis, certains journalistes ont eu la possibilité de la tester longuement. Petite revue de tests.

Cette semaine sera une semaine symbolique, qui a vu le leader du marché des tablettes réagir tant bien que mal à la concurrence et Microsoft, incarnation s’il en est du PC, sortir son premier ordinateur, qui est en fait une tablette… Tablette qui symbolise quant à elle l’ère post PC ou pour reprendre l’expression, qui en dit long, de Frank Shaw, responsable de la communication de Microsoft, l’ère du PC Plus.

L’Amérique nous précède

Certains médias américains influents ont eu la possibilité de tester Surface, la fameuse tablette. Qu’en ressort-il ? Un engouement évident pour la partie matérielle, à quelques détails près, mais une sorte d’agacement pour les ratés (nombreux) liés autant au système d’exploitation qu’à son écosystème applicatif et aux manques d’applications. Car Microsoft arrive sur un marché où les utilisateurs n’ont plus l’habitude de ne pas avoir un large choix d’applications.

D’autant que Surface, qui fonctionne sous Windows RT semble manquer des plus emblématiques : Twitter, Facebook, Evernote (qu’on croyait pourtant avoir aperçu), etc.

Pour autant certains testeurs, malgré ces travers, adhèrent à l’expérience et adoptent la tablette de Microsoft.

Surface, de Microsoft
Surface, de Microsoft – Surface, de Microsoft

Tondre avec un coupe ongle ?

Comme le dit l’excellent David Pogue du New York Times : « Que diriez-vous de déménager dans un incroyable manoir avec une vue imprenable sur la mer… en Somalie ? Souhaiteriez-vous posséder une nouvelle Ferrari, dont il faut refaire le plein tous les trois kilomètres ? Voudriez-vous d’un travail rémunéré 1 million de dollar par an, pour tondre un terrain de football avec un coupe ongle ? C’est le genre de choix que Microsoft vous propose de faire avec sa très controversée et spectaculairement conçue tablette Surface. »

Le ton est donné. Le matériel est le point fort. Le lecteur de cartes SD fait rêver. Il y a même un port USB, pour brancher un clavier, une souris ou ce que vous voudrez. Quand on vous dit que l’appellation PC Plus témoigne d’une vision différente de celle d’Apple avec son iPad.

D’ailleurs, il est impossible de recharger Surface depuis le port USB d’un ordinateur, il faudra passer par une prise murale. Comme un PC… Et puis la taille d’écran paraît plus adapter à l’affichage de film, note David Pogue avant de préciser que l’écran, aussi précis soit-il, avec ses 1 366 x 768 points n’est pas aussi détaillé que celui de l’iPad Retina (3e ou 4e génération).

« La plus pure expression de Windows 8 »

Walter S. Mossberg, du Wall Street Journal, lui, déclare qu’il « teste Surface presque quotidiennement depuis trois semaines et qu’il l’aime ». Ce n’est pas une « copie de l’iPad. C’est une tablette unique ». Et de rappeler le positionnement tarifaire assez agressif : « Le premier prix de Surface est le même que celui de l’iPad, mais avec 32 Go de stockage, deux fois plus que ce que propose l’entrée de gamme d’Apple. » Surface est même selon lui « la plus pure expression de Windows 8, le nouveau système d’exploitation pour écran tactile de Microsoft ».

Un univers entre la tablette tactile et le PC classique, quand on lui adjoint son clavier optionnel, qui s’aimante sur le bord et sert aussi de couverture. Une sorte de Smart Cover encore plus smart… Même si ce clavier est inutilisable sur vos genoux, remarque, plein de bon sens, le grand patron de All Things D.

En tout cas, « ces fonctions [et la présence de la suite Office, NDLR] font de Surface un meilleur choix pour les tâches de productivité classique que n’importe quel autre tablette ». En revanche, le manque d’applications et l’autonomie de sept heures de la tablette, qualifiée de « médiocre », font tiquer Walt Mossberg.

Séduit malgré quelques travers

Matthew Honan, de Wired, attaque lui par une longue introduction sur le fait que sa tablette Surface n’a jamais attiré l’attention des personnes qui passaient à côté de lui quand il travaillait dans des lieux publics. La seule attention que sa Surface a obtenu était de la part d’un agent de sécurité à l’aéroport, qui lui a dit que ce n’était pas la peine de sortir son iPad…

Et c’est dommage, selon lui, Surface incarne « quelque chose de complètement nouveau et différent ». La Surface de Microsoft est même « par certains aspects meilleure que l’iPad. Et par d’autres moins bonne ». Elle est à la fois « géniale et un peu prompte à décontenancer ». Car, c’est « une tablette à la fois de compromis et de confusion ». Une sorte d’hybride entre tablette et PC, qui n’est jamais totalement l’un ou l’autre. Une troisième voie, donc. Son côté PC est prononcée. Ainsi, elle ne dispose que de modèles Wi-Fi. Assez peu pratique pour un appareil mobile. Mais elle « ne fait pas tourner des applications Windows traditionnelles », Windows RT oblige. Bref, conclut-il sur ce point, « elle est différente ».

Kickstand
Kickstand – Kickstand

Le support, la béquille à l’arrière, est une « métaphore pour l’appareil tout entier ». Fermée, c’est une tablette, ouverte, c’est un PC. En revanche, le Type Cover ne l’emballe pas forcément. Pas très efficace pour maintenir la tablette éteinte, elle a aussi légèrement bogué pendant les tests, mais tout cela devrait être corrigée rapidement selon Microsoft.

Les caméras arrière et en façade sont qualifiées de « junk », de grosse m… donc. L’appareil photo n’est pas réactif et le résultat ressemble à une photo prise avec un smartphone vieux de quelques années. La caméra fera l’affaire en visioconférence, mais vos interlocuteurs risquent d’y voir un peu flou.

Confirmant les propos de David Pogue, du New York Times,  Matthew Honan déclare qu’en vidéo Surface et son écran 16/9 a été préféré à l’iPad Retina. En revanche, pour afficher un site Web, la tablette d’Apple l’emporte « sans conteste ».

En revanche, contrairement à Walt Mossberg, le journaliste de Wired a obtenu une autonomie de 11 heures. Ces tests sont légèrement différents puisqu’il implique un usage bureautique intensif, avec un peu de vidéo, mais pas une lecture de film en boucle.

En définitive, Wired semble emballé par la tablette de Microsoft, du port USB en passant par Kickstand et Type Cover, sans oublier les applications Office, tout lui va… Même si l’absence de 3G/4G LTE et le manque d’application lui semble dommageable.

Une tablette fonctionnelle en temps que portable

Enfin, Joshua Topolsky, de The Verge publie un long et détaillé test de la tablette de Microsoft. Pour lui, Surface « est un apport intéressant à un marché déjà très peuplé ». Il a quelques reproches à faire à Kickstand, le support qui permet de maintenir la tablette verticale. Il aurait aimé que la position soit réglable.

Par ailleurs, ses dimensions en font une tablette trop lourde à tenir en mode paysage et trop haute en mode portrait. De fait, il indique qu’il aurait « volontiers échanger un peu de cet affichage large contre un appareil plus confortable et portable ». Pour Joshua Topolsky, « Microsoft a conçu une superbe tablette qui, malheureusement, est plus fonctionnelle en temps que portable… sur un bureau ». Bien qu’il s’agisse selon lui d’un vrai hybride.

Pour faire court, il regrette qu’avec cette tablette, ce soit du tout ou rien, soit quelque chose d’incroyable, soit un ratage. Comme ses collègues, il regrette le faible nombre d’applications, les bogues logiciels et le fait qu’il ne tienne pas toutes ses promesses « hybrides ».

Pour autant, l’autonomie excellente, la suite Office et la qualité de finition l’ont séduit. Et de conclure : « Le temps viendra peut-être dans le futur quand tous les bogues seront corrigés, quand les applications d’éditeurs tiers seront arrivées » et que certains défauts matériels auront été rectifiés. « Mais ce temps n’est pas encore venu et malheureusement pour Microsoft, l’horloge tourne. »

Retrouvez toutes les informations dans notre dossier sur la tablette Microsoft.

Type Cover
Type Cover – Type Cover

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Pierre Fontaine