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Surenchère dans la hausse des prix (Édito 232)

Le sénateur de l’Eure a-t-il voulu tâter le terrain lorsqu’il a évoqué une nouvelle taxe (oui nouvelle, en plus de la TVA et de l’augmentation des forfaits prévue par les fournisseurs d’accès) sur les abonnements Internet et mobile ?

Surenchère dans la hausse des prix

Le sénateur de l’Eure a-t-il voulu tâter le terrain lorsqu’il a évoqué une nouvelle taxe (oui nouvelle, en plus de la TVA et de l’augmentation des forfaits prévue par les fournisseurs d’accès) sur les abonnements Internet et mobile ? En bon chargé de mission, qui prépare la remise de son rapport au Premier ministre, c’est bien vu. Il a choisi un matin où tout le monde était réuni : opérateurs télécoms, collectivités locales, régulateur et journalistes, pour la première fois invités à écouter les empoignades sur le déploiement du très haut débit. « L’objectif de couvrir en très haut débit 100 % du territoire d’ici 2025, fixé par le président de la République, est très ambitieux, mais il faut y arriver », prévient le sénateur. Hervé Maurey évoque alors la piste qui aurait sa faveur : « Une contribution de solidarité numérique sur tous les abonnements Internet et mobile ». Solidarité pour dégager environ 600 millions par an. Ça ferait, au pire, 10 €/an par abonné. Acceptable ou pas ? Sur les forums, un internaute tranche : « Je suis d’accord pour payer 10 € de plus… à condition d’avoir la fibre optique. Aujourd’hui, je paye 30 € et je n’ai pas le débit indiqué par la pub des opérateurs, alors que d’autres abonnés, pour un prix identique, atteignent le plafond. Donc payer, oui, mais pas par avance ». Solidaire mais pas trop. Notre secrétaire d’État à l’économie numérique réclame, elle aussi, le droit de payer pour ce qu’on a. Nathalie Kosciusko-Morizet veut « découpler » le triple play : d’un côté des forfaits Internet + téléphone fixe, de l’autre le service télé à prendre ou à laisser. Ce qui permettrait de ne payer que pour ce qu’on utilise vraiment, et de réduire l’augmentation liée à la TVA puisque la télé reste à 5,5 %. Séduisant retour au passé… où tout se payait. C’est, en effet, oublier un peu vite que le prix unique, « tout compris », a permis d’offrir aux Français l’accès au haut débit le moins cher du monde. Découpler, différencier, c’est entrer dans une logique de services à la carte, et ça n’a jamais fait baisser les prix.

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Delphine Sabattier